S'appuyant sur un arrêté du ministre de l'Environnement et du Développement durable du 17 janvier 2007 relatif à l'approbation des cahiers des charges fixant les conditions et les modalités d'exercice des activités de collecte, de transport, de stockage, de traitement, de recyclage et de valorisation des déchets non dangereux, le gouvernement Essid vient de publier un décret fixant les conditions et les modalités de gestion des pneus usagés dans le but d'éviter les dégâts occasionnés par l'abandon de ces pneus nuisibles à la santé de l'homme et funestes à la nature. L'absence de filière de recyclage des pneus usagés menace les hommes et la nature. Le volume des déchets de pneus usagés atteint plus de 15.000 tonnes/an (soit un million d'unités environ). Un chiffre alarmant d'autant plus que la durée de vie d'un pneu dépasse 900 ans. Danger pour l'homme et la nature Ecopneu, créée en 2003, est l'une des cinq entreprises de collecte et de recyclage autorisées par le ministère chargé de l'environnement, pour exercer le métier. Cette société a tenté de mobiliser tous ses moyens afin de valoriser les déchets transformés en matière première pour les réutiliser sous forme de déchiquetas, de granulats et de poudrettes dans des applications industrielles existantes et innovatrices telles que la construction des implantations sportives et des aires de jeux, l'industrie des pièces techniques en caoutchouc, les travaux publics, l'isolation phonique, etc. Mais connaissant un déficit endémique, elle n'est plus en mesure d'assurer à elle seule la gestion du secteur. Les spécialistes en environnement ne cessent de rappeler les dangers que représentent pour la nature et l'homme les pneus abandonnés. Outre la pollution visuelle, il y a le risque grave d'incendie toujours difficilement maîtrisable et source de fumées excessivement dangereuses pour l'être humain, la pollution conjuguée de l'air, du sol et de la nappe phréatique sans compter la prolifération de rongeurs et de moustiques dangereux. Sur le plan juridique et institutionnel, la loi 1996 relative aux déchets et au contrôle de leur utilisation et de leur élimination est le texte principal qui régit cette catégorie de déchets. Institutionnellement, l'ANGed assure la supervision et le suivi de la filière et le secteur privé se charge de la collecte, du transport et de la valorisation. Coopération franco-tunisienne Au mois d'avril 2015, à l'occasion du 5e Forum régional du réseau Sweep-Net sur la gestion des déchets, l'accord de coopération portant sur la gestion des déchets a été renouvelé entre l'Ademe (Agence de l'environnement et de Maîtrise d'énergie) et l'ANGed (Agence nationale de gestion des déchets en Tunisie). Cet accord est le renouvellement d'un premier agrément formalisé le 29 avril 2008. Il privilégie plusieurs axes techniques d'échange, à savoir : la prévention : tri sélectif, sensibilisation du grand public à la réduction de la production de déchets, information et communication, méthodes de caractérisation des déchets ; le traitement : techniques de traitement des déchets, valorisation énergétique par bio-méthanisation, recyclage et valorisation (en insistant sur les domaines prioritaires énoncés par l'ANGed : emballages, huiles lubrifiantes usagées, batteries, pneus, véhicules hors d'usage, déchets de démolition).