Les partis au pouvoir rendront leur copie le 15 octobre. Universitaires et chercheurs dissèquent à la loupe les grandes lignes de la note S'il y a un document qui suscite un débat qui n'en finit pas en cette rentrée politique qui ne s'est pas encore installée officiellement en attendant le démarrage de la nouvelle législature prévue pour le 13 octobre prochain (élection des nouveaux bureaux de l'ARP, alors que Mohamed Ennaceur continuera la présidence du parlement étant, déjà élu pour cinq ans, renouvellement des commissions parlementaires avec notamment l'accession du député Iyed Dahmani d'Al Joumhouri à la présidence de la commission des finances en remplacement de Mongi Rahoui, député du Front populaire), c'est bien celui relatif à la note d'orientation d'élaboration du plan quinquennal de développement 2016 - 2020. Le ministres des Finances, Slim Chaker, avait beau détailler, lors d'une conférence de presse à la mi-septembre, les grandes lignes de la note en question ainsi que les objectifs fondamentaux auxquels le plan de développement 2016 - 2020 tend à atteindre, il demeure que le débat lancé dès la révélation du contenu général de ce plan se poursuit à un rythme de plus en plus soutenu dans toutes les sphères politique, économique, civile et au sein des centres d'études et de recherche ainsi qu'auprès d'économistes réputés, à l'instar à titre d'exemple de Mansour Moalla, ancien ministre des Finances sous le président Bourguiba et banquier de renom à l'époque de Ben Ali. Et les commissions de réflexion de se constituer au sein de plusieurs partis politiques dont en premier lieu ceux formant la coalition gouvernementale pour disséquer à la loupe les différentes dispositions contenues dans la note, plus particulièrement en matière de taux de croissance à réaliser durant les cinq prochaines années, de création d'emplois, de relance de l'investissement national et étranger et de concrétisation des réformes dites douloureuses que les Tunisiens attendent depuis l'avènement de la révolution du 17 décembre 2010 - 14 janvier 2011. Ainsi, la coordination des partis au pouvoir constituée de Nida Tounès, Ennahdha, Afek et l'Union patriotique libre rencontrera-t-elle le 15 octobre le chef du gouvernement, Habib Essid, pour lui soumettre les conclusions auxquelles sont parvenues les différentes commissions d'experts créées au sein de la coordination. Et à suivre les déclarations de presse de certains membres de ces commissions, il semblerait que chaque parti de la coordination effectue son action d'analyse de son côté et que jusqu'à ce jour, on n'est pas parvenu à une synthèse commune ou à une évaluation générale reflétant l'attitude des partis au pouvoir vis-à-vis du plan confectionné par le gouvernement. Les choix et les priorités inévitables En attendant que les nidaistes, les nahdhaouis, les upélistes et Afek rendent leur copie, Mansour Moalla a rendu la sienne dans un long article de quatre pages paru dans la livraison du magazine Leaders en date d'octobre 2015. Il écrit notamment : «La note d'orientation du plan 2016-2020 est venue éclairer l'avenir qui nous attend. Elle ne parvient pas cependant à orienter et préciser les objectifs essentiel et prioritaires». Et comme la note d'orientation n'a pas réussi à nous orienter, Mansour Moalla se charge de le faire en précisant: «Un plan doit identifier les grands problèmes qu'il faut envisager de résoudre prioritairement». Et les priorités pour Mansour Moalla sont d'abord la promotion de l'emploi et la réduction du taux de chômages s'élevant actuellement à 15%. «Les 125 milliards de dinars d'investissement prévus dans la note doivent servir prioritairement à réaliser ce premier et grand objectif du prochain plan», écrit-il. Quant aux autres priorités, elles on trait à la réduction progressive du déficit extérieur et de l'endettement, à la protection de notre capacité de production et les réformes qu'on qualifie de douloureuses. Mansour Moalla préfère les appeler «réformes importantes et essentielles». Dans le même contexte, le Centre d'études et recherches économiques et sociales (Ceres) accueille, demain, dans son nouveau siège sis à la Cité El Khadra un colloque sous la présidence du chef du gouvernement sur le thème : «La note d'orientation du plan 2016-2020». Plusieurs experts représentant le gouvernement et le Conseil des analyses économiques et du suivi des grandes réformes ainsi que des enseignants universitaires procéderont à «la lecture économique de la note», à «la lecture critique de la note» et à «l'explicitation des axes fondamentaux de la note».