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Tunisair, la crise de trop ?
Publié dans Business News le 18 - 05 - 2020

Il n'y aura pas de reprise normale du trafic aérien avant 2023, a indiqué la semaine dernière l'Iata. Une annonce qui n'arrange rien aux affaires de Tunisair. Depuis 2011, les crises se sont enchainées et rien n'a été fait pour aider la compagnie aérienne nationale. Aujourd'hui, elle est au bord de la faillite, si un plan de sauvetage n'est pas rapidement mis en place.

L'annonce est lourde de conséquences et synonyme de faillite pour de multiples compagnies aériennes de par le monde : il ne faut pas s'attendre un retour à la normale du trafic aérien avant 2023, a estimé la semaine dernière l'Association internationale du transport aérien (Iata).
L'association travaille actuellement sur la mise en place d'un ensemble de mesures sanitaires pour réduire au minimum le risque de contamination à la pandémie Covid-19 à bord des avions. Au menu, port obligatoire du masque, contrôle des températures et déclaration sanitaire pour chaque passager. Ceci dit, elle exclut de neutraliser un siège du milieu dans les appareils pour la distanciation sociale, considérant que cette mesure fera augmenter d'au moins de 50% le prix du billet d'avion.
L'Iata travaille aussi avec tous les gouvernements de la planète, les organisations internationales en charge du trafic aérien et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à la mise en place d'un processus de contrôle sanitaire des passagers, qui devrait être prêt pour fin mai.

Mais Tunisair tiendra-t-elle jusqu'à la reprise du transport aérien ? Pas si sûr. La semaine dernière, le PDG de la compagnie aérienne Elyes Mnakbi avait affirmé que la société est au bord de la faillite, qu'elle attend l'aide gouvernementale, qui tarde à venir à cause de la situation des finances publiques.
«Il nous faut cent millions de dinars d'ici fin mai afin de payer les salaires et les primes, pouvoir redémarrer l'entreprise, payer nos fournisseurs et acheter du carburant», précise-t-il en soulignant le caractère urgent de cette aide.
Une aide qui, pourtant, tarde à venir. Au début du mois courant, le ministre d'Etat du Transport et de la Logistique Anouar Maârouf ayant précisé qu'il a demandé la préparation de deux plans : un plan de survie et un plan de la relance pour la compagnie aérienne et qu'il avait refusé le plan de survie car la compagnie a réclamé 100 MD de l'Etat, ce qui était exorbitant selon lui.

Il faut dire que la situation n'est plus soutenable et que la pandémie Covid-19 a été le coup de grâce. Mi-mars 2020, la compagnie a cumulé 36 MD de manque à gagner à cause de la suspension des vols lié à la pandémie. Mais les problèmes de Tunisair ne sont pas nouveaux, ils ont commencé après la révolution et n'ont fait que s'aggraver notamment après les multiples attentats terroristes et leur répercussion sur le secteur du tourisme. Les plans de restructuration inachevés se sont enchaînés au même rythme que les changements des ministres du Transport. Mais, aucun n'a été concrétisé. En contrepartie, le groupe traine un véritable gouffre financier : une masse salariale insupportable de ses 7.500 employés qui est passée de 220 à 380 millions de dinars en six ans et des avions cloués au sol à cause de diverses pannes. 1.200 employés devaient partir en retraite anticipée, dont 400 début 2020, ce qui n'a toujours pas été fait.
Les états financiers de la compagnie ne sont pas à jour, le dernier en date à avoir été communiqué est celui de l'exercice de 2017. L'assemblée générale ordinaire s'est tenue avec un an et demi de retard. Et la compagnie cumulait 897,97 millions de dinars au 31 décembre 2017. Un déficit qui s'est surement aggravé, même si plusieurs indicateurs se sont améliorés (la société étant obligée d'ouvrir des lignes à perte, ndlr) et qui a littéralement explosé à cause de la crise de la pandémie Covid-19.

Elyes Mnakbi a noté que les cinq Airbus attendus pour 2021 et 2022 vont faire l'objet d'une renégociation. Il n'écarte pas le risque d'avoir recours au chômage économique de mai à octobre pour une partie importante de son personnel.
D'ailleurs, la compagnie aurait réduit de 50% les salaires de ses fonctionnaires à l'étranger : une mesure exceptionnelle et provisoire s'inscrivant dans le cadre d'une série de décisions prises dans l'objectif d'alléger les charges financières de la compagnie durant cette période d'arrêt d'activité et de manque de liquidités suite à la décision de l'arrêt du trafic aérien à cause de la pandémie Covid-19, précise un communiqué.

Une situation qui ne peut que s'aggraver avec le manque de visibilité. C'est dans ce cadre que le député et ancien ministre du Transport Hichem Ben Ahmed a plaidé pour la fixation d'une date de réouverture, raisonnée et structurée des frontières pour permettre aux compagnies aériennes et aux professionnels du tourisme de préparer leurs programmations et ouvrir leurs réservations. Il préconise l'application de mesures sanitaires de l'Iata dans les aéroports tunisiens, voir, le cas échéant, en rajouter si nos scientifiques le jugent nécessaire. Les impératifs de sécurité sanitaire étant la clé de voute dans la capacité du transport aérien à reprendre son activité.
Au menu des recommandations de l'ancien ministre : caméras thermiques à l'aéroport, test systématique des personnes suspectes, structures d'isolement des personnes testées positives à proximité des aéroports.
«Les pistes sont nombreuses, la réflexion est large, mais l'action doit être au rendez-vous. Et rapidement ! Le surcoût engendré pourra être financé, par exemple, par une partie des taxes aéroportuaires», estime-t-il, en soulignant que le bradage des prix ne permettra pas de capter la clientèle mais il faudra miser sur la mise en avant de la sécurité sanitaire.

Sans plan de restructuration, les problèmes de Tunisair ne peuvent que s'aggraver et son déficit s'accentuer. Des mesures urgentes doivent être décidées et mises en place si on veut sauver la société du spectre de la faillite qui se profile. Fin mars 2020, l'Iata évaluait que les revenus du secteur passagers pourraient plonger de 252 milliards de dollars, soit une basse de 44 % par rapport aux chiffres de 2019 et que les compagnies aériennes ont besoin de 200 milliards de dollars de liquidités simplement pour traverser la crise.
«Certains gouvernements ont déjà pris des mesures, mais de nombreux autres doivent suivre l'exemple», avait-elle conseillé. A bon entendeur.


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