Sur 329 enseignants détachés en 2015, 6 % seulement ont le grade de professeurs et 10 % celui de maîtres de conférences Suite à des rumeurs qui se sont répandues dans les réseaux sociaux et auprès de certains universitaires, le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique a voulu apporter les précisions nécessaires. En premier, le ministère a rejeté les accusations dirigées contre lui et selon lesquelles il serait en train de vider l'université tunisienne de ses compétences en encourageant les enseignants à opter pour le détachement auprès de l'Agence tunisienne de coopération technique (Atct). Cette opération n'est, en réalité, que la concrétisation de la politique du pays à s'ouvrir et à rayonner sur son environnement régional et international. Le fait que des compétences dans des domaines, comme l'éducation ou la santé, sont sollicitées constitue une preuve de reconnaissance de la qualité de la formation reçue dans notre pays et la qualité de nos diplômes. De plus, le Département de l'enseignement supérieur veille à l'organisation de l'opération de détachement et à sa rationalisation en impliquant toutes les structures, à l'instar des conseils scientifiques et des conseils des universités. Quant aux chiffres publiés par ces réseaux, ils sont loin de la réalité. En effet, et, selon le ministère, il n'y aurait eu que 329 enseignants universitaires détachés au cours de l'année 2015 sur un total de près de 23.000. Parmi eux, 6 % seulement ont le grade de professeurs de l'enseignement supérieur et 10 % celui de maîtres de conférences. Mieux encore, le M.E.S ajoute que la majorité des enseignants, qui ont obtenu son aval, appartiennent à des spécialités qui ne font pas défaut dans nos universités, à l'exemple des sciences physiques, de la chimie, des maths, des langues, des lettres ou de la civilisation arabe. Cette polémique n'a pas de raison d'être, tout simplement, parce que tous les pays du monde ont recours à ces échanges. Chaque pays sollicité ne peut qu'en être fier. Comment certaines personnes vont-elles jusqu'à de telles accusations tout en sachant que de nombreux professeurs se portent volontaires pour représenter leur pays dans les universités étrangères ? Faut-il le rappeler, les opérations de coopération avec des pays amis concernent aussi bien l'enseignement supérieur que l'enseignement secondaire et primaire. Des milliers de détachés partent chaque année vers des pays avec lesquels nous entretenons de fortes relations. D'autres, aussi, reviennent pour retrouver leur poste en Tunisie. C'est donc une mission qui peut être qualifiée d'acte patriotique dans la mesure où l'enseignant, le paramédical, l'agronome, etc., remplissent une double mission : participer à la formation des jeunes qui lui sont confiés dans le pays d'accueil et, également, être l'ambassadeur de son propre pays.