Après 23 ans du pouvoir de Président déchu Ben Ali et de la révolution des jasmins du 14 janvier 2011, une menace a affecté les intérêts économiques de plusieurs entreprises françaises implantées en Tunisie. La question qui se pose actuellement est comme suit : quel avenir pour les filiales des entreprises françaises et, également pour l'économie nationale ? Selon «Easybourse.com», l'opérateur français France Telecom qui a créé Orange Tunisie avec le groupe Mabrouk du nom du gendre du couple Ben Ali ignore à l'heure actuelle ce qui va devenir de la part détenue par son partenaire, soit 51% du capital. Malheureusement, la continuité des structures économiques de l'ère Ben Ali est très floue, d'où l'incertitude domine sur ce changement brutal de partenaires. Une étude complète doit être réalisée au niveau des stratégies, du personnel, des affaires de partenariat et autres. Quel avenir pour le personnel des entreprises françaises implantées en Tunisie ? Les statistiques tablent autour de 1 250 entreprises françaises qui ont investi en Tunisie, dont 110 000 Tunisiens y travaillent. A savoir Valeo qui possède deux usines de production tandis que son concurrent, Faurecia qui a installé une unité de production à quelques encablures de son concurrent. De même, le groupe naval Zodiac a implanté il y a moins d'un an l'ouverture d'une usine locale. De plus, plusieurs PME ont domicilié en Tunisie. Toutefois, les géants français du tourisme continuent également de déployer des projets en Tunisie et profiter de ce secteur dynamique qui représente 20% du PIB, tels Accor et Club Méditerrannée. De leur côté, les tours opérateurs ont rapatrié mi janvier 8000 touristes français. Pour l'ensemble de ces entreprises, la saison touristique risque d'être compliquée, malgré les estimations de la reprise petit à petit à partir du mois de février 2011. Quel avenir pour les entreprises françaises proches du pouvoir Ben Ali ? La volonté des nouvelles autorités de soumettre les contrats commerciaux des entreprises françaises proches du pouvoir de Ben Ali à une commission de vérification inquiète quelques grands groupes. Dans ce contexte, on peut citer Alstom que son contrat est estimé à 60 millions d'euros. Airbus pourrait également être soumis aux mêmes incertitudes alors qu'il doit livrer 9 A320 et 6 A330. La crise politique actuelle aura coûté près de 1,6 milliard d'euros à l'économie tunisienne, de par l'image de marque de la Tunisie au prés des touristes, et des entreprises en terme de sécurité. La Tunisie passe par une période très dure sur le plan économique. C'est très difficile pour les Tunisiens de reconstruire la confiance des investisseurs en bâtissant un nouveau cadre constitutionnel juridique viable et stable. Néanmoins, la fin de la corruption pourra redonner une liberté entrepreneuriale totale aux Tunisiens, notamment les plus qualifiés, sans craindre pour leur investissement. Dans ce cadre s'inscrit le rôle des entreprises françaises qui peuvent compter de nouveau sur les Tunisiens et doivent renouveler leur confiance en eux. En contre partie, c'est le moment où les tunisiens ne doivent pas cesser de rassurer les investisseurs étranger afin de booster l'économie nationale et renforcer le classement africain, arabe et international.