Quelques jours nous séparent de l'Aïd et malgré la montée des prix, on ne recule pas pour ce rituel, car il ne faut pas rater les sacrifices. Les Tunisiens sont attachés à leurs moutons. L'évènement de l'Aïd n'a laissé personne indifférent. Les moutons sont chers. Les intermédiaires profitent du comportement des consommateurs, qui veulent anticiper l'achat du mouton, pour mettre la barre très haut. « Cher, cher le mouton cette année ! », lance un jeune cadre, rasé de près, moustache fine «500 dinars, c'est à discuter ! jetez un coup d'œil !» «Cher», murmure l'acheteur qui se tourne vers un couple venu visiblement pour acheter un mouton. Pas plus loin du côté de Bir Challouf, gouvernorat de Nabeul, les gens regardent, bavardent et n'achètent pas. « ll y a trop d'intermédiaires », estime Fathi. Les citoyens cherchent méticuleusement les endroits où l'on peut espérer une bonne affaire. « Tiens ! Cela vaut les 400 dinars, on achète » affirme Maha, une mère de trois enfant qui a du mal à trouver un mouton à bon prix. Il est vrai que les prix montent. La Libye et le déficit pluviométrique ont fait que la nourriture du cheptel est coûteuse. Samir est très étonné de la flambée des prix. Finalement, il a acheté à un prix fort. Dans la foulée, c'est un autre citoyen qui essaie de convaincre le vendeur « Non, c'est à 600 dinars. A prendre où à laisser ! ». Bref, le mouton est inaccessible pour les petites bourses. Que peut-on faire pour faire face à cette montée vertigineuse des prix ? Faudrait-il importer des moutons pour faire baisser les prix et sauver un tant soit peu un cheptel encore insuffisant ? Faut-il acheter simplement un mouton égorgé ? Est-ce moins cher ? L'arrivée des moutons espagnols sauvera-t-elle la situation ?