Allocution du Président Zine El Abidine Ben Ali à l'occasion de la Journée Nationale des Associations ( Carthage, le 23 avril 2009 ) Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Mesdames, Messieurs, Nous célébrons, en cette circonstance privilégiée, la « Journée Nationale des Associations », en consécration de notre sollicitude constante envers l'action associative et les activités des différentes composantes de la société civile de notre pays, et en considération de leur contribution agissante au soutien à notre œuvre de développement intégral, et à l'enracinement des valeurs de coopération et de solidarité entre l'ensemble des composantes de notre peuple. Il me plaît de souhaiter la bienvenue en cette cérémonie : – à M. Imad Eddine Adly, coordonnateur général du réseau arabe de l'environnement et du développement, que je remercie vivement de m'avoir décerné le Blason de ce Réseau, en témoignage de considération pour notre pays et pour ses efforts et initiatives en matière d'environnement et de développement. – au Dr Abdulaziz Helali, Président de la Fédération méditerranéenne des associations d'Internet, que je tiens à assurer de mon appréciation pour m'avoir décerné le Blason de cette Fédération, en tant que symbole de reconnaissance pour les efforts déployés par la Tunisie pour la diffusion du savoir et des nouvelles technologies de commu-nication. – à M. Ibrahim Semlali, Secrétaire Général de l'Union des avocats arabes, qui m'a fait l'honneur de m'attribuer le Blason de cette Union, en témoignage d'estime pour la Tunisie et pour son rôle dans la consécration, d'une manière civilisée et généralisée, des droits de l'homme et de l'Etat de droit et des institutions, ainsi que pour son attachement constant à protéger la profession d'avocat et à promouvoir au mieux la condition des avocats tunisiens. – à M. Mohammed Saleh Bin Badawah Al-Darmaki, Président du Conseil d'administration de l'Association de la Sécurité Routière des Emirats Arabes Unis, à qui j'exprime ma reconnaissance pour m'avoir attribué le Blason de cette Association, en témoignage de considération pour la Tunisie, pour les dispositions préventives que la Tunisie a prises en vue de réduire les accidents de la circulation, et pour ses efforts continus et multiformes pour garantir la sécurité et le confort aux usagers de la route, avec le concours de toutes les parties concernées. Je tiens à les remercier, tous, pour l'intérêt que leurs associations portent à la Tunisie et à son action de développement couronnée de succès dans tous les domaines, et à leur dire combien j'ai été sensible aux propos aimables et aux nobles sentiments qu'ils ont exprimés envers la Tunisie et son peuple. Je leur souhaite, en retour, un surcroît de bonheur et de réussite, et pour leurs pays, progrès et prospérité continus. Il me plaît, également, d'exprimer mes vives félicitations à M. Haruo Konagai, Directeur Général des recherches, du développement international et des affaires intérieures de l'Association japonaise du planning familial, qui a obtenu le Prix du Président de la République pour la santé reproductive au titre de l'année 2008, en reconnaissance de sa contribution louable au développement du Programme tunisien de santé reproductive et de jeunesse, en sa qualité d'ancien expert au sein de l'Agence japonaise de coopération internationale. Je voudrais, également, présenter mes félicitations au Dr. Mohammad Harif, qui a obtenu le Prix du Président de la République des associations maghrébines de médecine, pour son ouvrage scientifique édifiant concernant le contrôle des hémorragies. Je tiens, aussi, à remercier le Professeur Abdelaziz Chebil, pour son exposé magistral sur le thème : « les associations, le développement culturel et la création culturelle », dans lequel il a analysé, de manière exhaustive et approfondie, le rôle dévolu aux associations dans le développement de l'action culturelle et la généralisation de sa mise à profit. Mesdames, Messieurs, Nous avons accordé à la société civile une place privilégiée dans notre politique et dans nos choix. Nous en avons fait un levier essentiel de la diffusion de la culture de la liberté, de la démocratie et du pluralisme, tout autant que de la propagation de la prise de conscience quant à l'importance des notions de don de soi, de volontariat et de participation à tout ce qui peut renforcer la progression de notre pays sur la voie de l'invulnérabilité et du progrès. Et si l'action associative, avec la générosité et la noblesse qui la caractérisent, avec la richesse de ses activités et la pluralité de ses apports représente, de nos jours, l'un des meilleurs aspects qui distinguent les peuples éveillés