Deux mois durant, un débat unique en son genre (selon les organisateurs et les participants) a eu lieu autour du système éducatif et la réforme à introduire pour le perfectionner et le mettre à niveau Les propositions et les suggestions n'ont pas fait défaut. Dans le cadre de quatre ateliers, les participants ont soulevé des centaines et des centaines d'idées et évoqué les problèmes et les insuffisances qui fragilisent le système actuel. Mais, en même temps, ils ont proposé leurs points de vue en vue de résoudre ces défaillances et combler les lacunes. Ces ateliers sont liés à «l'égalité des chances», «le développement des compétences», «la vie scolaire» et «la gouvernance et la gestion». Tous les volets ou presque ont été abordés sous toutes les coutures. Des recommandations diverses, mais souvent riches, en ont été le fruit. Rythme scolaire Si on s'intéresse au rythme scolaire, à titre d'exemple, on constate que la majorité des idées tourne autour de l'adoption de la séance unique avec alternance des matières scientifiques, sociales ou techniques. Cette répartition concernerait, également, une révision des coefficients des matières pour éviter les grands écarts. Quant à la durée de la scolarité, les participants proposent deux scénarios. Le premier préconise 6 ans d'études primaires sanctionnés par un diplôme national. Le second suggère 9 ans d'études au bout desquels l'élève passe un examen obligatoire pour obtenir un diplôme national. Les cycles d'enseignement actuels sont scindés en deux : cycle de base (allant de la 1ère à la 6e année), un cycle préparatoire (allant de la 7e à la 9e) et un cycle secondaire (de la 1ère secondaire à la 4e). L'idée est de fusionner, de nouveau, le cycle préparatoire et secondaire en un seul cycle (secondaire). Il serait sanctionné par le diplôme du Bac après 7 ans d'études. Par conséquent, l'orientation des élèves vers une spécialité serait opérée en 3e année secondaire. D'autres intervenants dans la consultation nationale ont proposé de garder le même système (c'est-à-dire sans fusion) et entreprendre l'orientation en 9e année. Au point de vue volume horaire, les idées abondent. Certains pensent qu'il faudrait limiter le nombre d'heures quotidiennes au primaire à 4 seulement sans qu'elles soient continues. Dans le secondaire, ce nombre se limiterait à 6 heures par jour à condition que les cours s'arrêtent à 16 heures. Activités périscolaires De nombreuses délégations ont insisté pour consacrer les séances de l'après-midi aux activités périscolaires. Et, à ce propos, diverses opinions ont été exprimées les unes plus pertinentes que les autres. Les visites, les excursions, les compétitions scolaires (sportives, culturelles, etc.), les créations artistiques, les festivals, l'interactivité avec le milieu socioéconomique, etc. doivent figurer au programme de ces activités. Pour ce faire, on envisage une journée de repos supplémentaire autre que le dimanche qui serait consacrée aux voyages, aux excursions et autres compétitions. De cette manière on aboutirait à des emplois moins chargés qui ne dépasseraient pas les 26 heures pour les écoliers et 32 heures pour les autres. Le champ horaire entre 12 heures et 13 heures ne devrait plus être exploité pour les cours. Toutes ces données devraient faire partie d'un rythme scolaire nouveau qui prendrait en compte les deux semestres (16 commissariats sur 26 l'ont mentionné dans leurs rapports). Ainsi, les évaluations se feraient sur deux périodes, ce qui permettrait de dégager le temps nécessaire aux opérations de divertissement et de loisirs. Car, on s'est aperçu (et les intervenants l'ont bien souligné) que l'enseignement en Tunisie n'est pas particulièrement attrayant, faute de dimension ludique et culturelle. Deux autres sujets d'actualité ont retenu l'attention des débatteurs. C'est le cas, par exemple, de l'enseignement des langues et la discipline. De nombreuses voix se sont prononcées pour l'apprentissage des langues de façon plus précoce et dès le primaire en raison de leur importance. Quant à la discipline, les avis sont unanimes pour considérer qu'il faut appliquer strictement le règlement pour faire face aux dérives et au phénomène du laxisme et de la violence à l'encontre du personnel éducatif dans son ensemble. Cette application stricte se ferait de façon progressive en se basant sur la sensibilisation et en multipliant les structures d'accompagnement et d'écoute. En dernière ressource, on procédera aux mesures punitives. De même, on recommande d'utiliser le dossier disciplinaire de l'élève en cas de rachat pour inciter les élèves à mieux prendre en compte l'aspect disciplinaire et le respect dû à tout le personnel de l'institution éducative.