Comme une fatalité, la violence meurtrière est encore une fois l'événement qui met l'Irak sur l'avant-scène internationale et vient confirmer que le pays continue à patauger désespérément dans le cycle infernal de la guerre, de la terreur et de l'insécurité sans pouvoir s'en sortir ni voir le bout du tunnel. Et pourtant le pays est passé par des périodes d'accalmie laissant miroiter un retour à la normale, une pacification salutaire et une réconciliation interconfessionnelle. Ce n'était qu'une illusion. La réalité est que le pays n'arrive pas à se débarrasser de ses démons, ni à vaincre les forces occultes qui transforment la vie des Irakiens en une tragédie quotidienne. Il s'agit bien sûr des insurgés ou du réseau d'Al Qaïda en Irak déclaré plusieurs fois décapité et hors d'état de nuire. Or, la dernière vague d'attentats, la plus meurtrière depuis le début de l'année, avec au moins 110 morts et plus de 500 blessés, prouve que la nébuleuse terroriste est toujours présente avec une capacité de nuisance intacte et inébranlable. Mais on continue à dire à Washington qu'il s'agit d'une " ultime tentative " des ennemis du progrès pour provoquer le chaos dans le pays. Les mêmes déclarations se répètent à chaque carnage et les civils innocents continuent a en payer le prix fort (entre 96000 et 120 000 morts depuis l'invasion américaine en 2003. Les Etats-Unis empressés à quitter le pays dans les délais prévus cherchent à ne pas ébranler la confiance des Irakiens, leur offrant la certitude qu'ils peuvent assurer la sécurité après leur départ. Mais au fait, la classe politique irakienne fait preuve d'une inconscience maladive et démontre son incapacité à oublier les séquelles du passé, à former un gouvernement fort et à colmater les brèches sécuritaires par où s'infiltrent les terroristes de tous bords.