La première phase du Port financier de Tunis, premier centre de services financiers off-shore de la région de l'Afrique du Nord, sera lancée au cours du troisième trimestre 2009. Le « Tunis financial Harbour » (TFH), a franchi un pas important sur la voie de sa mise en œuvre, notamment après la pose, vendredi 12 juin, par le président Ben Ali, de la première pierre du projet qui sera réalisé à « El Hasiane » dans la délégation de Kalaat El Andalous. Au cours de la phase initiale du projet (4 ans), des travaux d'infrastructure seront engagés au niveau de l'entrée du port, représentant environ 35% de son coût total, estimé à 3 Milliards de dollars (près de 4 Milliards de dinars). Ces données ont été présentées lors d'une conférence de presse tenue vendredi, par MM. Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie ( BCT) et Issam Youssef El Janahi, Président du conseil d'administration de la Gulf Finance House (GFH), banque islamique, promotrice du projet et leader dans la région du Golfe. Le président du GFH a souligné, dans ce cadre, que la liste des promoteurs du site sera bientôt annoncée, tout en accordant la priorité à la partie tunisienne. Ce port qui sera doté d'une infrastructure moderne et futuriste, a relevé M. Janahi, ne manquera pas de renforcer la notoriété financière de la Tunisie, pays qui a-t-il affirmé, offre un environnement politique et économique propice à la réussite de ce genre de projets. Il a ajouté que la croissance économique soutenue de la Tunisie, le maintien de sa notation auprès des agences internationales de rating, la qualification de ses ressources humaines, en plus des résultats fort positifs enregistrés par le pays, notamment en matière d'attraction des investissements directs étrangers ( IDE) et de promotion des Technologies de l'information et de la communication (TIC), constituent autant d'atouts propres à sécuriser l'investisseur, plus particulièrement, en cette période de crise. Ce port, qualifié de mégaprojet de développement économique, par le responsable Bahreïni, sera réalisé en quatre phases. La deuxième étape devant être lancée parallèlement à la première au cours du troisième trimestre 2011, alors que la troisième et quatrième phase sont prévues vers le début de 2016. En termes d'emplois et de rentabilité financière, M. Janahi a fait savoir que le « TFH », une fois achevé, devra offrir pas moins de 16 000 emplois permanents et générer des revenus directs de l'ordre de 40 millions de dollars, annuellement. Ce projet qui a fait l'objet en 2008, d'un projet de loi adopté par la Chambre des députés, s'étend sur une superficie de 520 hectares. Il abritera quatre groupes d'affaires dont un centre d'investissement bancaire et de conseil, un centre d'affaires, un centre d'assurance « Takaful » et une bourse financière internationale, première de son genre dans la région, aux fins d'attirer un plus grand nombre d'institutions financières internationales de renommée (banques d'affaires, établissements financiers, fonds d'investissement..) et de favoriser l'échange d'informations et les dernières nouveautés dans le domaine de la finance ( systèmes de cotation électronique de pointe, mise en place de nouveaux mécanismes financiers de gestion des risques de change et de taux d'intérêt). Le projet comprend, également, un « business school » de classe internationale, destiné à former les étudiants dans les métiers « pointus » de la finance, avec pour corollaire de meilleures qualifications propres à répondre aux exigences de la communauté financière internationale. Le schéma directeur du projet prévoit, aussi, une marina, un complexe commercial (restaurants, cafés, locaux commerciaux), un complexe résidentiel (villas de luxe) et un parcours de championnat de Golf de 18 trous. Les principales questions débattues, au cours de la conférence de presse, ont porté sur les sources de financement du projet, le cadre juridique régissant les entreprises financières qui y seront implantées et l'état d'avancement des mégaprojets engagés par la Tunisie. Répondant aux questions des journalistes relatives au cadre juridique du projet, M. Taoufik Baccar, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie ( BCT) a indiqué que, le conseil des ministres, réuni, le 10 juin 2009, a examiné un projet de loi portant promulgation du Code de prestation des services financiers off shore, en vue de mettre en place un cadre juridique favorable à la réalisation du projet »Port financier de Tunis ». Ce code, a-t-il ajouté, concerne tous les services financiers off shore fournis par les établissements de crédit, les fonds d'investissement, les sociétés de gestion de portefeuille et les intermédiaires en bourse, de manière à hisser la Tunisie au rang de place financière régionale. Il vise essentiellement, l'instauration d'un cadre juridique cohérent, propice à l'implantation des entreprises financières internationales, à conférer davantage de souplesse à l'activité des banques non résidentes et à gérer au mieux les services fournis sur le marché financier, à travers l'élaboration de nouveaux instruments financiers qui répondent aux aspirations des investisseurs non résidents (fonds d'expertises et autres) ainsi que la création d'un département « off shore » au sein de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Abordant le volet financier, M. Baccar a indiqué que la partie tunisienne assurera le financement de 10% du coût du projet, à travers un « compte courant associé », de manière à ne pas accroître le taux d'endettement du pays. Pour la partie Bahreïnie, M. Janahi a relevé que la GFH a consacré un fonds d'investissement destiné à financer les travaux d'infrastructure du projet. Interrogé sur la pérennité des mégaprojets, M. Foued Daghfous, premier conseiller auprès du président de la république et président de la commission supérieure des grands projets, a fait savoir que ces projets avancent à un rythme satisfaisant, indiquant que la Tunisie, suscite toujours l'intérêt des investisseurs étrangers. Il a cité, à ce propos, le projet de « Tunis Telecom City » qui doit constituer un pôle régional dans les domaines de la communication, du multimédia, des logiciels, de la maintenance et de la formation.