INFOTUNISIE - Le schéma de développement pour 2010 prévoit un taux de croissance de 4% aux prix constants contre 3% en 2009. Pour atteindre cet objectif, les projections tablent sur plusieurs facteurs. Le premier consiste en une reprise de l'industrie, des services et surtout des secteurs exportateurs. Il s'agit particulièrement des filières du textile-habillement-cuir et chaussures, des industries mécaniques et électriques et du textile. Globalement, l'industrie croîtra au taux de 2,7% contre une baisse de moins de 6% en 2009. Les services suivront le mouvement pour croître de 6,4% contre 5,5% en 2009. Le deuxième facteur porte sur la performance attendue des activités à forte composante de savoir. Leur part dans le PIB sera portée, selon les projections de 2010, de 24,8% en 2009 à 25,9% en 2010. Le troisième facteur parie sur la croissance de la demande, voire de la consommation dans la mesure où le schéma de développement pour le prochain exercice prévoit d'améliorer le revenu par tête d'habitant pour le porter à 5505,4 dinars contre 5142,4 en 2009. Le quatrième facteur projette d'exploiter au mieux la productivité totale des facteurs de production, et surtout, les recommandations émises par la consultation nationale en 2009 sur ce thème, notamment, en ce qui concerne les volets de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC), le développement des ressources humaines, la créativité, la maintenance et l'amélioration du taux d'encadrement. Parallèlement, il est prévu d'augmenter l'épargne nationale dans la création des richesses. Sa part dans le produit national disponible devrait atteindre les 23,3% contre 23,1% en 2009. L'objectif est de faire passer la contribution de l'épargne au financement des projets à 73,9% contre 69,5% en 2009. Quant à l'investissement, son volume croîtra en 2010 pour atteindre 15226 MD, soit 26,5% du PIB et 10 %, de plus que l'année écoulée. Les industries mécaniques et électriques participeront à hauteur de 20% ; l'électricité (38,5%), le bâtiment et travaux publics (27,9%), les services (11,1%), le logement (17,1%), les technologies de l'information et de la communication (12,5%), les équipements collectifs (16,6%). Les filières à forte composante de savoir contribueront à l'effort d'investissement au taux de 23,1% contre 22,9% en 2009. L'investissement direct étranger (IDE) passera de 2100 MD en 2009 à 2400 MD en 2010. Les secteurs ciblés sont l'énergie qui accaparera, à elle seule, 1400MD (++9,8% par rapport à 2009) et les industries manufacturières (500 MD). Les pouvoirs publics sont particulièrement satisfaits de la tendance des investisseurs étrangers à investir dans les créneaux à haute valeur ajoutée tels que les composantes aéronautiques, les TIC et l'Offshoring. Le commerce extérieur continuera à contribuer à la croissance. Les exportations et les importations des biens et services croîtront aux taux respectifs de 8,2% 8,9%. Conséquence : le taux de couverture passera de 74,4 % en 2009 à 74,6%. L'accroissement des exportations est justifié par la reprise des industries mécaniques et électriques (+10% contre -13,5% en 2009), le textile –habillement cuir et chaussure (6% contre -13,8% en 2009). Les exportations des services, particulièrement, le tourisme (+8%) vont connaître une stagnation en comparaison avec 2009. Celui des importations est justifié par la couverture des besoins de la production en matières premières et équipements. Mention spéciale pour les équipements énergétiques qui augmenteront de 17%, et ce, au regard du trend haussier que vont connaître les prix des hydrocarbures. Au final, le déficit courant sera maintenu dans la limite de 3%. Au rayon du financement, le budget de l'Etat pour 2010, estimé à 18335 MD (31,8% du PIB), sera financé à hauteur de 77,3 % par les ressources propres et le reste par des emprunts, ce qui permettra de maintenir le déficit budgétaire dans la limite de 3,6% tandis que le taux d'endettement public continuera de baisser pour atteindre, fin 2010, 47% du PIB. Les ressources de financement extérieur sont estimées à 4471,6 MD contre 5443,8 MD en 2009. La priorité sera accordée en 2010 à l'aide publique, aux dons et au non recours au marché financier international privé. Moralité : le taux d'endettement extérieur par rapport au revenu national disponible sera ramené à 39,5% contre 41,5% prévus d'ici fin 2009. Last but not least, le schéma de développent pour 2010 se propose de créer 70 mille emplois (83% des demandes additionnelles) contre 57 mille prévus en 2009 et de réaliser un taux d'inflation de 3,3% contre 3,5% en 2009.