La Presse — Les problèmes qui freinent le développement et la diversification des exportations sur des marchés traditionnels ou nouveaux ont été évoqués hier lors d'un déjeuner-débat organisé au siège du Centre de promotion des exportations (Cepex) en présence de MM. Kamel Morjane, ministre des Affaires étrangères, Ridha Ben Mosbah, ministre du Commerce et de l'Artisanat, et Chokri Mamoghli, secrétaire d'Etat auprès du ministre du Commerce et de l'Artisanat chargé du Commerce extérieur. M. Ridha Ben Mosbah a notamment mis en exergue les mesures prises par la Tunisie pour endiguer les effets des crises internationales qui ont concerné successivement l'augmentation des prix des matières premières et des produits alimentaires, les finances et l'économie, les crédits de base des pays de la zone Euro et, tout récemment, les prémices de renchérissement des produits de base et des hydrocarbures. Malgré ces difficultés conjoncturelles, le XIIe Plan a fixé comme objectif la participation des exportations dans le taux de croissance (5,5%) à 40%. Des marchés prometteurs à exploiter Le ministre a souligné l'importance de la diversification des exportations et de la prospection de nouveaux marchés, notamment en Afrique subsaharienne et dans le monde arabe. Cela est possible à la faveur de la promotion de l'action arabe commune, le renforcement de la coopération avec les pays africains, l'encouragement du partenariat dans le cadre de l'espace euroméditerranéen et la diversification des relations de la Tunisie avec les pays des continents américain et asiatique, sans négliger les rapports avec les pays émergents. Les échanges avec les pays de l'Est sont considérés encore comme faibles, remarque une ambassadrice. La Bulgarie et la Serbie présentent des opportunités commerciales considérables qui ne sont malheureusement pas encore exploitées d'une façon optimale. Leur offre devrait s'élargir à l'avenir grâce à leur intégration au sein de l'Union européenne. D'où la nécessité, selon l'intervenante, de se préparer dès maintenant pour exploiter les opportunités en mettant à la disposition des opérateurs économiques les informations pertinentes dont ils ont besoin. Un homme d'affaires d'une entreprise totalement exportatrice a, quant à lui, évoqué certaines défaillances du transport maritime des marchandises. Il a proposé de tenir une réunion entre le ministre du Commerce et de l'Artisanat, l'Utica et les représentants des compagnies privées de transport maritime pour régler les problèmes en suspens avec la clarté requise. Car il s'est avéré que plusieurs entreprises tunisiennes exportatrices sont pénalisées dans le port d'embarquement à cause des quantités à exporter. Le même orateur s'est dit favorable à l'installation des filiales des banques tunisiennes à l'étranger et notamment en Afrique. Il a suggéré, d'autre part, d'aménager des salles d'exposition (showrooms) des produits tunisiens dans nos représentations diplomatiques à l'étranger et de lancer une ligne de crédit dans certains pays africains afin de dynamiser les exportations tunisiennes. Un intervenant a rappelé les potentialités que présentent les pays du Golfe pour absorber les produits de consommation de tout genre. Il a proposé de collaborer très étroitement avec les pays qui se trouvent près des pays du Golfe pour pouvoir pénétrer ces marchés prometteurs, d'autant plus que les produits tunisiens comme les dattes et l'huile d'olive sont très appréciés. D'ailleurs, la Tunisie a pu accéder au marché koweïtien par une grande chaîne de distribution française très connue. Collaborer avec les grands circuits de distribution est également payant. Un représentant d'une mission diplomatique a cependant mis en cause la qualité de certains produits de consommation exportés comme les dattes, proposant de mettre en place une cellule de contrôle et suivi de la qualité. Nuançant ses propos, il a indiqué que certaines entreprises tunisiennes respectent la qualité et ont réussi à commercialiser leurs produits et à gagner la confiance des consommateurs.