Le trophée grandement mérité de l'Etoile en coupe de Tunisie, face à une attachante formation gabésienne, a eu pour effet non seulement de compenser la déception restée toujours en travers de la gorge de la perte du titre de champion de la saison passée, mais aussi de conforter les décideurs étoilés dans leur façon de «manager» leur club. Ces derniers ont eu le mérite d'opter pour une politique résolument raisonnable sans céder à des folies, réussissant de surcroît des choix d'hommes de grande qualité sans dépenser des montants faramineux. De plus (ce qui est non moins judicieux) on a procédé au recrutement de joueurs ayant des qualités certaines mais ayant besoin de relancer leur carrière ou de passer à un palier supérieur, et qui se sont intégrés rapidement dans la vie du club sahélien. Et là, on cite notamment Mouihbi qui est en train de passer par l'une des meilleures phases de sa carrière après une longue période de disette, sans oublier Tej dont le jeu a connu un bond qualitatif considérable à l'Etoile, ou même Jemal qui a été intelligemment «récupéré» par Z. Jaziri après de longs mois d'errements. L'inévitable et toujours caractériel Bounedjeh s'inscrit lui également dans ce registre. Lui qui opérait en Algérie au sein d'un club de moyenne envergure (l'USM Al Harrach) et dont l'évolution au sein de l'Etoile du Sahel est remarquable de l'avis même de l'entraîneur et du président de son ex-club. Derrière ce «casting» de grande pertinence, se positionne le directeur sportif Zied Jaziri, fin connaisseur technique des joueurs et surtout des besoins ponctuels de son équipe. Ce dernier s'est appuyé dans son œuvre sur la persévérance de son alter-ego Houssein Jenayeh pour parachever les opérations de recrutement. Un vivier impérissable ! Mais le point fort incontestable de l'ESS reste, à n'en point douter, son centre de formation, qui, malgré un manque récurrent des moyens financiers, a toujours enfanté des joueurs qui ont marqué de leur empreinte l'histoire du club mais aussi l'EN, en l'occurrence les Beya, Chikhaoui, Abdennour... Une tradition qui dure toujours et qui est en train de faire les beaux jours de l'Etoile avec des éléments tels que Brigui, Neguez, Boughattas, Bédoui, B. Amor, Trabelsi, Lahmar et même le lutin Guinéen Alkhali Bangoura récemment rappelé par le sélectionneur de son pays et recruté très jeune — moyennant la modique somme de 10 mille dinars!!. La touche de Benzarti Avouons d'emblée que l'inoxydable F. Benzarti dispose à l'Etoile de conditions de travail particulièrement sereines où il jouit d'une véritable carte blanche, sans oublier l'apport du tandem Jaziri-Jenayeh avec l'appui d'un président de club qui a pu offrir au coach étoilé un contexte professionnel propice. L'entraîneur étoilé est toujours fidèle à ses concepts footballistiques, à sa rigueur habituelle et à sa façon — qui est devenue sa marque de fabrique — de galvaniser son groupe surtout dans les moments difficiles en s'appuyant sur son côté à la fois exigeant et protecteur pour hisser le niveau de ses protégés. Un tel tempérament qui lui a permis de tirer le maximum de ses joueurs sur fond de surpassement physique et mental, qui leur a permis de réussir avec panache leur parcours. Quand Charfeddine encense H. Jenayeh ! Décidément la relation qui lie le président de l'Etoile à son directeur exécutif Houssein Jenayeh est manifestement exceptionnelle. En effet, Dr Ridha Charfeddine n'a pas hésité sur un ton visiblement ému — il s'est même fondu en larmes — à faire l'éloge de son directeur exécutif : «Houssein fait un travail gigantesque à l'Etoile, c'est un passionné de son club et il ne vit que pour l'Etoile. Il a amplement mérité ma confiance et c'est quelqu'un sur qui je peux énormément compter. C'est un gars que j'aime beaucoup».