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Pour une sécurité cinq étoiles
Tourisme
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 06 - 2015

Un renfort de mille policiers armés sera déployé aujourd'hui
Une présence visible et rassurante pour tous
Les mesures prises par le gouvernement pour améliorer le niveau de sécurité dans le secteur touristique sont à même de montrer au monde qu'on est prêt à tout pour freiner les menaces terroristes. Ces décisions qui ont été prises tout en associant les principales structures professionnelles du secteur (FTH, Ftav et Ftrt), s'adossent à un diagnostic réel de la situation. Cependant, ces mesures devraient migrer vers un plan de mise à niveau sécuritaire dans la secteur. Une vision à long terme.
La batterie de mesures annoncée après une séance de travail tenue dans la soirée du samedi sous la présidence de M. Mohamed Najem Gharsali, ministre de l'Intérieur, et Mme Selma Elloumi-Rekik, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, et en présence de M. Rafik Chelli, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Intérieur chargé des affaires sécuritaires, et des présidents des fédérations de l'hôtellerie, des agences de voyages et des restaurants touristiques, à l'effet de franchir le Rubicon de la haute sécurité, a trouvé un écho favorable auprès des divers acteurs du secteur.
L'objectif de cette séance de travail était « d'approfondir la réflexion avec les professionnels du secteur pour leur mise en œuvre des récentes mesures prises par le gouvernement relatives à la sécurité dans les zones touristiques », selon un communiqué de presse du ministère du Tourisme. Selon la ministre, citée par le même communiqué, « elle exprime la volonté de l'Etat de soutenir le secteur touristique, de renforcer sa croissance ». Donc le mot d'ordre de cette séance de travail s'articulait autour de quatre axes: prévenir, sécuriser, protéger et intervenir !
Parmi les mesures concrètes on notera d'abord que le déploiement sécuritaire sera révisé et renforcé sur le littoral du nord au sud du pays avec implantation d'unités mobiles et fixes aux alentours des zones touristiques. En plus de l'effectif existant au sein de la direction de la Police touristique, dont les effectifs seront armés pour la première fois depuis sa création au lendemain de l'attentat de la Ghriba à Djerba en 2002, mille autres policiers armés et opérationnels à l'intérieur comme à l'extérieur des établissements et des sites touristiques, seront déployés sur les sites les plus sensibles à partir d'aujourd'hui. Leur présence se veut visible et rassurante pour tous. Sur le même plan, les circuits et les excursions des touristes seront escortés par des agents armés. Connus sous le terme « Escorted Tours », cet accompagnement sera vu d'un bon œil de la part des tour-opérateurs et des touristes. Les destinations où les menaces terroristes sont fréquentes ou le taux de criminalité élevé (Brésil, Afrique du Sud, Colombie...), exigent ce genre de précaution. C'est un signal fort qui sera apprécié par les assureurs et les tours-opérateurs.
La prévention en amont
Mais au-delà de la protection, un effort supplémentaire sur la prévention en amont sera consenti. Il concernera également les parkings et les abris pour les véhicules de transport touristique. En effet, la décision a porté sur la création de parkings surveillés dédiés aux véhicules de transport touristiques, à l'intérieur des régions. Dans le même sillage, les exploitants des véhicules touristiques seront dans l'obligation d'équiper leurs véhicules de GPS.
Une autre mesure et non des moindres, celle portant sur une vaste opération de filtrage pour s'assurer de l'identité des opérateurs et du personnel touristique, afin de détecter de possibles profils malveillants. Il est à noter dans ce cadre que l'un des auteurs de l'attentat du Bardo était un employé dans une agence de voyages et il semblerait que l'auteur de l'attentat de Sousse a fait partie d'une équipe d'animation hôtelière. D'où l'importance d'une telle mesure. Elle englobera aussi les acteurs des activités paratouristiques telles que les centres nautiques, les chameliers, les loueurs de quads, etc. Cette opération se déroulera dans le strict respect des données personnelles et des libertés individuelles, apprend-on.
Un effort commun
Cela dit, la sécurité n'est pas uniquement du ressort de la police. Les professionnels sont appelés à s'impliquer en masse dans la mise en place des dispositifs nécessaires pour épauler l'effort de l'Etat dans l'élaboration d'un système global et efficace. D'ailleurs, la composante sécurité devrait être érigée en priorité absolue dans leur système de gestion.
