Multiple champion du monde en kick boxing, comédien, auteur, Mohamed Dridi que l'on appelle affectueusement Momo a plusieurs cordes à son arc. Les amoureux du kick boxing se souviennent encore de ce Tunisien, parti des quartiers difficiles de la région parisienne, et qui s'est fait une notoriété indiscutable sur les rings. Avec à son actif 77 combats, 11 en boxe anglaise, celui dont les crochets imprévisibles et les uppercuts ont donné du tournis à nombre d'adversaires, s'est reconverti depuis son jubilé en 2004, en auteur et comédien, mais le voilà six ans après de retour. Attendu le 10 novembre en Tunisie, l'homme doit renfiler à nouveau les gants pour un combat dont le challenge est le titre mondial. En attendant, on l'a rencontré pour vous. Vous êtes d'ailleurs attendu en Tunisie au mois de novembre où vous devez boxer à nouveau. Dans quel cadre s'effectue ce grand retour ? Oui j'ai d'ailleurs hâte de venir en Tunisie. Quand l'organisateur Azdine Ben Yakhoub m'a proposé de boxer en Tunisie j'ai sauté sur l'occasion de faire un titre mondial WBF dans mon pays devant mon peuple je ne pouvais rêver mieux. Pensez-vous qu'à 38 ans, on a encore les ressources nécessaires pour affronter à nouveau le ring ? Vous savez déjà, j'ai plus de 38 ans et j'ai toujours l'envie et la rage avec toujours autant de haine en moi surtout quand sur le ring on est en danger. J'aime l'adrénaline qui monte, je suis un compétiteur dans l'âme, on verra bien à l'issue du match, mais ce qui est sûr, c'est que le soir du 10 novembre, je donnerai tout comme dans tous mes combats. Vous êtes connu pour être un champion du monde de kick-boxing, mais en réalité vous êtes 4 fois champion du monde dans quatre disciplines différentes ! Lesquels ? J'ai donc été champion du monde des 4 fédérations en kick boxing (wako pro, wkn, wka, wkc) et en boxe anglaise. J'ai été champion du Benelux et champion d'Afrique en 2000 à Lagos. Je n'ai pas été champion du monde dans quatre disciplines mais de 4 fédérations. Quel bilan tirez-vous de cette impressionnante carrière ? Cette carrière m'a ouvert énormément de portes dans ma vie professionnelle. Mis à part le sport, j'ai plusieurs cordes à mon arc, car j'ai fait mes preuves au cinéma, en politique, en comédie et même dans l'écriture. C'est un parcours qui me plait énormément, avec toute l'expérience acquise, je me sens vraiment utile auprès des jeunes de quartiers qui nous prennent pour des exemples et des preuves vivantes de réussite. J'essaye de leur montrer que tout est possible dans la vie, et mon slogan est « pourquoi pas nous » Quels obstacles avez-vous surmontés pour arriver à ce stade ? Combien de combats avez-vous livrés ? Les obstacles, j'en ai eus toute ma vie et cela continue, je dirais même que ce ne sont plus pour moi des obstacles mais des expériences. Tout commence avec mes origines et mon nom à connotation arabe et plein d'autres choses. Il y a des choses qui vous marquent quand vous êtes jeunes et que vous subissiez la discrimination. Mais avec du caractère et du travail, on peut y arriver. En kick boxing, j'ai livré 78 combats, 78 victoires dont 77 ko. En boxe anglaise, j'ai livré 12 combats, 3 disqualifications, 9 victoires dont 7 ko. J'ai dû me surpasser en combats et faire plaisir aux spectateurs qui sont venus pour voir un beau combat. En Tunisie, par exemple, à deux reprises, j'ai été mené, mais tout d'un coup, j ai su faire la différence et c'est ça qui me plait bien. Azdine Ben Yacoub le sait bien, parce qu'à chaque fois, il a eu des sueurs froides, il ne sait jamais comment le combat va commencer et comment il va finir, tellement je suis imprévisible. C'est sûrement pour ça qu'il aime ma manière de faire et mon personnage, je suis atypique à ce qu'il paraît.