Youssef Chahed, membre du bureau exécutif du parti Al Jomhouri, a souligné, dans un article posté, que le premier draft de la constitution présenté la semaine dernière n'est qu'une simple compilation des travaux des différentes commissions de l'Assemblé : « Il reste très éloigné d'une version définitive ». M. Chahed a rappelé que 11 partis politiques parmi lesquels Ennahdha et Ettakatol ont signé le document de transition démocratique qui, dans son paragraphe 3, mentionne un engagement des signataires à ce que « la durée des travaux de l'ANC ne dépasse pas un an au maximum ». Le membre du parti Al Jomhouri a relevé que le débat sur la légitimité de la constituante n'est guère tranché et pourra s'accentuer dans les prochains jours surtout que certains diront que l'ANC est souveraine et pourra prolonger autant qu'elle voudra la durée de son mandat. Dans ce même article, M. Chahed estime que l'ANC ne pourra pas finir la rédaction de la constitution d'ici le 23 octobre, soit dans 7 semaines : « Les profondes dissensions qui opposent les composantes de l'ANC et surtout les fissures apparues récemment au sein de la Troika prédisent un ralentissement des travaux de l'ANC au retour des vacances ». Plusieurs indices le démontrent selon lui. Le premier est le résultat du vote pour le projet de loi relatif à la création d'une instance provisoire de la justice, où Ennahdha voulait d'une instance non indépendante et le projet n'as pu été adopté car, au delà du groupe démocrate, Ettakatol et le CPR ont voté contre. Ce projet qui comportait plus de 30 articles n'a pas pu obtenir l'unanimité même pour son premier article qui a été débouté et resoumis à la commission : « Cet épisode ne présage rien de bon ». De plus, le fait que les articles de la constitution doivent être votés un à un et que la constitution soit votée au 2/3 des voix, rend impossible le respect de la date du 23 octobre. Le problème s'accentue avec l'absence de feuille de route comportant la date des élections ainsi que la date de fin de rédaction de la constitution et l'arrivée de la date du 23 octobre. Une situation pareille pourra, selon M. Chahed, entrainer le pays dans une crise politique qui viendra s'ajouter à la crise économique et sociale actuelle. La seule issue dans ce cas est un accord national signé entre tous les partis politiques et les éléments de la société civile concernant la date des élections, l'ISIE, la presse… Cela permettra de sortir le pays de la crise vers laquelle il se dirige.