Les travaux de la conférence internationale de haut niveau sur le thème « Bâtir une économie fondée sur les savoirs et orientée vers la création d'emplois, la compétitivité et le développement équilibré », tenue du 1er au 3 décembre, sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, ont été clôturés, jeudi, à Gammarth. La conférence a adopté la Déclaration de Tunis dans laquelle l'accent a été mis sur les idées et propositions avant-gardistes contenues dans le discours-référence, prononcé par le chef de l'Etat à l'ouverture des travaux de ces assises, et qui traite de manière approfondie les questions du développement et de la relation étroite entre l'édification de l'économie du savoir et la réalisation d'un développement équilibré et durable. La déclaration insiste, notamment, sur la nécessité de soutenir les secteurs de recherche scientifique et d'innovation technologique, de promouvoir le secteur de l'enseignement et de propager la culture numérique dans les pays arabes et islamiques, soulignant l'impératif de raffermir la coopération établie entre ces pays, y compris au niveau de l'instauration des économies fondées sur le savoir. M. Mohamed Ghannouchi, premier ministre, a fait observer, à cette occasion, que le discours du chef de l'Etat à l'ouverture des travaux de cette conférence, qui englobe des visions, analyses et approches, constitue un document de référence pour les travaux de cette manifestation d'envergure, exprimant sa haute considération aux participants qui ont salué la teneur du discours présidentiel et les choix et orientations qui y sont tracés et qui visent à bâtir une économie fondée sur les savoirs, ainsi que les initiatives et suggestions du Président Ben Ali tendant à combler la fracture scientifique et technologique entre le Nord et le Sud et à raffermir les attributs d'un partenariat équilibré et d'un développement solidaire. Il a indiqué que ce discours traduit le souci du chef de l'Etat de consolider les liens de coopération et de partenariat avec les pays frères et amis, et les instances régionales et internationales, en vue d'asseoir les fondements de l'économie du savoir et de promouvoir la recherche scientifique et l'innovation technologique, pour instaurer une plate-forme solide propre à favoriser la définition des contours de l'avenir et le gain, avec aptitude, des défis qui se posent. Le Premier ministre a souligné la profonde conviction du président de la République de la nécessité d'instaurer un partenariat efficient et efficace entre les pays arabes et islamiques, avec pour objectif ultime, de permettre l'épanouissement de l'individu, véritable richesse des pays. Ce partenariat, a-t-il affirmé, repose sur la mobilisation optimale des énergies, la coordination des politiques et la complémentarité des efforts en vue de promouvoir la recherche et l'innovation, et partant répondre aux priorités et garantir les facteurs du développement durable. M. Ghannouchi s'est félicité, dans ce contexte, de l'adoption de la proposition du Président Ben Ali de procéder à la mise en place d'un programme spécifique dans l'édification de l'économie du savoir, qui serait financé par les Etats-membres et qui œuvrerait à l'approfondissement de la coopération et de la complémentarité entre les Etats, afin de réunir les conditions propices au progrès et au développement. Il a réaffirmé, dans ce sens, le souci de prendre les mesures pratiques permettant de concrétiser ce programme dans les plus brefs délais. Il a ajouté que l'organisation de cette conférence à Tunis constitue un témoignage éloquent de la prise de conscience aigue de l'importance majeure que revêt l'édification de l'économie du savoir, dans la mesure où elle représente une nécessité vitale et une condition sine qua none pour interagir avec les mutations de l'époque et consolider les attributs du développement et du progrès, dans un monde qui vit au rythme d'une grande révolution technologique, de l'éclatement des savoirs, de la diversification de ses sources et des modes de sa production, ce qui a généré l'émergence de l'économie nouvelle fondée sur l'intelligence et le savoir. Le Premier ministre a affirmé que les communications de valeur et les riches débats qui ont marqué les travaux de cette conférence ont permis de faire le tour des différents volets de l'état des lieux de l'économie du savoir dans le monde, de prospecter ses perspectives et de passer en revue les expériences des pays de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient dans le domaine de l'instauration des fondements de l'économie nouvelle ainsi que d'examiner les efforts déployés en vue de gagner l'enjeu de la consolidation des fondements de la société du savoir, de l'acquisition et de la maîtrise des Sciences, du développement et de la mise à contribution des technologies afin de relever les défis du développement et du progrès. Il a relevé que les idées, suggestions et recommandations issues de la conférence internationale constituent un document de référence pour l'identification des problématiques et des défis qui se posent dans le domaine de l'édification de l'économie du savoir, afin de les surmonter, de mobiliser les énergies et les potentialités offertes et de dynamiser les politiques adoptées en vue de parvenir à atteindre les objectifs escomptés avec la célérité et l'efficacité requises. M. Mohamed Ghannouchi a indiqué que les ressources humaines qualifiées demeurent au cœur de l'enjeu de l'édification de l'économie du savoir, de l'adhésion agissante au processus de l'économie mondialisée et de l'appropriation