Selon les spécialistes, la sécurité d'un établissement peut être de trois niveaux, à savoir passive, active ou haute. Or la majorité de nos établissements s'en tiennent au premier niveau, généralement pour des raisons financières, c'est-à-dire ce qui est requis par la loi (détecteurs, plans d'évacuation, extincteurs de feu, etc.). Un nombre limité d'hôtels est passé à un niveau actif qui inclut la vidéosurveillance, le contrôle des accès ou un système d'alarme en cas d'intrusion. En ce qui concerne la haute sécurité, un concept qui signifie des systèmes pouvant éviter ou aider à gérer des menaces graves comme des attaques terroristes, aucun établissement tunisien n'y figure.
Un partenariat indispensable
Pour y parvenir, un véritable partenariat entre les professionnels et le ministère de l'Intérieur prendra forme avec de la formation, de l'encadrement, de l'assistance et du conseil en matière de sécurité, et ce, afin de franchir le Rubicon de la haute sécurité. Il s'agit entre autres de développer la réactivité des agents de sécurité dans les établissements touristiques et sur les sites. Car un personnel bien formé et attentif demeure la clé de la sécurité d'un établissement. Les meilleures caméras de surveillance n'aideront en rien s'il n'y a pas quelqu'un de vigilant pour visionner les vidéos et pour déclencher l'alerte. De plus, des processus doivent être mis en place afin d'optimiser la gestion d'une situation problématique. L'attentat de Sousse a clairement démontré un système complètement obsolète et un personnel non préparé. Certes, des mesures de sécurité accrues, tout comme un service exceptionnel, génèrent un coût. Mais le virage vers un tourisme sécurisé sera un atout pour la destination et un argument de vente supplémentaire. Il peut également aider à baisser les tarifs des contrats des assurances voyages que les TO répercutent sur leurs forfaits.
Rome ne s'est pas construite en un jour et ce n'est pas demain qu'on va voir les acteurs concernés se doter d'un dispositif de sécurité performant. C'est pourquoi il est indispensable de réfléchir sur les moyens à même de permettre une mise à niveau sécuritaire qui englobe tout le secteur. Car, le manque d'homogénéité dans les mesures de sécurité adoptées par les divers acteurs du secteur ne peut que compliquer les procédures et la coordination des actions sur le plan national.
Un poids/ économique important
A cet effet, si les professionnels devraient délier leurs bourses pour assurer une meilleure sécurité de leurs établissements, l'Etat devrait leur prêter main-forte. En effet, les frêles épaules des hôteliers, agents de voyages, restaurateurs et autres intervenants dans le secteur en cette période sombre, ne devraient pas s'affaisser davantage par de nouvelles charges non budgétisées. C'est à l'Etat de trouver les fonds nécessaires, sous forme de crédits à long ou moyen terme, pour encourager les professionnels à adhérer massivement à ce plan sans perturber davantage leurs équilibres financiers.
Le secteur est géré presque totalement par des privés mais son poids économique n'est plus à démontrer. Toutefois, c'est dans le domaine de l'emploi que le tourisme joue le rôle le plus important puisqu'on évalue à deux millions d'habitants, la population qui vit directement ou indirectement du tourisme, ce qui représente environ un cinquième de la population tunisienne. Le tourisme en Tunisie est un secteur à fort taux d'employabilité avec plus de 400.000 postes d'emploi directs et indirects. Il contribue à hauteur de 5,5% du PIB, assure 13,3% des exportations globales, génère près de 19% des recettes en devises et concourt à la couverture du déficit de la balance commerciale à hauteur de 50%. En effet, le tourisme occupe le deuxième rang dans les exportations après le textile.
Le tourisme entre également dans la vente de 95% des produits de l'artisanat. Il emploie plus de 265.000 personnes, soit 11% de la population active dans cette branche. Ses ventes en devises se situent aux environs de 250 millions de dinars, ce qui représente plus de 2% du total des exportations. Mais le tourisme qui consomme aussi 3% de la production du transport terrestre et des télécommunications et fournit une bonne part de leurs recettes aux compagnies aériennes tunisiennes (70%) agit comme une locomotive pour les autres secteurs.
La consommation de plusieurs centaines de milliers de touristes chaque mois correspond à une exportation sur place d'un grand nombre de produits agroalimentaires : eau, poisson, viande, œufs, vin, fruits et légumes. L'agriculture doit son évolution quantitative et qualitative en grande partie au tourisme qui consomme 6% de sa production. Le secteur a aussi dynamisé d'autres activités, en l'occurrence le bâtiment (céramique, équipements sanitaires, articles de petite quincaillerie, cuisine, matériel de restauration industrielle), certaines industries mécaniques ou électriques, textile, ébénisterie et transport. C'est aussi un facteur d'ouverture et de modernité qui véhicule des messages de paix, de tolérance et de coopération entre les peuples. Sécuriser le secteur, c'est protéger le pays et son économie.


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