Infrastructures routières : le Parlement examine demain un accord de prêt avec la BAD    Le prix de l'Or grimpe    Reprise des négociations dans le privé : qui sont les envoyés de l'UGTT ?    Dates limites pour la déclaration fiscale en Tunisie selon les catégories de contribuables    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place après son élimination à Madrid    CAN U20 – Groupe B – 2e journée Tunisie-Kenya (3-1) : Quel talent et quelle abnégation !    Amy Pope, directrice de l'OIM, en déplacement en Tunisie    Classement WTA : Ons Jabeur quitte le top 30    Ridha Chkoundali : la disparition du chèque a entraîné une baisse de la consommation    Météo en Tunisie : Fortes pluies et orages attendus au Nord-Ouest et au Centre    Mostafa Abdelkebir : non, le passage frontalier de Ras Jedir n'est pas fermé    Syrie : Après L'Exclusion De Soulef Fawakherji, Mazen Al Natour Ecarté Du Syndicat    GAT VIE : Une belle année 2024 marquée par de bonnes performances.    Tunisie : Alerte sur l'Emploi à l'Etranger    Tragique accident à Bouficha: un camion prend feu, le chauffeur décède sur le coup    ARP : discussion d'une proposition de loi sur le travail des huissiers notaires    FITA 2025 à Tunis les 6 et 7 mai : une opportunité stratégique pour les entreprises tunisiennes à la conquête de l'Afrique    Houcine Rhili : amélioration des réserves en eau, mais la vigilance reste de mise    Trump annonce des droits de douane de 100 % sur les films étrangers pour "sauver" Hollywood    Un séisme de magnitude 4,9 secoue le nord du Chili    Saïda Garrach : l'Etat juste est celui qui sanctionne, non celui qui justifie    À l'approche du pèlerinage, Riyad durcit le ton contre les violations des consignes    Réserves en devises : 22 469 MD couvrant 99 jours d'importation    Guerre commerciale : Le Japan hausse le ton et conditionne tout accord avec USA à une révision totale des taxes de Trump    Train Annaba-Tunis : une bonne nouvelle pour les familles et les voyageurs    Trafic international de drogue : un gardien de handball remis en liberté    Lors d'un entretien téléphonique avec le premier ministre Irakien : Saïed appelle à une position arabe unie face à l'occupant sioniste    USA – Trump veut taxer à 100 % les films étrangers : une nouvelle offensive commerciale en marche    Ce que les astres vous réservent ce 5 mai 2025 : une journée sous le signe des choix    Kaïs Saïed réaffirme son soutien à la cause palestinienne lors d'un échange avec le Premier ministre irakien    Foire du livre de Tunis : affluence record, mais ventes en baisse    Stand de La Presse à la FILT: Capter l'émotion en direct    Victoire capitale pour la Tunisie face au Kenya (3-1) en Coupe d'Afrique U20    Tunisie – Affaire de torture à la prison de Bizerte : le ministère de la Justice met fin aux rumeurs    Fake news, crise des médias… Zied Dabbar propose un fonds pour protéger l'information professionnelle en Tunisie    Coupe de Tunisie de Handball : Où voir la demi-finale entre Club Africain et l'Espérance de Tunis ?    Un missile tiré depuis le Yémen s'écrase près du principal aéroport d'Israël    Décès du journaliste Boukhari Ben Salah: Hommage émouvant du SNJT    «Mon Pays, la braise et la brûlure», de Tahar Bekri    France : un Prince qatari se baladait à Cannes avec une montre à 600 000 €, ça a failli mal tourner    Le chanteur libanais Rayan annonce sa guérison et rend hommage à la Tunisie    Décès du producteur Walid Mostafa, époux de la chanteuse Carole Samaha    Le Canal de Panama: Champ de bataille de la rivalité sino-américaine    Tunisie : Découverte archéologique majeure à Sbiba (Photos)    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    Drame en Inde : une influenceuse de 24 ans se suicide après une perte de followers    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    Nouveau communiqué du comité de l'ESS    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Halte au laxisme douteux !
Diplomates tunisiens enlevés en Libye
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 06 - 2015

Le rapt collectif de diplomates tunisiens en Libye par une milice terroriste est un fait éminemment grave. De nouveau, la souveraineté tunisienne est frappée de plein fouet. Face à un laxisme des autorités pour le moins déroutant.