et évolués des autres, nous sommes en droit d'exprimer, en cette circonstance, notre satisfaction et notre fierté au vu de l'évolution continue que le tissu associatif tunisien a réalisée, au niveau quantitatif, et de l'amélioration constante qu'il a connue, au niveau qualitatif, et qui lui ont permis d'étendre ses activités et interventions, de diversifier ses programmes et mécanismes, de relever les niveaux d'éducation, de culture et de condition sociale des citoyens qui y travaillent, et d'acquérir un niveau de dynamisme, d'efficience et de rayonnement qui sont dignes d'éloges et font notre fierté. Notre monde d'aujourd'hui, qui connaît des développements profonds et rapides dans tous les secteurs, et des compétitions vives et continues dans le domaine de l'industrie de l'intelligence et de la diversification des secteurs de la recherche, de l'innovation et de la créativité, nous impose d'être constamment vigilants et de suivre attentivement tout ce qui se déroule autour de nous, pour pouvoir demeurer constamment en phase avec notre époque, interagir de manière rationnelle avec ses développements, et parvenir à consolider notre position, avec mérite et compétence. Il ne fait point de doute que l'action culturelle, tous volets inclus, constitue, en la matière, le meilleur outil pour stimuler les volontés et les inciter à produire, à innover et à faire preuve d'esprit d'initiative et d'audace. C'est que le temps qui passe ne pardonne pas, et la rapidité du progrès, avec ses défis et conséquences, nous assaille chaque jour. Il n'est donc pas question d'attendre ni d'hésiter. Comme j'ai eu l'occasion de le souligner en de précédentes circonstances, la culture demeure un effort quotidien commun inlassable; et une créativité renouvelée et diversifiée qui refuse la monotonie et la routine. Secteur vital étroitement lié à tous les autres, il a une influence directe sur notre processus de développement, dans toutes ses dimensions politique, économique et sociale. La culture façonne la conscience collective de l'individu, en approfondissant en lui le sens de l'appartenance à son pays et à sa nation, et en enracinant dans son esprit les valeurs de la liberté et du patriotisme, ainsi que le sens de la responsabilité. C'est pourquoi nous avons garanti, à toutes les Tunisiennes et à tous les Tunisiens, le droit de produire la culture, d'en tirer profit et de goûter à ses agréments. Nous nous sommes préoccupés d'assurer, à tous, la liberté de pensée, d'expression et de participation. Nous avons supprimé toutes les formes de censure administrative concernant les livres et les publications, et assuré aux intellectuels les meilleures conditions pour les inciter à produire et à créer, à partir de leurs propres initiatives et de leurs convictions personnelles, sans la moindre consigne ni la moindre volonté d'exploitation. Nous avons constamment œuvré à encourager l'investissement dans le secteur culturel, et tout particulièrement dans les domaines prometteurs en termes d'exportation, tels que l'industrie du livre, les secteurs de l'édition, de la musique, du cinéma et du théâtre, et le domaine audiovisuel, en général. L'investissement dans le secteur culturel continuant de souffrir d'une certaine lenteur, aux plans de la création d'entreprises et de la diversification du produit culturel, de sa distribution et de sa commercialisation, nous exhortons les composantes de notre société civile à contribuer à la prise d'initiatives susceptibles de favoriser le lancement d'un surcroît de projets et de métiers culturels innovants et prometteurs, afin de faire de notre secteur culturel un secteur économique rentable, d'autant que notre pays possède, aujourd'hui, une panoplie complète et cohérente de textes qui encouragent l'investissement, dans tous les domaines, et sont adaptés à la vive concurrence que le marché a imposée en matière de production culturelle, dans ses différents genres et dans ses multiples formes. Nous exhortons, également, les composantes du tissu social à s'ouvrir davantage à notre patrimoine intellectuel, musical, cinématographique et théâtral, à prendre soin de notre patrimoine architectural, archéologique, d'arts et métiers et d'artisanat, ainsi que des contes et récits populaires, et à soutenir les efforts de l'Etat et des associations spécialisées pour la sauvegarde de ce patrimoine, et pour le faire connaître aux niveaux local et international. Nous avons veillé à ce que la Tunisie soit une capitale permanente de la culture, une terre ouverte sur le monde, et un pont de dialogue et de rencontre, à travers les colloques, séminaires et congrès régionaux et internationaux, contribuant à la propagation de la