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«Nous continuerons d'être aussi flexibles que possible»
Entretien avec... Mme Christine Lagarde, directrice générale du FMI
Publié dans La Presse de Tunisie le 07 - 09 - 2015

Un montant total de 1,1 milliard de dollars a été déjà décaissé et un autre déboursement de 300 millions de dollars est prévu au cours des prochaines semaines
A l'occasion de la visite officielle de Mme Christine Lagarde, cette semaine en Tunisie, La Presse lui a adressé un ensemble de questions auxquelles elle a bien voulu répondre. Il s'agit notamment de l'évolution des relations entre la Tunisie et le FMI, des effets géopolitiques régionaux et des perspectives de la croissance mondiale.
Quel est l'objet de votre visite en Tunisie?
Avant tout, je viens d'abord saluer le succès de la transition politique, un succès remarquable pour la Tunisie, la région du Maghreb et le monde en général. J'ai suivi avec beaucoup d'attention les événements en Tunisie depuis le début du Printemps arabe. J'ai été impressionnée par la détermination des autorités à conduire avec succès la transition politique en suivant deux principes fondamentaux : créer un consensus entre tous les acteurs de la société, et garantir des élections libres et équitables.
En deuxième lieu, ma visite a pour but de réitérer l'appui du FMI au peuple tunisien, à la suite des récentes attaques, et exprimer notre conviction que ces événements ne sont pas de nature à remettre en cause les progrès accomplis par la Tunisie. Le pays fait face à des circonstances très difficiles et nous sommes tout à fait conscients qu'il a besoin de notre appui. Nous avons ainsi adapté le programme pour tenir compte des difficultés rencontrées par l'économie après les attentats, et nous continuerons d'être aussi flexibles que possible dans notre soutien.
Enfin, je viens discuter avec les autorités tunisiennes de la mise en œuvre de leur programme de réformes économiques. Ces réformes sont nécessaires pour que la Tunisie puisse réussir sa transition économique et sociale vers une croissance plus inclusive. Le moment est opportun et il faut agir vite pour répondre aux aspirations de la population tunisienne.
Depuis votre dernière visite en 2012, comment pensez-vous que les choses ont évolué en Tunisie ?
La Tunisie a enregistré une croissance respectable de 2,5% dans une période difficile marquée notamment par une longue transition politique, un environnement économique international incertain et des problèmes de sécurité dans la région.
La croissance reste cependant insuffisante pour faire face aux demandes de la société. Il est donc temps de donner un nouvel élan aux réformes économiques et sociales— dont certaines dans le domaine des banques et au niveau de la fiscalité ont été initiées et méritent d'être approfondies. Ces réformes sont essentielles pour générer une croissance plus forte et plus inclusive qui permette de répondre aux aspirations du peuple tunisien et, en particulier, à celles de la jeunesse.
Quid des relations entre le FMI et la Tunisie ?
Depuis ma dernière visite en 2012, la coopération avec les autorités tunisiennes n'a fait que se renforcer.
Tout d'abord, comme vous le savez, nous soutenons depuis 2013 le programme économique des autorités avec une enveloppe équivalant à 1,75 milliard de dollars. Cet accord vise à assurer la stabilité macroéconomique à court terme, promouvoir une croissance plus forte et plus inclusive tout en protégeant les populations les plus vulnérables.
La mise en œuvre a été satisfaisante. Un montant total de 1,1 milliard de dollars a été déjà décaissé et un autre déboursement de 300 millions de dollars est prévu au cours des prochaines semaines. Une extension du programme de juin à fin décembre 2015 apporte une flexibilité supplémentaire aux autorités tunisiennes pour leur permettre de réaliser les objectifs du programme de réformes qu'elles se sont fixées.
Mais l'appui du FMI n'est pas que financier. Notre soutien prend aussi la forme d'assistance technique, dans des sujets divers tels que l'administration fiscale, la tarification des carburants, la gestion des finances publiques, le contrôle bancaire, le cadre de la politique monétaire ainsi que les statistiques monétaires.
Pour accéder à vos financements, la Tunisie est dans l'obligation de faire plusieurs réformes avant la fin de cette année. Cela est perçu comme une sorte d'ingérence. Au fait, en quoi est-il important au FMI de réaliser ces réformes?
Je tiens à rappeler que le programme économique auquel nous apportons notre appui est le programme des autorités. Il s'articule autour d'un certain nombre de mesures que nous pensons nécessaires pour réduire les vulnérabilités de l'économie tunisienne et promouvoir une croissance inclusive et créatrice d'emplois.
Ce que nous apportons, c'est une connaissance approfondie des expériences de réformes réussies dans d'autres pays et qui peuvent aider les autorités dans la conception de leur programme économique. Nos échanges avec les autorités ont principalement porté sur ces expériences et sur l'agencement des mesures, dont la mise en œuvre demande plus de temps en raison des chocs récents.
Indépendamment des aspects purement techniques, la Tunisie fait face, comme toute la région, à des perturbations géostratégiques. Pourquoi le FMI est resté muet à cet égard?
Le FMI est tout à fait conscient que les tensions sécuritaires peuvent saper l'activité économique et la confiance des investisseurs. Nos services travaillent aussi sur les pays en conflit et les répercussions économiques, non seulement sur les pays eux-mêmes, mais aussi sur les pays voisins (par exemple, à travers les flux de réfugiés).
Dans le cas de la Tunisie, ces retombées ont toujours été prises en compte dans notre analyse. Notre équipe s'est ainsi rendue en Tunisie, dans les dix jours qui ont suivi l'attentat de Sousse, pour analyser son impact économique et évaluer les changements nécessaires au programme économique du gouvernement. Les objectifs de croissance et le déficit budgétaire ont alors été revus pour tenir compte de la nouvelle conjoncture économique et des réponses des autorités à ces chocs — y compris du point de vue sécuritaire.
La Tunisie a révisé ses prévisions de croissance à la baisse. Allez-vous faire de même pour la région MENA, surtout après la chute des cours du pétrole?
La chute des cours du pétrole a des effets différenciés selon les pays. La croissance dans les pays exportateurs de pétrole, qui incluent des pays en conflit, devrait ralentir. Elle aura en revanche un effet positif dans les pays importateurs de pétrole. Dans tous les cas, la croissance aurait été plus forte sans l'intensification des risques sécuritaires, les tensions sociales et les retombées de conflits régionaux. Nous discuterons plus en détail les prévisions pour la région dans la nouvelle édition de notre rapport sur les Perspectives économiques régionales, le mois prochain.
Chute des prix des matières premières, dévaluation de la monnaie chinoise, fragilité de l'économie russe, crise grecque, autant d'anomalies pouvant conditionner vos projections aux court et moyen termes. Quelles sont vos prévisions en fonction de ces changements conjoncturels?
Nous venons de discuter de la conjoncture économique mondiale au sein du G20, et nos prévisions actualisées pour l'économie mondiale seront publiées dans quelques semaines. L'économie mondiale continue de croître, mais la croissance reste trop timorée et inégale. Les décideurs ont promis d'entreprendre des actions nécessaires pour relever ce défi. Maintenant, il est temps d'agir en Tunisie et dans le reste du monde.


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