Les députés ont entamé, mardi après-midi, la discussion du XII ème plan de développement social et économique (2010-2014). M. Mohamed Souayeh, président du groupe parlementaire du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD) a indiqué qu'avec ce Plan, la Tunisie entame une nouvelle étape à même de garantir la consécration d'une société solidaire et équilibrée, la consolidation des fondements de la bonne gouvernance et la primauté des valeurs de liberté, de démocratie et des droits de l'Homme. S'agissant de la loi sur la sécurité économique, le député a fait observer que cette nouvelle législation est venue confirmer que la patrie ne peut et ne doit, aucunement, faire l'objet d'un quelconque chantage et que tout pari engagé sur l'étranger visant à porter atteinte aux intérêts de la nation, est voué à l'échec, et doit être sanctionné. Pour sa part, M.Ismael Boulehya, président du groupe parlementaire du Mouvement des Démocrates Socialistes (MDS) a relevé que ce Plan intervient, neuf mois, après l'élection du Président Ben Ali pour un nouveau mandat et rappelé l'honneur qui a échu au MDS pour avoir appuyé la candidature du Président Ben Ali afin qu'il poursuive la conduite du pays avec aptitude et consolide les attributs de sécurité et de stabilité. Il s'est, par ailleurs, déclaré satisfait de la dynamique que connaît l'action gouvernementale en matière de suivi de la mise en oeuvre des Plans et programmes de développement, et ce, conformément aux objectifs du Programme présidentiel (2009-2014). ''Ce suivi, a-t-il-dit, est perceptible à travers la tenue de conseils ministériels sous la présidence du Chef de l'Etat et l'évolution du paysage démocratique pluraliste dans un pays qui n'exclut et ne marginalise personne, le tout dans le cadre de l'Etat du Droit et des Institutions". Après avoir réaffirmé l'importance d'encourager l'esprit de réconciliation et de concorde entre les différentes parties et l'enjeu d'immuniser la patrie, M. Boulehya a évoqué le dossier de la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme (LTDH) qui, a-t-il-dit, constitue un "acquis national", faisant état de sa satisfaction de la reprise du dialogue entre les parties concernées. Pour sa part, M. Hichem Hajji, président du groupe parlementaire du Parti de l'Unité Populaire (PUP), a qualifié de "réalistes" les objectifs du XIIème Plan de Développement qui a été mis au point dans une période encore marquée par les retombées de la crise économique. Il a, à ce propos, salué les succès enregistrés par les politiques du Président Ben Ali, au cours des deux précédentes décennies, notamment, en termes de consensus entre les partis et de promotion de la vie politique. Il a, également, formé l'espoir de voir la Ligue Tunisienne des Droits de l'Homme recouvrer sa place et le Syndicat National des Journalistes Tunisiens renforcer son rayonnement. M. Hajji a, par ailleurs, exprimé sa satisfaction des conditions dans lesquelles se sont déroulées les dernières échéances électorales qui ont eu le mérite de confirmer l'impartialité de l'administration, suggérant de mener une réflexion sur le Code électoral, sur l'Observatoire national des élections et sur la possibilité de convertir cette dernière instance en Conseil supérieur des élections. Il a, en conclusion, mis l'accent sur l'attachement de la Tunisie à préserver les acquis accomplis sous la conduite du Chef de l'Etat et à les enrichir à la faveur de la conjugaison des efforts de l'ensemble des forces vives de la nation, au premier rang desquelles figurent les partis politiques et les Organisations nationales. Il importe, également, a-t-il-déclaré, de renforcer la politique de dialogue et de composer positivement aux mutations. Les députés ont appelé l'ensemble des acteurs économiques à coordonner leurs efforts afin de concrétiser, dans les meilleurs délais, les objectifs fixés par ce plan, notamment en cette période de crise. Ils ont recommandé d'identifier de nouveaux mécanismes à même de renforcer la contribution de toutes les composantes de la société civile à la concrétisation des orientations du plan de développement quinquennal et à la protection de l'image de la Tunisie contre les détracteurs. Ils ont souligné l'intérêt qu'il y a à mieux faire connaître les réalisations accomplies en Tunisie à l'étranger, et ce, en associant, à cet effort, les amis de la Tunisie et la colonie tunisienne à l'étranger. L'accent a été mis sur le besoin de stimuler l'investissement, notamment, dans les secteurs à forte valeur ajoutée, d'attirer davantage d'IDE et de renforcer la compétitivité des entreprises tunisiennes. Le but final est de faciliter l'intégration de l'économie tunisienne à l'international. Les parlementaires ont mis l'accent sur l'importance de consolider l'infrastructure de base à travers l'extension du réseau autoroutier aux régions de l'intérieur Ouest et d'optimiser l'exploitation du potentiel dont regorgent les gouvernorats du pays. Ils ont appelé, en outre, à adapter les programmes d'enseignement et de formation aux besoins du marché de l'emploi. Un député a évoqué le non-respect des horaires administratifs et l'accroissement du taux d'absentéisme au sein des entreprises tunisiennes, suggérant une révision du code de travail dans le sens de l'amélioration de la production et de la productivité. Les députés ont mis en exergue l'impératif d'améliorer l'environnement des affaires en Tunisie, de conférer plus de souplesse au régime fiscal et de lutter contre le commerce parallèle. Ils ont appelé à développer le paysage médiatique en Tunisie et d'accroître son rendement afin de le hisser au rang de partenaire privilégié pour la réalisation des orientations nationales. Certains députés ont plaidé pour une réforme du système d'éducation, d'enseignement supérieur et de recherche scientifique. L'objectif est d'en améliorer la qualité des programmes d'enseignement en Tunisie. Ils se sont interrogés sur les motifs de réduction du nombre des filières du supérieur d'environ 170 spécialités. Ils ont recommandé d'œuvrer à une réhabilitation des diplômes nationaux, à travers la révision, à cette fin, des conditions dans lesquelles se déroulent l'épreuve du Baccalauréat et à travers l'amélioration de la qualité et du niveau de formation. Les députés ont appelé également à conférer un caractère obligatoire aux concours nationaux, à l'instar des concours du sixième et de la neuvième.