La Chambre des Conseillers a poursuivi, mardi après-midi, le débat général sur le projet de budget de l'Etat, pour l'exercice 2010, sous la présidence de M. Abdallah Kallel, président de la chambre, et en présence de MM. Mohamed Ghannouchi, premier ministre et Abdelaziz Ben Dhia, ministre d'Etat, conseiller spécial auprès du Président de la République et porte-parole officiel de la présidence de la République. Les conseillers intervenant au débat ont affirmé que les acquis et réalisations accumulés par la Tunisie, au cours des années écoulées, et qui ont bénéficié de la considération de personnalités mondiales de renommée et habilité le pays à occuper des rangs honorables dans les classements établis par les institutions internationales spécialisées, en dépit d'une conjoncture économique mondiale fluctuante, reflètent la perspicacité, la sagesse et la clairvoyance qui caractérisent la politique initiée par le Président Zine El Abidine Ben Ali. Ils ont salué l'oeuvre engagée par le chef de l'Etat en vue de développer le processus démocratique pluraliste et de promouvoir la démarche de dialogue et de consensus entre les différentes composantes de la scène politique et civile. Ils ont, d'autre part, relevé que cette option s'est illustrée lors des élections présidentielle et législatives, du 25 octobre 2009, qui se sont déroulées dans une atmosphère de transparence, de respect de la Loi et de neutralité de l'administration, et constitué une échéance nationale distinguée, à l'occasion de laquelle le peuple tunisien a renouvelé son pacte de confiance avec le Président Zine El Abidine Ben Ali et son adhésion à ses choix avant-gardistes contenus dans son programme présidentiel, placé sous le signe : « Ensemble, relevons les défis ». Les conseillers se sont, en outre, félicités du caractère réaliste de la déclaration du gouvernement, qui a pris en considération les développements survenus sur la scène mondiale, développements qui ont abouti au renforcement de l'économie nationale, tout en s'attachant au respect de la dimension sociale dans le processus de développement du pays. Ils ont, par ailleurs, salué l'attention accordée par le chef de l'Etat au citoyen tunisien et les efforts déployés par Mme Leila Ben Ali, épouse du Président de la République, à la tête de l'Organisation de la Femme Arabe (OFA), efforts qui reflètent la place privilégiée dont bénéficie la femme tunisienne dans le projet sociétal moderniste du changement. Plusieurs autres conseillers ont soulevé la priorité accordée à la question de l'emploi, dans la politique nationale de développement, appelant à évaluer la politique adoptée dans ce domaine, à impliquer davantage le secteur privé en vue de relever le défi de l'emploi, à oeuvrer à propager la culture de l'initiative et à assurer davantage d'encadrement aux jeunes promoteurs. D'autres conseillers ont proposé de dynamiser le rôle des mécanismes et des structures d'insertion dans la vie active, notamment, au profit des diplômés du supérieur, insistant sur la nécessité de consolider le rôle des Bureaux régionaux de l'Emploi, d'en promouvoir les prestations, d'installer plusieurs Bureaux dans les villages de métiers et d'accorder la priorité, dans les recrutements à la fonction publique, aux personnes dont la période du chômage a durée. Ils ont, également, appelé à accorder le suivi requis à la situation des diplômés du supérieur recrutés dans le cadre des mécanismes du Fonds national de l'Emploi 21/21, et à amender les textes régissant la Fonction publique, à la lumière de la réforme éducative et de l'évolution des systèmes de l'enseignement supérieur. L'un des membres de la chambre des Conseillers a souligné l'impératif d'assurer au système de formation professionnelle un suivi continu, tout en contrôlant la qualité de ses programmes de formation et de leur degré de conformité aux normes internationales et aux besoins du marché de l'emploi, à travers l'évaluation des compétences des diplômés du secteur, en collaboration avec l'organisation patronale. Sur un autre plan, l'un des intervenants a relevé le sens de responsabilité dont ont fait preuve les chefs d'entreprises à l'occasion des dernières négociations sociales, et cela en dépit d'une conjoncture économique difficile. Il a appelé, d'autre part, à poursuivre le soutien des entreprises dans les secteurs touchés par la crise économique et à faire face avec fermeté au phénomène du commerce parallèle. L'une des conseillères a mis en exergue les réalisations de la Tunisie dans le domaine de l'industrie du savoir et dans le renforcement des fondements de l'économie immatérielle, soulignant que l'organisation en Tunisie de la conférence internationale sur l'économie des savoirs et l'attribution au Chef de l'Etat du blason de cette conférence sont des témoignages de reconnaissance fort éloquents des contributions éminentes du Président Ben Ali au renforcement de la coopération internationale dans ce domaine. Un autre conseiller a insisté sur la nécessité de redoubler d'effort pour consacrer la position de la Tunisie en tant que site attractif pour la polarisation des investissements étrangers, soulignant la mission dévolue à la diplomatie économique dans ce domaine. L'un des Conseillers a, également, fait allusion aux appréhensions et craintes