des atouts de la modernité et du progrès et de l'accélération du rythme de croissance. Le Premier ministre a, en outre, souligné l'impératif qu'il y a à promouvoir les ressources humaines, à les préparer au mieux à répondre aux exigences de l'économie nouvelle et des nouveaux métiers et à leur réunir les conditions propices à leur épanouissement. Le Premier ministre a souligné, dans ce contexte, le souci du Président Zine El Abidine Ben Ali de garantir à tous les fils et filles de la Tunisie l'accès au savoir, à travers le développement du système éducatif, d'enseignement et de formation, de manière à assurer l'interaction avec les exigences de la modernité. Il a, ensuite, évoqué les profondes réformes introduites sur les différents cycles d'éducation et d'enseignement, dans le but d'assurer des chances équitables à tous dans l'accès à l'éducation et la progression sur la voie savoir, et de faire en sorte que les législations éducatives soient en phase avec le développement de la société et les mutations successives qui surviennent à l'échelle nationale et internationale. Aussi, la stratégie adoptée pour hisser les établissements de l'enseignement supérieur au niveau des standards internationaux et assurer la résorption du nombre de plus en plus important d'étudiants, s'inscrit-t-elle dans ce même cadre. Il s'agit, en fait, d'instituer un cadre législatif adapté à l'évolution de ce secteur et qui permette l'équivalence des diplômes nationaux avec ceux des pays les plus avancés. M. Ghannouchi a fait remarquer que les efforts déployés dans ce domaine s'appuient sur la multiplication des filières et des spécialités porteuses à haute employabilité et la mise à contribution des potentialités disponibles pour stimuler l'initiative et encourager le travail pour le propre compte dans les activités à haute valeur ajoutée, outre le renforcement du partenariat entre les structures de recherche et les entreprises économiques, la multiplication des projets de recherche innovante et l'incitation des chercheurs à créer des projets porteurs. Le Premier ministre a indiqué que les secteurs de la recherche scientifique et de l'innovation technologique connaîtront, au cours de la prochaine étape, une forte impulsion, à la lumière des orientations et des objectifs déterminés, en la matière, par le programme présidentiel pour la prochaine quinquennat. Il a précisé, à ce propos, que cette approche est de nature à faire de la Tunisie une plateforme scientifique et technologique, dans son environnement, de même qu'une destination privilégiée qui polarise les investissements dans les secteurs promoteurs et dans les activités innovantes à haute valeur ajoutée technologique et à contenu cognitif élevé. M. Mohamed Ghannouchi a affirmé que les pays arabes et islamiques recèlent des ressources humaines compétentes et des énergies latentes, à même de leur permettre d'accélérer le rythme d'instauration de l'économie du savoir, si ces énergies sont mises à contribution de manière optimale et si ces pays font preuve d'une détermination inébranlable à remporter le pari du développement et de la modernisation. Il a, par ailleurs, souligné l'importance que revêt le renforcement de la coopération et du partenariat entre les universités et les centres de recherches, moyennant des formules pratiques et des objectifs clairs, et en privilégiant les secteurs fondamentaux, tels que les ressources hydrauliques, les énergies renouvelées, les industries pharmaceutiques, la biotechnologie et les technologies de l'information. M. Abdulaziz Altwaijri, directeur général de l'Organisation Islamique de l'Education, de la Science et de la Culture (ISESCO) a salué le discours du président de la République, prononcé à l'ouverture de la conférence internationale sur les économies du savoir, ainsi que ses visions et idées constructives. Il a déclaré, à ce propos, que « le Président Zine El Abidine Ben Ali, précurseur de l'essor civilisationnel de la Tunisie et un exemple à suivre pour les Etats qui aspirent au progrès et qui ambitionnent d'édifier une société du savoir ». Il s'est félicité du soutien constant accordé par le chef de l'Etat à l'ISESCO et à sa mission civilisationnelle, qu'elle honore en vue de renouveler l'édification civlisationnelle du Monde Islamique et, partant, instaurer les fondements solides de la société du savoir, en se basant sur le développement des économies fondées sur les savoirs, l'innovation et la création dans le cadre de l'industrie du savoir. Le directeur général de l'ISESCO a souligné le souci de concrétiser la proposition du chef de l'Etat de mettre en place un programme spécifique pour l'édification de l'économie du savoir, financé par les pays membres et qui favorise l'approfondissement de la coopération et de la complémentarité entre elles, en vue d'assurer les conditions de développement et de la croissance, de renforcer l'action islamique commune, dans les domaines scientifique, technique et du savoir. Il a indiqué que la solidarité numérique entre les Etats-membres est l'une des principales responsabilités de l'ISESCO, qu'elle veille à assumer, en exploitant les relations de coopération et de partenariat qu'elle a établies avec les organisations internationales et régionales, au premier rang desquelles figurent la Banque Mondiale, l'UNESCO et les autres organisations qui opèrent dans le cadre des Nations Unies. Il a, en conclusion, relevé l'importance de la coopération entre les pays arabes et islamiques pour édifier les économies du savoir et concurrencer les pays avancés dans ce domaine. (TAP)