L'Assemblée nationale constituante a tenu, jeudi 12 avril 2012, une séance exceptionnelle. L'objectif de cette séance est de fournir le maximum de données sur la situation sécuritaire dans le pays et sur les incidents survenus lundi 09 avril lors de la célébration de la Fête des martyrs. Selon M. Mustapha Ben Jaafar, président de l'ANC, les travaux de cette séance prépareront le terrain pour mettre en place des outils capables d'éviter la reproduction future de tels événements et donner la vraie image d'un peuple tunisien uni et cohérent après la Révolution. M. Ali Laarayedh, ministre de l'Intérieur, a donné un aperçu préliminaire sur les évènements de l'avenue Bourguiba outre le voisinage devant les députés d'un documentaire photographique et vidéo afin d'identifier les responsabilités : « La situation globale a été marquée par l'enregistrement de 17 mille manifestations entre marches de protestation et sit-in à travers le territoire tunisien depuis le début de l'année 2011 jusqu'à ce jour ». La majorité des constituants de l'opposition ont critiqué la décision d'interdire de manifester à l'avenue Bourguiba ainsi que l'usage excessif, lundi, de la force contre les manifestants. M. Mohamed Hamdi représentant du groupe démocratique a salué l'annulation par le gouvernement de Hamadi Jebali de la décision prise par le ministre de l'Intérieur d'interdire toutes manifestations au niveau de l'avenue Habib Bourguiba. Il s'est, également, étonné de l'accusation par M. Laarayedh de l'opposition et des médias d'instrumentaliser ces incidents : « Ni l'opposition, ni les médias n'ont inventé ces incidents ». M. Moncef Charni du groupe de la liberté et de la démocratie, a exhorté M. Laarayedh à adopter une approche sécuritaire qui prend en considération les principes de la liberté et l'intérêt général du pays. Il a appelé à enquêter sur les dépassements commis notamment par les milices qui se trouvaient, lundi, aux cotés de l'appareil sécuritaire.