Les Etoilés visiblement crispés —contexte oblige— ont remporté une victoire précieuse mais difficile. Stade olympique de Sousse Pelouse : excellente Public : nombreux Temps : chaud Faible prestation de l'arbitre burkinabé Ephrem Zio But de Bounedjeh à la 70' Avertissements ESS : Bounedjeh S. Malien : Coulibaly Expulsion de Traoré (78') pour somme d'avertissements. Formations : ESS : Balbouli, Abderrazak, Tej (Trabelsi45'), Boughattas (B. Aziza 92'), Jemal, Saied, B. Amor, Bangoura, Mouihbi, Bounedjeh (Moussa 92'). S. Malien : Koné, Cissoko, Traoré, Mamadou Coulibaly, Moussa Coulibaly, Samaké, Doumbia, Diarra, Bangoura, Cissé(I. Koné), Bourama Coulibaly. Il faut avouer, d'emblée, que l'ambiance dans laquelle s'est déroulée la rencontre qui a opposé, vendredi soir, l'Etoile du Sahel au Stade Malien était particulièrement et «fort logiquement» pesante, voire triste, en rapport avec les événements extrêmement douloureux qui se sont déroulés à Sousse le jour même de la rencontre. Et ceci, malgré la présence massive du public étoilé qui a voulu non seulement soutenir son équipe mais surtout défier les intentions terroristes. Ce contexte peu propice a manifestement fini par affecter la performance des protégés de Benzarti sur le terrain essentiellement lors de la première période, où ces derniers étaient remarquablement crispés, manquant de créativité. De plus, les coéquipiers de Bounedjeh —encore une fois décisif— ont paru physiquement et mentalement usés, conséquence logique de l'absence d'un «break»indispensable pour les joueurs entre la saison précédente et les prochaines échéances, qui sont restés sur la brèche sans bénéficier d'un repos salutaire leur permettant de reprendre leur souffle. D'ailleurs, F. Benzarti n'a pas caché à l'issue de la rencontre son indignation quant à ce constat accablant. «Encore une fois, je me trouve dans l'obligation de dire que c'est vraiment inadmissible de disputer des rencontres continentales lors des mois de juin et juillet. Il faudrait que les responsables fassent le nécessaire auprès des instances africaines pour arrêter cette mascarade, sinon je ne vois pas l'utilité sportive et financière de disputer ces compétitions continentales!». Dans ce registre et pour valider ce constat renvoyant au niveau tout juste moyen de la rencontre de vendredi soir, on se doit de relever le nombre assez maigre d'occasions de but franches enregistrées lors de cette première manche de la Coupe de la CAF, ne dépassant pas 4 (une seule opportunité de but lors de la première période et 3 en seconde période y compris l'action menant vers l'unique but de la rencontre)! Une première période à oublier Sans négativisme exagéré, les coéquipiers de Lahmar ont disputé les 45 minutes les moins performantes à l'ère Benzarti, où ils manquaient de créativité et de percussion dans les derniers 30 mètres de l'adversaire, d'où un manque de solutions frappant pour surprendre les Maliens. Faut-il reconnaître que ces derniers ont compliqué la tâche aux protégés de Benzarti par leur positionnement intelligent sur le terrain, la transition rapide entre les trois lignes et surtout la mobilité de leur trio Cissoko-Coulibay-Cissé, sans oublier un axe central athlétique. De fait, les Mouihbi, Bangoura et Bounedjeh ont visiblement manqué d'espace et de percussion en phase offensive. Ce trio a tenté, faute de combinaisons collectives, de débloquer individuellement la situation sans réussite. Pour preuve, nous n'avons enregistré lors de cette première mi-temps qu'une seule occasion franche, œuvre de Lahmar qui a vu son coup franc difficilement détourné en corner par le portier Malien. De plus, l'incorporation «insolite» de Ghazi Abderrazak comme arrière droit s'est avérée tout simplement un échec sur toute la ligne, pour le joueur qui était complètement perdu lors de cette première période ne réussissant au passage la moindre incursion faute d'un pied droit totalement amorphe ; mais surtout pour toute l'équipe qui a fonctionné presque exclusivement sur le flanc gauche pour compenser la défaillance de l'aile droite. D'ailleurs, le brave Ghazi —malgré toute sa bonne volonté— était visiblement mal à l'aise dans ce registre qui lui est totalement nouveau. Retour à l'équilibre Lors de la seconde période, on a retrouvé une Etoile nettement plus percutante avec ses repères de jeu habituels. Cela a coïncidé justement avec le retour de Abderrazak à son poste de prédilection sur le flanc gauche après la sortie de Tej pour blessure et l'incorporation de Aymen Trabelsi —qui a signé son retour dans l'effectif de l'Etoile— sur l'aile droite de la défense. De fait, Abderrazak a retrouvé son aisance technique en multipliant les combinaisons et les incursions. D'où un meilleur équilibre dans le jeu de l'Etoile entre les différents compartiments et surtout entre les deux couloirs droit et gauche. La première occasion franche de la part des Etoilés a eu lieu à la 65e minute, œuvre de Mouihbi qui a failli ouvrir la marque devant une cage vide. Quatre minutes après, c'est au tour de Jemal de voir son «heading» détourné de justesse sur la ligne par le portier malien. Le tournant de la rencontre a eu lieu à la 70e minute, quand l'inévitable Bounedjeh parvient à marquer le but pour son équipe d'une déviation imparable de la tête suite à un service de Bangoura. Juste après ce but libérateur, et tenant compte de toutes les contraintes évoquées, les protégés de Benzarti se sont contentés de gérer le reste de la rencontre sans trop se dépenser. Au final, les Etoilés ont remporté trois points précieux pour le reste de leur parcours en cette Coupe de la CAF, montrant ainsi une relative force de caractère qui est l'apanage des grandes équipes, tenant compte des différents aléas de la rencontre :contexte socio-sportif, et absence de joueurs de renom (Kom, Neguez, Brigui) et manque de récupération physique. Ils ont déclaré Benzarti : «Nous avons fourni une prestation moyenne lors de la première période, mais nous avons su redresser la barre et forcer la décision lors de la 2e mi-temps grâce à l'application des joueurs et leur détermination». Kamel Djabbour (entraîneur S. Malien) : «Nous avons encaissé un but suite à une erreur de concentration. Il ne faut pas oublier que nous manquons d'expérience avec une moyenne d'âge de 21 ans, mais nous ne serons nullement intimidés lors des prochaines rencontres».