INFOTUNISIE-Tahar Chériaâ, historien et critique de cinéma, fondateur des «Journées cinématographiques de Carthage», premier festival de cinéma arabo-africain, est décédé jeudi soir. Figure phare du 7ème art du tiers-monde et notamment du continent africain, le cinéaste et critique tunisien Tahar Chériaâ s'est éteint jeudi soir à l'âge de 83 ans. Grand artiste jusqu'au bout, il aura attendu la fin de la dernière session (qui s'est achevée dimanche 31 octobre) avant de nous quitter à jamais! Une session qui n'a pas manqué de lui rendre hommage pour toute son œuvre lors d'une soirée spéciale au théâtre municipal de Tunis, le 27 octobre. Il est le fondateur, en 1966, des Journées cinématographiques de Carthage, premier festival de cinéma arabo-africain, dont il présida les quatre premières sessions, celles de 1966, 1968, 1970 et 1972. Affaibli par la maladie, Tahar Chériaa n'a pas manqué le rendez-vous. Il était monté une dernière fois sur le podium de la biennale à laquelle il a donné vie. Après des études à la faculté des lettres de Paris où il a passé 10 ans, il amorce une riche carrière cinématographique en s'imposant comme un «critique de référence» et historien du 7éme art à travers ses articles et ses ouvrages. Au sein de l'Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), l'ancêtre de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), dont il dirigeait le Département cinéma, il a par ailleurs, joué «un rôle actif» dans la création en 1971, du festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Critique et historien du septième art, Tahar Cheriaa a publié plusieurs articles dans des revues tunisiennes et étrangères, et des livres autour du cinéma. Il a également traduit de la poésie, de et vers l'arabe. Tahar Cheria a été décoré, en 2007, des insignes du Grand Cordon de l'Ordre du mérite national, au titre du secteur culturel, par le président Zine El Abidine Ben Ali, qui l'a entouré de sa sollicitude lors de sa maladie.