compréhension et de la tolérance entre les cultures, les civilisations et les religions, et à tout ce qui peut enrichir les relations et tisser les liens d'amitié entre les individus, les associations, les organisations et les peuples. Nous nous sommes, également, préoccupés de faire en sorte que les composantes de notre société civile aient un rôle fondamental dans ces choix et orientations, et leur avons, pour ce faire, largement ouvert la voie de la participation et de l'apport. D'autre part, nous prenons acte avec satisfaction des contributions excellentes apportées par de nombreuses associations et organisations tunisiennes aux programmes de « Kairouan, capitale de la culture islamique pour l'année 2009″, de même qu'aux programmes marquant la célébration du centenaire de la naissance de notre illustre poète, l'immortel Aboul Kacem Chebbi; outre leurs participations à d'autres festivités prévues telles que le centenaire de la naissance de Cheikh Mohamed Fadhel Ben Achour. Ceci en plus des nombreuses manifestations sociales, culturelles, économiques, scientifiques et artistiques que ces associations et organisations parrainent tout au long de l'année, qui témoignent d'un esprit créatif et véhiculent des contenus intellectuels authentiques et éclairés, qui sont profondément enracinés dans l'âme de toute Tunisienne et de tout Tunisien. Mesdames, Messieurs, Nous avons accordé à la femme et à la jeunesse une place de choix dans notre politique et dans nos options, et nous avons parié sur eux pour consacrer la voie de l'évolution et de la modernisation dans notre société. Il appartient aux composantes de notre tissu associatif de s'ouvrir davantage aux femmes et aux jeunes, compte tenu de la position sociale dont ils jouissent dans notre pays, et du rôle vital qui leur est assigné pour qu'ils soient au premier rang des forces de construction et de réalisation. Dans le but de consacrer ce choix et de continuer sur la lancée de l'année 2008 dont nous avions fait l'année du dialogue avec les jeunes, j'appelle les diverses associations et organisations à faire en sorte que leur dialogue avec les jeunes soit un dialogue exhaustif et permanent, portant sur toutes les questions qui retiennent leur attention et concernent leur pays et le monde qui est le leur. Je les invite, également, à consolider leurs relations avec leurs homologues, les associations, organisations et institutions continentales, régionales et onusiennes s'occupant de la jeunesse, en vue de coopérer avec elles, dans le sens de l'approfondissement des aires de connaissance réciproque et de compréhension entre les jeunes de tous les pays, et de la consécration de leurs valeurs universelles communes, pour construire un avenir plus sûr, plus juste et plus stable, comme nous l'avons suggéré dans notre proposition destinée à conforter et à enrichir cette orientation, et qui consiste à placer l'année 2010 sous le signe de l' “Année internationale de la jeunesse”. L'année en cours devant être marquée par les élections présidentielle et législatives, nous voulons que ces élections soient une occasion privilégiée pour renforcer, tous ensemble, le consensus national et le processus démocratique pluraliste dans notre pays. C'est une occasion qui est offerte à toutes les composantes de notre société civile, pour qu'elles apportent leur concours à la réussite de ce grand événement national, et mettent en valeur le degré de conscience politique évoluée que mérite notre peuple. Nous nous employons, quant à nous, à faire en sorte que l'ensemble des associations et organisations tunisiennes, soient un soutien constant pour la marche de notre pays sur la voie du développement, et qu'elles contribuent à raviver la conscience individuelle et collective quant aux réalités de notre pays, à ses potentialités et à ses réalisations, ainsi qu'aux défis et enjeux décisifs et sans cesse plus rapides auxquels il doit faire face. Toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens et, en premier lieu, ceux d'entre eux qui militent dans le domaine associatif, doivent être conscients du fait que le meilleur service qu'ils puissent rendre à notre patrie consiste à accomplir nos devoirs envers elle, à assumer nos responsabilités à son égard, à défendre ses intérêts et à œuvrer avec dévouement à consolider ses acquis et à préserver sa liberté de décision, car l'édification nationale, aux niveaux individuel et collectif, est la construction la plus noble et la plus durable, d'autant que c'est la complémentarité entre les efforts des composantes de la société civile et ceux de l'Etat qui donne à l'unité nationale sa véritable dimension, conforte sa cohésion et garantit sa pérennité.
