Devant un public attentif, Jinane Limam, membre du Pôle démocratique et moderniste, a présidé, samedi 25 février, un grand meeting à l'espace Nabeul Centre. Entouré de quelques-unes des personnalités invitées et de sympathisants du pôle, Jinane Limam a appelé les populations à saisir l'occasion pour s'associer en front démocratique en vue de réaliser le changement responsable et défendre les valeurs de la démocratie et de la liberté. Ahmed Brahim, secrétaire général du parti Ettajdid et membre du PDM à l'Assemblée nationale constituante a appelé à mettre au point les modalités de construction d'un grand parti unifié rassemblant les forces démocratiques et progressistes. Un parti qui propose au peuple tunisien une alternative politique et sociale, qui réponde effectivement aux exigences de la Révolution en termes de justice sociale et permette de rééquilibrer le rapport des forces apparu à l'issue des élections qui ne reflète pas la réalité politique et sociale de notre pays et ne favorise pas l'alternance indispensable au pouvoir, ce qui constitue un danger pour notre démocratie naissante. Riadh Ben Fadhel, coordinateur général du PDM, a précisé que le Pôle est disposé à s'engager, résolument et rapidement, dans toute opération d'unification et toute œuvre de construction commune d'un nouveau parti, menée sur un pied d'égalité et dans un total respect de toutes les composantes, et non dans une opération de fusion-absorption par l'un ou l'autre des partis concernés. « Cette approche a été partagée par certains de nos partenaires, mais pas par d'autres, qui ont préféré une approche différente en annonçant hier leur intention de réaliser leur fusion à l'occasion de la tenue du congrès du PDP en mars prochain. Pour notre part, nous restons décidés, aujourd'hui plus que jamais, à apporter notre contribution à cette fondation, que nous souhaitons commune, sans aucune tentation d'hégémonie ou de leadership ». Selma Baccar, élue PDM de Ben Arous, a défendu le projet de société moderne et ouverte et a appelé à construire un grand parti démocratique unifié. Fadhel Moussa, doyen de la faculté de droits et membre du PDM à la Constituante, a souligné que la Constitution c'est celle de tout un pays et non d'un parti ou d'une coalition, elle ne peut donc être fondée sur le projet d'un parti. Le projet de Constitution sera rédigé, dans un premier temps, par six commissions distinctes. Chaque commission est chargée de la rédaction d'un chapitre de la Constitution. La première commission se chargera du chapitre «préambule, principes généraux et révision de la Constitution»; la deuxième de celui des «droits et libertés»; la troisième du «pouvoir exécutif, pouvoir législatif et leur relation»; la quatrième se chargera de la «justice judiciaire, administrative, financière et constitutionnelle»; la cinquième «des instances indépendantes», telle l'ISIE; enfin, la sixième commission «des collectivités publiques locales et régionales» concernant l'organisation territoriale du pays et le statut des collectivités et circonscriptions administratives et leur degré d'autonomie. Fadhel Moussa a appelé toutes les composantes de la société civile à participer à l'élaboration de la constitution : « La République tunisienne est le bien commun de tous les citoyens. Voilà pourquoi je persiste à défendre et à appeler à un consensus autour de la Constitution ». Nadia Chaâbane, élue PDM à la Constituante a affirmé que tous les partis progressistes doivent laisser de côté leurs intérêts particuliers et leurs différends, pour l'intérêt de la nation. Nadia a mis en garde contre la trajectoire des débats qu'Ennahdha veut imposer, concernant la Constitution notamment. Elle a appelé la société civile à s'impliquer davantage dans l'élaboration de ce projet déterminant pour l'avenir du pays. M.Y Crédit Photos : Rached Berrazagua