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« La sage-femme du chaos »
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 31 - 10 - 2015


Par Hmida Ben Romdhane
Beaucoup se demandent aujourd'hui si l'ancien président américain, Bill Clinton, n'avait pas eu cette affaire sordide avec Monica Lewinsky dans le Bureau Ovale, sa femme aurait-elle eu cette chance de se forger une personnalité d'envergure sur la scène américaine, de se faire facilement élire au Sénat, de diriger la politique étrangère américaine et de prétendre carrément à la présidence des Etats-Unis ?
Une chose est sûre, l'humiliation infligée à Mme Hillary Clinton par son mari volage lui a attiré la sympathie de millions d'Américains. En d'autres termes, la belle Monica Lewinsky n'est pas totalement étrangère à la réussite politique de l'ex-première dame américaine.
Peut-être ici des précautions auraient dû être prises en accolant des guillemets à la réussite politique, car si Mme Clinton a réussi à s'imposer sur la scène publique américaine, elle a lamentablement échoué à redresser ne serait-ce qu'un tout petit peu la politique étrangère de son pays qui, depuis des décennies, n'arrête pas de provoquer des guerres et de semer la mort et la destruction un peu partout dans le monde.
Pourtant, quand elle a commencé à assumer de hautes responsabilités dans l'administration américaine, certains naïfs, dont l'auteur de ces lignes, se sont pris à rêver qu'avec sa sensibilité de femme et ses instincts maternels, Mme Clinton pourrait peut-être contribuer à humaniser la politique américaine en réduisant autant que faire se peut son agressivité excessive et sa propension maladive à rendre infernale la vie de millions de gens à travers le monde.
Mme Clinton n'a pas mis longtemps pour décevoir tous ceux qui ont naïvement cru en sa capacité d'influer dans le sens de la rationalisation ou de l'adoucissement de la politique étrangère américaine. Elle n'a pas perdu de temps pour prouver au monde qu'une femme est tout aussi capable d'arrogance, d'agressivité et d'insensibilité à l'égard des souffrances humaines que ses collègues hommes de l'establishment washingtonien.
Il faut rappeler ici que Mme Hillary Clinton a voté au Sénat en faveur de l'agression contre l'Irak perpétrée par l'administration de Bush II. La terrifiante évolution de la situation irakienne n'a pas perturbé Mme Clinton outre mesure. Pour elle, le drame biblique irakien ne constitue nullement une leçon à méditer par les décideurs américains puisqu'elle a remué ciel et terre pour convaincre le président Obama de donner son accord à la destruction du régime du colonel Kadhafi.
Obama a fini par céder, entre autres bien sûr, à la pression féminine tripartite d'Hillary Clinton, de Samantha Power et de Susan Rice. Obama a fini par céder et les bombardiers de l'US Air Force qui, huit ans plus tôt, avaient déversé des milliers de tonnes de bombes sur l'Irak, détruisant le régime de Bagdad, avaient été envoyés à l'assaut de Tripoli dans le but de détruire le régime de Kadhafi, ce qui fut fait.
La semaine dernière, Madame Clinton a été rattrapée par le chaos libyen qu'elle a largement contribué à créer. Elle a fait face pendant onze heures d'affilée à la commission d'enquête du Sénat sur les événements tragiques survenus le 11 septembre 2012 à Benghazi et au cours desquels l'ambassadeur Chris Stevens et trois autres Américains étaient tués par des terroristes.
Les questions des enquêteurs ont été si précises et si insistantes que Mme Clinton, tentant désespérément de se dédouaner du drame libyen, n'a pas pu s'empêcher de mentir sous serment en niant, en doutant ou en feignant de ne pas savoir des faits qui relèvent de la diplomatie qu'elle dirigeait.
Bien sûr, comme tout le monde sait, le mensonge sous serment, c'est-à-dire le parjure, est un crime très mal perçu aux Etats-Unis. Mais il est certain que Mme Clinton ne risque pas grand-chose, car aux Etats-Unis, mensonge et politique font très bon ménage. Les deux guerres les plus désastreuses de l'histoire récente des Etats-Unis (le Vietnam et l'Irak) n'ont-elles pas été menées sur la base d'un mensonge sans que les présidents Johnson et Bush II qui en étaient responsables ne soient inquiétés ?
Pendant onze heures d'affilée, Mme Clinton a peut-être vécu des moments difficiles face à des enquêteurs déterminés à la pousser dans ses derniers retranchements par leurs questions embarrassantes. Mais aucun signe de regret, aucun problème de conscience, aucune ébauche de mea-culpa face au chaos libyen dont elle est l'un des principaux responsables. Bien au contraire, elle défendait le bien-fondé des choix de sa diplomatie forcément « bénigne » avec une telle conviction qu'on en voudrait au Comité Nobel de ne pas l'avoir récompensée pour ses exploits comme il l'a fait pour son patron Obama en 2009...
Quand les enquêteurs lui ont demandé si elle avait parlé avec l'ambassadeur Stevens après qu'il a pris ses fonctions en Libye, Mme Clinton a eu cette réponse où l'arrogance le dispute à l'irrespect : « Je ne sais pas, j'étais la patronne d'ambassadeurs dans 270 pays. » Commentaire du New York Times : «Oui mais la Libye est le pays où vous étiez la sage-femme du chaos» (the midwife to chaos).


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