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Le dialogue social, enfin !
Décidé in extremis par les partis de la coalition gouvernementale
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 06 - 2015

Les partis de la coalition gouvernementale ont décidé, avant-hier, de procéder à un vaste dialogue social en vue, disent-ils, d'attirer les investissements. A la bonne heure, serait-on tenté de conclure. A moins de dire, comme Bourguiba jadis à propos des accords palestino-israéliens, «trop peu, trop tard».
Ce faisant, l'establishment témoigne d'une certaine indigence politique. Un déficit immense en matière de lecture et de déchiffrage des fondamentaux de la scène politique nationale. Entre-temps, la donne sociale a empiré, au point de frôler le point de non-retour.
Résumons. Depuis l'avènement du gouvernement Habib Essid, il y a bientôt quatre mois, le climat social s'est fortement détérioré. Les grèves se multiplient. Les débrayages sociaux se succèdent. Les protestations ouvrières sauvages sont de plus en plus fréquentes. La centrale syndicale, l'Ugtt, semble tantôt dépassée, tantôt s'adaptant à la diable aux mouvements de la base. Des lignes rouges, jusque-là tenues pour de véritables sanctuaires, sont battues en brèche, voire bafouées. Cela est on ne peut plus manifeste à l'échelle des examens. A la fin du deuxième trimestre, les professeurs ont boycotté la semaine bloquée. Maintenant, c'est au tour des instituteurs de refuser les examens de fin d'année à des centaines de milliers d'élèves. Les familles sont désespérées, désemparées.
L'image même du professeur, de l'instituteur et du syndicaliste est écornée. Le ras-le-bol est de rigueur. Les grèves débridées ou sauvages touchant l'enseignement, le transport ferroviaire et en commun, la santé et le service public de l'électricité ont tôt fait d'exaspérer. Et la sortie du tunnel ne semble guère pour bientôt.
Côté politique, on a observé le phénomène dans une espèce de torpeur. Rien n'a été fait pour le juguler. On a même laissé faire en toute quiétude. L'anesthésie des responsables tranche net avec le bouillonnement social. Et cette anesthésie semble démocratiquement partagée. Habib Essid n'a rien fait pour engager un dialogue global avec l'Ugtt qui aurait pu déboucher sur un packaging de mesures sociales, réglementaires et salariales. Il lui manque même un «monsieur syndicats» au dossier bien ficelé et au carnet d'adresses bien fourni. Le secrétaire général de l'Ugtt n'est pas en reste. Houcine Abassi semble dépassé, lui aussi. La base syndicale en impose à la direction. Cette dernière ne semble plus en mesure de canaliser le mouvement aisément. Pourtant, lors de son dernier congrès à Tabarka, en 2012, la base syndicale a réussi à faire élire, à la direction de l'Ugtt, une liste complète et unique comprenant treize membres sur les treize à pourvoir. Mais beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis.
La crise économique persistante, l'inflation galopante et le renchérissement des prix aidant, les gens ont les nerfs à fleur de peau. La paupérisation soutenue est en branle. Le déclin des classes moyennes aussi. Les mouvements protestataires sont à l'affût. L'Ugtt connaît une mue dans l'imaginaire collectif. Jusqu'ici, la centrale syndicale a officié comme le creuset par excellence des classes sociales, bénéficiant d'un capital sympathie que lui envient tous les partis politiques. Lors de la profonde crise de 2013, l'Ugtt a joué les courtiers honnêtes en chapeautant le Dialogue national pour la sortie de crise. Mais la mémoire du ressentiment n'est guère généreuse et rien n'est définitivement acquis en présence de transformations sociales brutales et aiguës.
Aujourd'hui, il y a partout une crise de légitimité. Sous nos cieux, la seule cause encore opérante sur le marché s'appelle désespoir. L'avenir est brumeux, l'angoisse du lendemain gagne de très larges franges citoyennes. L'insécurité sévit, le terrorisme guette.
L'establishment, toutes instances confondues, doit savoir redonner espoir et voir grand dans l'immensité du possible. Engager un dialogue social sérieux est à même de remettre en selle la convivialité agissante et battre en brèche les corporatismes réducteurs et l'esprit de chapelle ambiant.
Autrement, on n'en finira pas de réitérer la case départ. La case crise et sinistrose.


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