Les propriétaires et chauffeurs de taxis individuels ont exprimé leur refus total de la naissance des taxis scooters. Ils n'hésitent pas à le crier haut et fort et menacent de s'y opposer farouchement. Le sujet a été au cœur de l'émission de Midi Show d'Elyes Gharbi sur Mosaïque Fm, en accueillant Faouzi Khabouchi, secrétaire général de l'Union tunisienne des taxis individuels, et Bassem Bouguerra, PDG d'Intigo, la compagnie de transport par mototaxi, où les représentants des deux parties étaient à couteaux tirés.
M. Bouguerra a ainsi expliqué que selon une étude faite à leur demande, le transport a été la plus grande préoccupation des Tunisiens. A travers des focus groupes, ils ont déterminé le type de véhicules auxquel adhère le Tunisien. Une cinquantaine de taxis leur ont confirmé que les courts trajets, notamment aux heures de pointe, n'étaient pas rentables. Pour lui, l'offre de ces taxis scooters est complémentaire à celle des taxis individuels. Une vision qi n'est pas du tout partagée par M. Khabouchi qui les perçoit comme des intrus au secteur, ne répondant pas aux normes réglementaires et de sécurité.
A ceci, Bassem Bouguerra explique que la société a exploité un vide juridique : il s'agit d'un contrat de location d'un scooter avec chauffeur via application et non pas un taxi, donc pas besoin d'autorisation. Chose qui lui a été confirmée lors d'une rencontre avec le ministre du Transport. Faouzi Khabouchi rétorque en précisant qu'en Tunisie, les agences de location de véhicules doivent avoir des autorisations d'exploitation pour le transport des personnes or ces taxis scooters n'ont qu'une simple patente pour proposer ces services. Et de marteler que si les ministères du Transport et de l'Intérieur ferment les yeux sur cette activité et lui permettent de travailler sans encombres et sans autorisation, le syndicat ne va pas se taire et militera pour les droits de ses adhérents dans le cadre de la loi, en usant de tous les moyens allant des correspondances aux manifestations.
Demain, les essais du taxi scooter commencent au Lac et à l'Aouina, a annoncé Bassem Bouguerra, en rappelant que le concept existe en Europe, en Algérie et dans plusieurs pays africains. «Il n'y aura pas de place pour le taxi scooter en Tunisie», a conclu Faouzi Khabouchi.