La ville de Bizerte vient de perdre, à l'aube de cette journée du jeudi 2 janvier 2014, une figure quasi emblématique de la lutte contre le colonialisme français et un pilier de militantisme et de combat pour l'édification de la Tunisie moderne, outre le fait qu'il s'était distingué pour son opposition à toutes formes de dictature. Haj Mohamed Salah Baratli s'est éteint sereinement en son domicile de Bizerte à l'âge de 85 ans, entouré de tous ses proches et de sa famille. Ancien résistant, condamné à perpétuité pour sabotage par le tribunal militaire français, il a réussi à s'évader et à se réfugier en Libye. Après l'indépendance, il rentre en Tunisie et prend le parti de Salah Ben Youssef. Il est arrêté et condamné à cinq ans de prison, malgré ses trois années de maquis en Libye. Il est gracié après avoir purgé la moitié de sa peine. Durant l'année 1962, Mohamed Salah Baratli rejoint « le groupe de Bizerte » qui projetait de renverser le régime de Bourguiba avec l'aide d'un second groupe de Gafsa et un troisième groupe composé de militaires. Comme d'autres accusés, il est sauvagement torturé dans les locaux du ministère de l'Intérieur. Le 15 janvier 1963, Mohamed Salah Baratli comparait devant les juges, les deux jambes couvertes de pansements. Il tient à peine debout. « C'est le résultat des bastonnades et de la torture lors de l'interrogatoire», dira-t-il. Le 17 janvier 1963, il est condamné à la détention à perpétuité. En juin 1973, il bénéficie d'une libération conditionnelle. Le 29 avril 2012, Mohamed Salah Baratli et d'autres anciens prisonniers politiques rendent visite à la prison d'Ennadhor où ils avaient été emprisonnés. Les autorités ont décidé alors de convertir la prison en musée. L'inhumation aura lieu, aujourd'hui, jeudi au cimetière Bennour de Bizerte. L'équipe de « Investir En Tunisie » s'associe à la douleur de la famille du défunt et prie Dieu pour qu'il le prenne en son Infinie Miséricorde.