de certains détracteurs et ennemis des succès réalisés par la Tunisie, appelant à aller de l'avant pour concrétiser la promesse du Président Zine El Abidine Ben Ali d'instaurer un dialogue global à même de conforter la cohésion nationale et de barrer la route devant les « tendances néo-colonialistes qui cherchent à réémerger sous couvert de la défense des droits de l'Homme ». Certains intervenants ont recommandé de concentrer l'attention sur le secteur agricole, en améliorant la stratégie adoptée dans le domaine du développement agricole, de multiplier les filières de formation agricole, en les ouvrant sur les différents niveaux d'enseignement, afin que le secteur puisse jouer pleinement son rôle et soutienne les efforts des autres secteurs pour impulser le développement et réaliser la sécurité alimentaire. D'autres intervenants ont appelé à prendre en charge les populations des quartiers populaires et régions à forte densité démographique, à accorder une attention particulière à la femme, aux jeunes et à l'enfance, et à poursuivre la réalisation des projets présidentiels programmés en leur faveur, de manière à améliorer leurs conditions de vie. Les conseillers ont également évoqué le secteur de l'information, appelant à adopter un style d'accès facile et un langage simple dans l'animation des dossiers et des émissions de débats télévisés et radiophoniques, notamment ceux portant sur les plans et programmes de développement du pays, et à rapprocher l'information, sous toutes ses formes, du citoyen tunisien. Un autre conseiller a considéré que le rythme de publication des statistiques demeure en deçà des espérances, appelant à assurer une meilleure mise à niveau du secteur et à doter l'Institut National de la Statistique (INS) des moyens matériels et des ressources humaines nécessaires, de manière à garantir la célérité dans la présentation et l'actualisation des données chiffrées. Dans leurs interventions, les conseillers ont indiqué que les paris faits par la Tunisie sur l'innovation technologique et sur l'investissement dans le recherche scientifique demeurent, aujourd'hui, un facteur déterminant dans la consolidation de la compétitivité de l'économie nationale et dans le raffermissement des attributs du progrès et du développement, recommandant, dans ce contexte, de créer davantage de pôles technologiques. D'autre part, une conseillère a appelé à réfléchir à l'adoption du régime de la séance unique dans les administrations et les établissements publics et à renoncer au régime de la double séance, et à examiner la possibilité de prolonger à deux jours le repos de fin de semaine, relevant la nécessité de promouvoir le statut de l'agent administratif, aux plans matériel et social, afin qu'il accomplisse sa mission dans les meilleures conditions. Les conseillers se sont félicités des orientations et choix tracés dans le nouveau programme électoral du chef de l'Etat, choix qui réaffirment la constance du pari fait sur l'être humain, en tant que finalité ultime de l'oeuvre de développement, indiquant que le processus de développement national se distingue par la corrélation étroite entre l'économique et le social. Ils ont mis l'accent, également, sur les significations qui sous-tendent l'élévation, par le chef de l'Etat, de la valeur de solidarité au rang de principe constitutionnel, ainsi que sur son souci de la consacrer dans le comportement quotidien des Tunisiens. Un conseiller a fait allusion à la place qu'occupe la région dans le processus de développement global, en tant que pôle actif de développement, appelant à élaborer des études stratégiques et prospectives sur les perspectives et les spécificités de chaque région, afin d'identifier les potentialités de développement qu'elle recèle. Il a appelé, dans ce contexte, à valoriser les caractéristiques naturelles du sud tunisien, à travers la promotion du tourisme saharien, la diversification de ses produits, l'exploitation du Chott Jérid et la mise à contribution, de manière optimale, des aéroports de la région, en vue de renforcer les exportations, parallèlement au développement de l'agriculture géothermique. Une autre conseillère a mis en évidence le soutien constant et inconditionnel affiché par les membres de la colonie tunisienne, établie à l'étranger, aux choix du Président Zine El Abidine Ben Ali, notamment, à l'occasion de l'élection présidentielle du mois d'octobre 2009. Elle a affirmé, à ce propos, que les Tunisiens résidant à l'étranger se dressent contre quiconque tenterait de porter atteinte à la réputation ou au rayonnement de la Tunisie ou d'affecter les relations qui lient la Tunisie aux pays frères et amis. Un des intervenants a demandé des éclaircissements concernant le sort des grands projets de développement financés par des investisseurs étrangers, notamment, à la lumière de la crise financière mondiale qui sévit, actuellement, et de ses retombées sur plusieurs grandes holdings des pays du Golfe. Un conseiller a souligné l'importance que revêt la fiscalité en tant que principale recette budgétaire, appelant à oeuvrer davantage en vue de consacrer l'équité fiscale et de lutter contre l'évasion fiscale. La séance a été levée à 20H00. La chambre reprendra ses travaux, mercredi, à 09H30, par l'audition de la réponse du premier ministre.