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Féodalisme politique et néo-arrivisme du système parlementaire tunisien
Publié dans Business News le 04 - 05 - 2020

Plusieurs études et enquête psychologiques démontrent qu'il y a une espèce de phénomène de neutralisation de la faute qui peut être prépondérante chez ceux qui s'estiment appartenir à la « caste des décideurs ». Ils ont toujours une bonne raison qui justifie la faute commise. La suite logique est un déni total de responsabilité et, pour beaucoup d'élus, une paranoïa du complot à leur égard. Pire encore, dès qu'un politique met un costume d'élu dont il ne devrait être que le locataire, il se met à croire qu'il lui est fait sur mesure et qu'il ne peut être que le seul propriétaire à la porter. Selon ce ressenti, l'élu se croit au-dessus des fautes. Comment le pourrait-il ? C'est un élu !

Il vous dira pour se justifier qu'il n'a rien fait pour son enrichissement personnel. S'il a dérapé, c'est uniquement au bénéfice de la collectivité. En gros, cela ne devrait pas compter. Enfin viendra la théorie du complot contre sa personne, visant à détruire tout ce qu'il a construit. C'est la seule raison, pour lui, qui fait qu'on lui demande des comptes sur ses malversations ou autres écarts.

Comme de plus en plus d'élus à responsabilités multiples ont quasiment le même parcours pour arriver au pouvoir, qu'ils ont tous issus à peu près des mêmes couches d'arrivistes (à quelques rares exceptions près), qu'ils ne travaillent, vivent, respirent, quasiment qu'en vase clos, il tombe sous le sens que la compréhension de la vie au quotidien leur échappe. Dans le même moule de fonctionnement, ne vivant que pour et par leur carrière emportée de haute lutte, entourés d'une foule d'assistants courtisans qui les conseillent tout en montrant autour d'eux un cordon sanitaire infranchissable pour celui qui n'est pas copté par le « sérail », ces élus parlementaires ne peuvent plus comprendre et sentir les besoins d'une population dont ils ne font plus partie car ils n'en partagent plus rien.
Déjà pour beaucoup de Tunisiens, la classe des parlementaires de la deuxième République est de plus en plus éloignée des préoccupations de ceux qu'elle est censée représenter. Non seulement il y a trop d'élus, qui pour certains s'en mettent plein les poches et s'accordent des vacances au-delà de la mesure, mais, preuves à l'appui, il est toujours démontré que les lois sont de plus en plus mal fagotées et rédigées à la va-vite.
Ils décident, peaufinent, détaillent, inventent des règles et des lois au nom du peuple qui reste écarté de ce qui se passe réellement à l'intérieur du palais du Bardo. D'ailleurs, comment des parlementaires peuvent-ils comprendre qu'il est difficile de vivre avec un revenu mensuel de presque 800 dinars au moyen alors que tous sont plus que largement à l'abri du besoin ?

Si on ne doit pas tomber dans les clichés simplistes et stériles, on est quand même obligé de constater que nos parlementaires ne sont plus à l'image de leurs mandats. La fracture entre ceux « d'en haut » et ceux « d'en bas » s'agrandit d'année en année.
Ainsi la politique n'est plus vue comme un sacerdoce dans lequel on s'engage pour défendre la veuve et l'orphelin, le pauvre et le malade, la citoyenneté et la patrie, mais comme une carrière au long cours. Il faut la gérer avec prudence au sein d'un groupe qui vous protégera, et sa continuité passera, pour beaucoup, par une soumission profonde à un chef inspirateur-protecteur, sous des dehors de liberté apparente.
Sans soutien, sans appui, sans argent, il est quasiment impossible aujourd'hui de gagner une élection parlementaire. Le trublion qui vient déranger la machine bien huilée du parcours obligatoire du candidat programmé ne passe plus que très rarement la barre du premier tour. Il faut être du « sérail ».
Tous ces élus forment un conglomérat bien tassé dont les couleurs politiques se distinguent de moins en moins, tant le fonctionnement interne de ce bloc uniformisé procède d'un immobilisme nécessaire pour confronter un parcours politique qu'ils veulent sans risque.

C'est pourquoi les parlementaires tunisiens se protègent des risques de s'aventurer dans des réformes profondes de la société ou sur des terrains trop voyants qui les exposeraient à la critique ou pire, à la vindicte populaire. La prise de risque altruiste s'amoindrit pour faire place à une prise de risque calculée qui n'entachera pas leur plan de carrière. Nous voyons ainsi comment les élus « rentabilisent » au maximum leur discours dont le but de défendre leur siège sous la coupole du palais du Bardo. La suite logique, c'est que les places sont chères et dès qu'un élu a réussi à s'attribuer une part du gâteau, à se ménager une petite place au soleil, il fait tout pour les garder. Cela passe par une professionnalisation à outrance des postes d'élus et par un égo de plus en plus démesuré. Il sera néanmoins amusant de constater l'importance des prochains jeux lexicaux pour pouvoir convaincre les électeurs encore indécis et ceux qui sont tentés par l'abstention. Une place parmi les 217 enfants gâtés de la République obligera, momentanément, la caste politique à passer au travail du terrain. « Aut Caesar, aut nihil » sera donc la devise de ces ambitieux-arrivistes au pragmatisme immensurable !

Universitaire


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