15 000 Tunisiens votent en France pour élire l'Assemblée constituante. Vendredi 21 octobre, les barrières métalliques de la file d'attente passées. Hatem Zaremdini franchit la porte du consulat de Tunisie dans le 6éme arrondissement de Lyon, indique « leprogres.fr ». Dans le hall, plusieurs personnes attendent d'être redirigées vers l'un des quatre bureaux de vote. Pour ça, il faut être inscrit sur les listes électorales. « Je n'ai pas eu le temps de le faire avant, j'ai peur de ne pas pouvoir voter », s'inquiète Hatem Zaremdini. L'Instance régionale indépendante des élections (Irie) a prévu le coup. Le bureau n°4 permet à toutes ces personnes de s'inscrire sur une liste complémentaire en jurant sur l'honneur qu'ils ont le droit de vote, sous peine de poursuites judiciaires. Après avoir signé, le processus peut continuer. Pas de bulletins différents, simplement une feuille avec vingt-trois cases. Dans l'isoloir, les Tunisiens doivent signer dans l'une d'elles puis plier leur vote en quatre. Une fois dans l'urne, les précautions autour de ces premières élections libres ne sont pas terminées. « On veut mettre le paquet pour montrer l'exemple de démocratie et de transparence », explique Abdelaziz Chaamdi, secrétaire général de l'Irie. Ainsi, après chaque passage, le votant doit plonger son index droit dans une encre bleue ineffaçable sous 72 heures, soit la durée du vote, afin de s'assurer que personne ne vote plusieurs fois. « En plus de tout ça, on va dormir tous les soirs dans la même salle que les urnes ». Un système de cadenas à numéro unique a de plus été mis en place afin de repérer toute tentative d'ouverture avant l'heure : « S'il y a le moindre doute, la moindre chose qui paraît bizarre, à n'importe quel endroit en France, on annulera les urnes en question. Les Tunisiens jouent leur crédibilité. Cette fois-ci se doit d'être la bonne ».