Parler bourse, introduction et spéculation, reste un sujet tabou pour les hôteliers tunisiens. Rare sont ceux qui s'intéressent au monde de la finance. Pourquoi la société Palm Beach Hotels Tunisia se retire de la BVMT (Bourse des valeurs mobilières de Tunis) pour une OPR (offre publique de retrait) sur les titres émis « PBHT »? Pourquoi le titre PGH ne comporte pas l'activité touristique du groupe Poulina? La société « La Paix » a été écartée du champ de restructuration et elle n'est pas de ce fait contrôlée par PGH ». C'est difficile de répondre à de telles questions, pourtant, la bourse peut être une réponse à l'endettement excessif de plusieurs hôtels. Karim Loukil, vice-président Sales Marketing & Development de Palm Beach Hotels, a voulu expliquer à Investir En Tunisie la raison du retrait de la PBHT de la bourse. D'après lui, la raison principale du retrait est que compte tenu de la crise dans le secteur qui perdure et que du fait que le groupe Palm Beach Hotels ne dégage plus de bénéfices et ne peut plus servir de dividendes, la famille Loukil, pour garder son prestige, a préféré procéder à une opération de retrait. Il est évident que le groupe étudiera en temps opportun toute nouvelle introduction en bourse. Qu'on le veuille ou non, l'hôtellerie est une industrie qui nécessite parfois que l'on soit plus financier qu'hôtelier. Motivé par la nécessité de réaliser de nouveaux investissements, un hôtelier est souvent confronté à des choix d'investissement qui, pour certains d'entre eux, semblent compliqués et ceci se conclut par une décision qui n'est pas forcément pertinente. Pourquoi ne pas envisager, dans ce cas, une éminente introduction en bourse? L'hôtelier en tant que chef d'entreprise doit créer de la valeur. Créer de la valeur, c'est maximiser son investissement. Ainsi une émission d'actions sur le marché financier permet à l'hôtelier de pouvoir financer ses travaux de rénovation par exemple, et ceci à travers une OPV (Offre Publique de Vente). Les raisons de ne pas s'introduire en bourse malgré le fait qu'il y ait une capacité plénière de l'entreprise, réside dans le fait qu'il s'agit souvent d'une entreprise familiale et, parfois, l'absence de la volonté de transparence malgré le « Uniform system ». C'est ce qui explique qu'historiquement, le financement à travers les banques a été le moyen dominant du secteur en raison de l'accès relativement facile et bon marché aux prêts bancaires. Mis à part le fait que l'hôtelier peut faire appel à la bourse pour financer son investissement et sachant qu'il est souvent confronté à piloter sa trésorerie, il peut donc choisir de placer son bénéfice dans l'achat d'actions à la bourse ce qui lui permettrait de fructifier son argent. Aujourd'hui, on ne peut pas parler « Hôtel » et « investissements » sans parler des fonds d'investissement. D'ailleurs une irruption massive de ces derniers surgit dans le secteur hôtelier. Donc, la création des fonds d'investissement illustre la capacité des groupes hôteliers à s'implanter sur de nouveaux marchés à travers des partenariats efficaces. Par exemple, Monaco et le Qatar s'allient dans un fonds d'investissement pour investir dans l'hôtellerie. L'objet de la nouvelle entité sera « l'acquisition, l'investissement et la gestion d'hôtels et complexes touristique ». Depuis quelques années les chaines hôtelières ont besoin des institutions financières et surtout des fonds d'investissement pour s'implanter ailleurs et se développer un peu partout dans le monde. La création de ces fonds répondra en premier lieu aux besoins de quelques milliers de lits nouveaux chaque année. Ces fonds peuvent enclencher une dynamique d'acquisition de terrains hôteliers ainsi que des établissements de ce genre ce qui permettrait l'implantation des chaines hôtelières intégrées en Tunisie, ces chaines qui sont tant convoitées par les voyageurs du monde entier pour leur standard international. A citer l'exemple du fonds d'investissement strawood capital group qui a piloté la création et le développement de l'une des entreprises leader mondial dans le secteur du tourisme, à savoir : Starwood Hotels & Resorts Worldwide qui est propriétaire, gestionnaire et franchiseur d'hôtels comme l'enseigne SHERATON A présent, parlons des fonds de pension. Leurs investisseurs sont souvent appelés le monstre du Loch Ness car tout le monde en parle mais personne ne l'a vu. Les fonds de pension sont chargés de placer et de faire fructifier les cotisations et autres ressources des caisses de retraite anglo-saxonnes. Ces fonds de pension gèrent des masses importantes d'argent que l'on n'investit pas dans les affaires dérisoires puisqu'ils exigent souvent un retour sur investissement supérieur à 20%. Avec leurs esprits cartésiens, les fonds de pension se portent souvent acquéreur d'hôtels et cela murs et fonds. La masse imposante d'argent dont dispose les fonds de pension, ces derniers ne doivent pas investir en n'importe comment ou surtout n'importe ou. Les fonds de pension se retrouvent obligés de n'investir que dans les pays que les agences de notification financière leur attribuent le fameux triple à « AAA ». Examinons le cas de Sun International, le groupe hôtelier sud africain pionnier dans la région dont le président du directoire n'est autre que l'africain qui a su se battre dans le secteur M. Sol Kerzner. Alors Sun International a comme actionnaire majoritaire à raison de 9.5% Sun International Investments No.2 suivie de Dinokana Investments (Pty) Ltd# un fonds d'investissement qui détient 6.05% de Sun International. Dans le capital de Sun International, on compte des fonds de pension détenant des actions à hauteur de 26% de la société. Pour finir, les acteurs du tourisme en Tunisie doivent susciter la curiosité des fonds d'investissement étrangers et pourquoi pas national pour promouvoir le secteur dans notre pays. Nos hôteliers ont saisi que de nos jours il faut impérativement élaborer un programme Guest relation, mais on se demande aujourd'hui si il n'est pas impératif d'établir un programme Investors relation. Skander Gharbi, étudiant à Vatel