Le président de la République provisoire Moncef Marzouki a appelé, mardi 20 mars, les Tunisiens à la vigilance et à se dresser contre l'extrémisme pour préserver un Etat civil fondé sur le pluralisme et le respect mutuel. « La Nation ne peut se construire d'une seule couleur ni d'une seule matière, elle est diverse et plurielle par essence. Il s'agit là d'une preuve de richesse et un facteur de complémentarité et non de division ». Le président de la République a prévenu que « la Tunisie payera le prix fort du sang et des larmes si elle doit s'opposer par la force aux extrémistes venus de tous bords ». S'exprimant lors d'une cérémonie officielle à Carthage à l'occasion de la célébration du 56e anniversaire de l'indépendance, Marzouki a tenu à s'excuser au nom des Tunisiens auprès de tous ceux dont la dignité a été bafouée" et ceux qui ont combattu le despotisme local et étranger pour subir ensuite l'oppression et les accusations de trahison. Il a affirmé qu'il n'y aura pas de réelle indépendance tant que subsiste la dépendance technologique, scientifique et économique et que l'autosuffisance absolue, dans tous les domaines, est la condition sine qua non pour réaliser l'indépendance effective. Soulignant l'importance d'une « véritable" réconciliation entre les tunisiens, il a dans ce sens souligné que la concrétisation de ces ambitions ne peut sans faire que dans le cadre d'une unité nationale ». « La Tunisie a vécu ces derniers temps deux tentatives majeures d'ébranler cette unité : la première à travers l'atteinte au drapeau sacré remplacé par un étendard totalement étranger à nous et la deuxième par la profanation du saint Coran, un crime méprisable et odieux », a-t-il dénoncé. La cérémonie, qui s'est déroulée en présence notamment du président de l'Assemblée Constituante et du Chef du gouvernement, a été marquée par un hommage aux familles des martyrs yousséfistes, et à leur tête la veuve du leader Salah Ben Youssef ainsi que la famille du leader et président Habib Bourguiba.