Une dizaine de diplomates tunisiens ont été enlevés avant-hier au siège même de notre consulat général à Tripoli. On n'en est pas au premier méfait en la matière. Près de deux cents Tunisiens ont été pris en otage en Libye au cours des derniers mois. Déjà, trois cadres consulaires avaient été enlevés il y a quelque temps. On ignore encore le sort de l'un d'entre eux. Il y a aussi nos collègues journalistes Soufiane Chourabi et Nedhir Ktari, enlevés en septembre dernier par une milice terroriste et dont le sort demeure brumeux. Les rumeurs les plus contradictoires, les plus folles, circulent à leur endroit. Il y a eu également les quelque 172 Tunisiens enlevés en Libye le mois dernier et relâchés depuis sans que l'on sache grand-chose sur cette affaire.
Certes, une cellule de crise a bien été mise en place avant-hier, regroupant plusieurs départements ministériels, en plus de la présidence de la République. On attend impatiemment les résultats concrets des démarches, intercessions et contacts. Seulement, des interrogations légitimes fusent. Pourquoi n'a-t-on pas anticipé ? D'autant plus que la série des derniers enlèvements de Tunisiens en Libye est liée au sort d'un terroriste libyen arrêté et traduit devant la justice tunisienne. Pourquoi n'a-t-on pas sécurisé à temps le siège du Consulat général tunisien à Tripoli, qui relève de l'extraterritorialité ? D'autant plus que, la veille, le terroriste libyen déféré devant les tribunaux tunisiens a été maintenu en détention par une sentence judiciaire.
Et puis l'on est en droit de s'interroger sur la portée des postures et déclarations de certains hauts responsables tunisiens. M. Taïeb Baccouche, ministre des Affaires étrangères, a bien déclaré que nous maintenons à dessein des relations diplomatiques avec les deux autorités antagoniquement rivales de Libye. A l'entendre, c'est pour préserver les intérêts tunisiens, nos réseaux de relations, notre colonie dans les régions dominées par les protagonistes respectifs, etc.
Or, les crises se succèdent dans un effacement total de la diplomatie tunisienne en Libye. Notre souveraineté, le sort de nos ressortissants, nos intérêts sont bafoués et pris à partie sans que notre capacité de manœuvre dépasse le stade zéro où elle végète. A en croire que nous soyons devenus le réceptacle inactif de tous les coups tordus à notre endroit en Libye. Pourtant, le président de la République, aussi bien que le ministre des Affaires étrangères, ont tout récemment reçu des dirigeants de Fajr Libya, les milices terroristes sévissant à l'ouest et au centre de la Libye. Bien pis, Rached Ghannouchi, président d'Ennahdha, parti de la coalition gouvernementale majoritaire, a déclaré récemment que Fajr Libya serait notre allié et notre rempart contre les milices de Daech qui se sont emparées de Sirte et de ses environs. N'empêche que des miliciens de Fajr Libya seraient à l'origine de l'enlèvement de nos diplomates. Et le pire, dans le registre de la surenchère, est encore à craindre.
Déjà problématique, le dossier libyen devient de plus en plus lourd et grave pour notre pays. Nous le subissons de plein fouet. Et nous nous contentons précisément de subir, sans aucune marge de manœuvre. Nous naviguons à vue au fil des vicissitudes obligées.
Notre échec est cuisant à ce propos, malgré les nombreux atouts dont nous disposons. Nous sommes pratiquement le seul pays avec lequel la Libye a encore des frontières ouvertes. Elles s'étendent sur plus de 450 km. Et les Libyens réfugiés en Tunisie s'élèvent à plus d'un million d'âmes. Des terroristes libyens notoires entrent dans notre pays et en ressortent comme dans un moulin, en toute impunité. Ils bénéficient d'un réseau de relations et d'accointances avec les partis, aux dépens de la population et de l'Etat tunisien.
Et l'on est en droit de se demander : à quel jeu pervers s'adonne tout ce beau monde ? Qu'est-ce qui explique l'attentisme, voire le laxisme, des autorités et des hautes sphères dirigeantes sous nos cieux ? Y a-t-il des compromis, sinon des compromissions non avoués ?
Une séance d'audition s'impose à ce propos au Parlement. Les éclaircissements, la démarche à suivre, doivent être mis au grand jour. Par-delà les manœuvres de coulisses et les arcanes secrets d'une politique somme toute désastreuse. Autrement, l'hydre de l'anarchie de l'armée libyenne finira bien par s'installer chez nous à perpétuelle demeure. Avec son incommensurable cortège de risques et périls.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.