Les camarades de Kasraoui ont été incapables d'imposer leur manière. Après que les Cabistes eurent gagné en déplacement à Kasserine lors de la journée inaugurale, tout le monde a pensé à Bizerte qu'ils avaient alors les moyens de battre le CSS, y compris leur coach Ghazi Ghraïri. Seulement, quelle a été notre surprise de voir un CAB passer à côté du sujet. Certes, les camarades de Kchok ont fait, le plus clair du temps, le jeu, mais ils n'ont été pratiquement à aucun moment dangereux. Ils ont fait circuler le ballon à droite, à gauche et ont dominé territorialement leurs adversaires, sans plus. La finition a manqué terriblement aux Bizertins. Mais, justement, pourquoi le CAB n'a-t-il pas montré le visage qu'on attendait de lui contre le CSS? Plusieurs raisons ont été, à notre humble avis, à l'origine de ce revers à domicile. Sur le plan de l'effectif, outre les absences de Darragi et Maïté, il y a lieu de signaler le forfait de dernière minute de Hamza Mathlouthi, blessé pendant l'échauffement juste avant le match. Cette absence de taille a chambardé à coup sûr la stratégie de jeu du staff technique. Il est évident que le latéral droit du CAB a un rôle parfois décisif dans le dispositif de l'équipe quand on sait les longues chevauchées qu'il effectue pendant le match. Son remplaçant, Sdiri, n'a pas eu le rayonnement nécessaire à ce poste. Ce mauvais coup du sort a déséquilibré donc l'équipe et les plans du staff technique. Sur le plan de la formation rentrante, on a eu la mauvaise surprise de voir Houssem Hadj Mabrouk à l'entrejeu comme milieu offensif, relayeur, alors que c'est un latéral gauche. Dans le même temps, ceux qui ont la vocation de tenir ce rôle, comme Trabelsi, Hamdouni, voire Ben Ouanès, sont relégués au banc des remplaçants. Autrement dit, Hadj Mabrouk n'est pas fait pour ce rôle et sa titularisation à ce poste a été un véritable gâchis, à notre sens. Quant à Jacques Besson, annoncé en grande pompe, il a plutôt déçu. Très juste physiquement, le Béninois n'a pas apporté le plus au compartiment offensif. Sans ligne directrice On a constaté au cours de cette rencontre beaucoup de déchets techniques de la part des coéquipiers de Kasraoui, ce qui a nui à la progression du jeu et à sa construction. L'adversaire n'a pas laissé des couloirs aux Cabistes; du coup, ces derniers ont eu beaucoup de mal à pouvoir percer le rideau défensif sfaxien. Et là, ils ont manqué de création. Quand il s'agit de trouver des solutions, il devient facile de construire le jeu. On s'est contenté au CAB de «balancer» de longs centres vers Ghrab et Besson, la plupart aériens, ce qui a fait le bonheur d'une défense sfaxienne athlétique, à l'image de Ben Salah et Mériah. Un coaching inapproprié... On vous dira que seul l'entraîneur connaît ses joueurs, qui est apte à rester sur l'aire de jeu et qui doit être remplacé. Seulement, du haut des tribunes, on peut facilement observer les défaillances. Le coaching de Ghazi Ghraïri ne nous a pas semblé le meilleur si l'on excepte ce cas de force majeure quand Dérouiche s'est blessé et a été remplacé par Hosni. En effet, Trabelsi relayant Saïdani, pivot et Ezzine incorporé à la place de Kchok, remplacements qui n'ont pas changé le cours du match même si les Sfaxiens ont reculé d'un cran et ont procédé par des contres dangereux. Le CAB a, tout compte fait, déçu et Ghazi Ghraïri a du pain sur la planche au vu de la prestation fournie dimanche dernier.