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Lettre ouverte aux Tunisiens responsables
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 06 - 2015


Par Abdelaziz belkhodja
Taha Hussein, dont le cerveau bouillonnait en permanence, disait : «Quel est ce démon qui me harcèle et ne veut point que je m'endorme ni ne m'assoupisse ?»
Aujourd'hui, beaucoup d'entre nous le connaissent, ce démon qui menace nos vies, notre identité, notre histoire et notre territoire. Ce démon qui nous empêche de nous projeter, qui brouille notre intellect et nous empêche même de réaliser le danger et encore moins d'organiser notre défense face à la pire invasion qu'ait connue l'histoire du monde arabo-musulman depuis Tamerlan.
Le fait est que nous avons vécu, en peu de temps, tellement de bouleversements que nous en sommes déboussolés, surtout que nos dirigeants réagissent de façon diamétralement opposée au phénomène, les uns stigmatisant ceux qui soutiennent les alliés des terroristes, les autres les fréquentant de façon assidue.
Or, comment ne pas craindre pour notre pays quand l'Etat Islamique est désormais à un jet de pierre de notre territoire? S'il n'est pas déjà dedans.
Comment, dans ces circonstances, accepter les tergiversations du pouvoir législatif qui, devant l'invasion terroriste, fait traîner l'adoption de la loi antiterroriste ?
Pire encore :comment se fait-il que la Tunisie, devenue la première pourvoyeuse au monde de terroristes sous la Troïka, continue de traiter cette affaire de façon accessoire, sans faire remonter au sommet la question fondamentale des responsabilités ?
Nos responsables réalisent-ils que ces mêmes terroristes, qui grossissent les rangs de l'Etat Islamique, sont en train de rentrer au pays et de devenir des éléments infiltrés ?
Réalisent-ils que le jour où la décision sera prise de soumettre notre pays, ils opéreront, à grande échelle, ce qu'ils réalisent aujourd'hui de façon intermittente et qui, déjà, met à mal nos forces de sécurité et notre armée ?
Savent-ils qu'en Irak et en Syrie, des armées 500 fois supérieures à la nôtre reculent, chaque jour, devant les coups de boutoir des jihadistes ?
Croient-ils que c'est avec des déclarations enflammées, des saluts au drapeau et des chants nationalistes qu'ils vont inverser la tendance ? L'écrasante majorité des jeunes, aujourd'hui, n'a jamais rien reçu de l'Etat, et son respect pour le drapeau n'est pas du tout celui que l'on croit. Leur allégeance à l'Etat Islamique n'est pas du tout inconcevable, surtout que certaines parties intégrantes de notre vie politique ne cessent de remonter les classes sociales et les régions les unes contre les autres.
Rien de sérieux n'est fait par notre Etat pour contrer ce phénomène. La guerre contre l'intégrisme est une guerre totale. Religieuse, culturelle, économique, sécuritaire et militaire. Mais à part des déclarations sporadiques et sans lendemain, faites à chaud, rien n'est planifié pour répondre à cette menace définitive pour notre pays. Aucune vision générale de la sécurité n'est déterminée, ni même entamée !
Et si nous croyons que ce sont des traités d'alliance avec des puissances occidentales qui vont nous rendre invulnérables, nous ferions mieux d'observer l'inanité de ces alliances devant la progression de l'EI au Moyen-Orient.
Et puis, est-il réaliste d'attendre des puissances occidentales qu'elles nous défendent ? Depuis plus de deux décennies, les intégristes savent que les batailles se gagnent sur le terrain et non par les airs. Or l'Occident, qui n'est pas prêt à sacrifier ses fils pour le confort des nôtres, se cantonne aux interventions aériennes.
Il est clair que seule une mobilisation nationale est capable de préparer l'invulnérabilité de notre pays. Et pas n'importe quelle mobilisation. Une mobilisation à l'image de celles opérées par des pays qui sollicitent, intelligemment, toutes les composantes de leur société, car ne miser que sur des jeunes appelés sans expérience ni culture politique, c'est laisser à l'ennemi toute la latitude nécessaire pour occuper le pays.
Mais pour réussir une telle mission, encore faut-il nommer des têtes pensantes capables d'autres choses que des catastrophes sécuritaires que nous subissons depuis 5 ans.
Depuis cinq ans, toutes nos forces de sécurité échouent systématiquement devant quelque dizaines de terroristes dissimulés dans des montagnes et des banlieues.
Or, au premier examen, il apparaît que nos forces de sécurité agissent avec un manque total de discernement. Je ne veux pas multiplier les exemples, j'en prendrais un seul, édifiant : comment font les responsables de notre sécurité pour répéter cent fois la même erreur d'envoyer, face à des terroristes lourdement armés et entraînés, de simples soldats très mal entraînés et très faiblement armés ? Comment, par ces procédures complètement loufoques, éviter les massacres ?
Alors que la Tunisie dispose de plus de 3.000 agents d'élite au sein de 5 unités spéciales (Usgn, Ucgn, BAT, Bbir, GFS) capables d'écraser les terroristes, ce sont de nouvelles recrues qui, systématiquement, sont envoyées dans les zones montagneuses infiltrées par les terroristes !
Devant de telles procédures, que fait l'état-major ? Que fait le ministère de la Défense ? Que fait le président de la République, chef suprême des armées ?
Que font toutes ces augustes autorités militaires pour inverser cette tendance à créer des martyrs et à désespérer nos soldats et les pousser aux mains de l'Etat Islamique ?
Une nouvelle vision — générale et intelligente — de la défense de notre pays est nécessaire. Sans elle, nous ne réussirons jamais à arrêter le péril islamiste ni à relever les autres défis qui menacent aujourd'hui notre pays.
Il est plus que temps que nos responsables saisissent la réalité du péril imminent devant lequel se trouve la Tunisie. Il est plus que temps que nos responsables réunissent les forces vives et les intelligences de ce pays pour planifier sérieusement notre réponse à la situation et à ses évolutions imminentes.
Nous avons les capacités nécessaires pour planifier et réussir, en quelques mois, de façon homogène, notre sortie de crise, notre développement et notre sécurité absolue. Encore faut-il cesser de faire du déclaratif et s'atteler très sérieusement à la tâche avant qu'il ne soit trop tard.
Les idées existent, les plans et les hommes aussi. De grâce, soyez responsables et descendez de votre tour d'ivoire qui vous isole complètement de l'imminence du péril.


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