Le journal spécialisé en Tourisme « infoTourisme » a organisé le jeudi 9 juillet 2009 une table ronde au tour du thème « Yasmine Hammamet : présent et devenir». Plusieurs personnalités ont été invitées à cet événement afin de célébrer en compagnie de Mr Afif Kchouk et Mr Philippe Belhay, Général Manager FHCIMA, le 10ème anniversaire de la station touristique. Cependant, bien qu'un nombre restreint de journalistes a répondu présent, les responsables eux, n'ont pas été nombreux, ce qui témoignerai selon Mr Belhay du manque de confiance des responsables hôteliers en ce genre de manifestations et en leurs rôle dans l'amélioration de la situation actuelle, qui semble très mauvaise selon Mme Amel Zneïdi, PDG de Villa Noria. Mr Afif Kchouk, directeur général de Tourisme Info, et organisateur de la table ronde, quant à lui, pense que cette absence est due, d'une part à la situation de crise actuelle, et d'autre part, au fait que les responsables et hôteliers ne croient plus en ces réunions, ce qui confirme les propos de Mr Belhay. Oublions cette technique de « copier coller » ! Mr Ahmed Bettaïeb (FRAV du Cap Bon) a souligné pour sa part, l'importance de l'innovation dans le secteur touristique ; il faut éviter le « copier coller » selon ses propres paroles. Il est aussi opportun d'investir dans la formation des vendeurs et des commerçants afin de communiquer une meilleure image de la Tunisie. Un présent terrible et un avenir incertain Mme Amel Zneïdi, lors de son intervention, a relever les points fondamentaux des problèmes auxquels fait face chaque jour le responsable d'un petit hôtel. En effet, vendre du logement en demi pension ou du logement + petit déjeuner est devenu très difficile, surtout avec le nombre important d'hôtels qui offrent le « All Inclusive », et en même temps à des prix très concurrentiels. Selon elle, la solution réside dans le changement de l'image de la Tunisie en tant que site offrant le « All Inclusive » à bas coût, et trouver en même temps, des tours opérateurs qui acceptent de travailler avec la formule demi pension ou logement + petit déjeuner. Il ya un blocage, et c'est grave… Mr Phillipe Henry Belhay, a voulu tout d'abord communiquer aux invités son sentiment de fierté et de joie vis-à-vis des produits touristiques qu'offre la Tunisie (les belles plages, le paysage merveilleux…), son pays d'origine, qu'il a quitté à l'âge de 8 ans. L'hôtelier est tout de même revenu à un point crucial relevé par la majorité des intervenants, à savoir la non-assistance aux réunions. En fait, ce dernier avait organisé un club pour les directeurs généraux des hôtels pour se rencontrer mensuellement et discuter des produits qu'ils offrent, des possibilités d'amélioration, mais surtout, des problèmes et des éventuelles solutions. Pour le manager du Royal Hammamet, le fait que les responsables n'adhèrent pas à ce programme signifie qu'il existe un blocage communicationnel, ce qui réduit les possibilités de résolution des problèmes et mènent en conséquence, les hôteliers à un cercle vicieux. Pourtant, « les tunisiens sont doués et très compétents », a ajouté Mr Belhay. Il a même relevé la barre très haut en déclarant que « Si les chinois ont réussi à construire le mure de la Chine, nous on peut faire au moins de même ». Qui va gérer La Marina ? Mr Zakaria Zegoulli, Secrétaire Général de la FTH et propriétaire de Dar Zakaria, a pour sa part, mis en valeur un autre pilier sur lequel la Tunisie doit se concentrer, c'est l'insuffisance des produits touristiques offerts par les hôteliers tunisiens. En effet, en Turquie ou encore en Espagne, les touristes quittent l'hôtel tôt pour exercer plusieurs activités, alors qu'en Tunisie, ils restent à l'hôtel par manque d'activités annexes, et deviennent, par conséquent « enquiquineurs ». « Il est vrai qu'on a développé l'infrastructure à la Marina, mais on a négligé la gestion. La question qui se pose aujourd'hui est qui va gérer la marina après la dissolution de la société qui la gérait auparavant ? » S'est demandé Mr Zegoulli. Mais hélas, pas de réponse pour cette question. Cette situation a entrainé un grand problème de remboursement ; 60% d'investissement de plus de ce qui a été prévus depuis le début (10 ans en arrière). Pour s'en sortir un seul tunnel : constituer une institution unique qui sera le seul vis-à-vis avec la SONEDE, la STEG… Un autre problème traité par Mr Zegoulli, celui de la lumière dans la station touristique. Les touristes ont peur de se promener à six heures du matin à l'hiver à la Médina, et pour cause, le manque de luminosité. Pour parvenir à résoudre ce problème, Mr Zegoulli propose d'utiliser l'énergie solaire et opter pour l'économie d'eau à travers un nouveau système de robinetterie. Recommandations pour un avenir meilleur Mr Habib Bouslema, président de FRH Cap Bon, a traité un autre point d'importance capitale. Il s'agit de la discordance entre les intérêts des hôteliers, de laquelle les TO, ou comme les appelle Mr Bouslema « les vautours » tirent profit. C'est à ce niveau que les responsables hôteliers doivent se souder afin de défendre leurs produits. Une série de recommandations a été présentée par Mr Bouslema à l'issue de cette matinée, qui s'est clôturée par une visite dans la somptueuse « Nikki Beach » de l'hôtel Royal Hammamet, après une dégustation du gâteau d'anniversaire de la Marina accompagnée de Champagne et de Sushis. La première recommandation est de désigner une seule municipalité ou institution pour représenter la station touristique et non pas deux, comme c'est le cas actuellement (Sousse et Nabeul). En deuxième lieu Mr Bouslema a recommandé de créer une nouvelle structure destinée à gérer et maintenir la station. Troisième recommandation, c'est d'arrêter les extensions. Quatrièmement, il faut avoir un label, et pourquoi pas un portail pour Yasmine Hammamet, qui englobe la totalité des sites de chaque hôtel à Yasmine Hammamet. Le développement des parcours de Golf dans la station a aussi fait partie du débat. S'appuyant sur les exemples de la France et de l'Allemagne où chaque an 449 parcours de golf sont créés, ainsi que les USA qui donne naissance chaque jour à un nouveau parcours de golf, Mr Bouslema a signalé le manque de stations de golf à Yasmine Hammamet et également le manque d'originalité. Selon lui, il est primordial que chaque station de golf soit munie d'au moins cinq ou six parcours de golf, pour éviter que les clients soient ennuyés. Et au lieu de chercher des clients pour des petits hôtels qui ne sont pas rentables, pourquoi pas les transformer en cliniques spécialisées, créneau extrêmement rentable et dont on manque en Tunisie. Il faut aussi jouer sur l'animation, au moins 4 festivals annuels doivent être organisés. « Rappelez vous quand Michael Jackson a été en Tunisie, combiens de visiteurs sont venus des quatre coins du monde pour assister à l'événement. » a interpelé Mr Bouslema. Le président de FRH Cap Bon n'a pas manqué en conclusion de citer le tourisme sportif en Tunisie, « un très grand segment où on est totalement absent, et où on peut faire plein de choses ». a-t-il fait remarquer. A l'issue de ce riche débat, et en dépit des circonstances actuelles, les intervenants se sont montrés optimistes vis-à-vis du devenir de la station, à condition de se poser un objectif fondamental ; unir leurs efforts pour atteindre des niveaux supérieurs de qualité.