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Tous les indicateurs en berne selon l'étude sur l'Impact du coronavirus sur l'économie et les ménages | Azzabi : «La Tunisie n'est pas encore en situation d'austérité»
C'était assez prévisible, l'économie nationale et les finances publiques connaîtront une année sombre au vu de l'impact de la crise sanitaire liée à la propagation du coronavirus, mais surtout de la mesure du confinement total décrété en Tunisie. Forte baisse du taux de croissance, augmentation du taux de chômage et régression de la consommation des ménages, tous les indicateurs sont au le rouge. L'étude intitulée «L'impact de la pandémie du coronavirus sur l'économie national», présentée, hier, par le ministère du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement en Tunisie (Pnud), mais réalisée également avec la contribution de l'Institut national de la statistique (INS), conclut que la pandémie de la Covid-19 devrait entraîner en 2020 une croissance du PIB de -4,4%, une baisse de l'investissement global de 4,9%, des exportations de 9,6% et une baisse de la consommation des ménages de 8%. Elle prévoit aussi une augmentation alarmante du taux de chômage. Le plus gros choc que devra amortir le pays concerne, donc, le nombre de chômeurs, ainsi près de 274.500 nouveaux chômeurs de plus pour la seule année 2020 sont attendus. Une conséquence directe du confinement et de la baisse de la production qui devrait engendrer une augmentation du taux de chômage à 21,6% contre 15% actuellement. En ce qui concerne les exportations, une baisse avoisinant les 9,6% est également attendue. Selon Selim Azzabi, ministre du Développement, de l'Investissement et de la Coopération internationale, cette étude marque une référence pour le gouvernement pour élaborer notamment le plan de relance économique, mais aussi la loi de finances complémentaire 2020 et le plan de développement quinquennal. « Cette étude s'emboîte dans d'autres études menées, depuis plusieurs semaines, par le gouvernement afin de pouvoir mettre en place un programme de relance économique tout en étudiant les impacts de la Covid-19 sur les plans économique et social, l'objectif étant aussi de préparer le plan du développement 2021-2025 », a-t-il expliqué, rappelant que le gouvernement annoncera son plan de relance pour l'après-Covid-19 à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le 25 juin. Appuyer les Mtpe Pour sa part, Steve Utterwulghe, représentant-résident du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a expliqué dans ce sens que cette étude s'est penchée notamment sur les petites entreprises et les ménages pour connaître les réelles retombées du confinement total sur ces catégories et les solutions à adopter. Pour lui, cette crise a marqué une augmentation de la pauvreté monétaire et multidimensionnelle en Tunisie et un approfondissement des inégalités régionales au niveau des revenus et des opportunités, rappelant que la Tunisie n'échappe pas à un contexte international de crise. Pour atténuer ces impacts considérables et afin d'assurer une relance économique effective, l'analyse réalisée dans le cadre de cette étude propose d'assurer un appui financier de 447,5 MDT aux micro et très petites entreprises (Mtpe) pour chaque trois mois de confinement. Il est question également de mettre en place des programmes de microfinance comme levier de financement pour les petites structures de production et pour les populations vulnérables. L'étude suggère également de promouvoir les plateformes numériques couplées à des applications mobiles pour le recoupement d'informations sur les mesures de soutien financier. Rappelons dans ce même sillage que le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) en Tunisie avait souligné, à maintes reprises, la volonté de l'organisme onusien de continuer à soutenir les efforts déployés par la Tunisie, pour assurer sa relance socioéconomique et à faire face à cette crise sanitaire mondiale du coronavirus. Vers une politique d'austérité ? Au vu de ces indicateurs alarmants et compte tenu de la position officielle exprimée par le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, qui avait promis de limiter l'endettement extérieur, comment la Tunisie pourra-t-elle faire face aux pressions budgétaires ? Va-t-on recourir à une politique d'austérité ou du moins à la limitation des dépenses publiques ? Selim Azzabi, qui a répondu à notre question, souligne que la Tunisie n'est pas encore en situation d'austérité. « Nous sommes encore loin de ce scénario, actuellement nous n'avons pas adopté cette politique d'austérité, le gouvernement ambitionne de rationaliser l'endettement extérieur pour le maintenir dans des niveaux soutenables, la Tunisie est un pays fiable, c'est pour cela que nos partenaires sont toujours à nos côtés », a-t-il déclaré. Ce plan visant à limiter la dette extérieure était perçu par certains observateurs comme le début d'une politique économique d'austérité non annoncée. C'est d'ailleurs dans ce sens que le chef du gouvernement est allé jusqu'à dire que le gouvernement pourrait être dans l'incapacité de payer les pensions de retraite et dans l'obligation de réduire les salaires de la fonction publique. Dernièrement, la porte-parole du gouvernement, Asma Shiri, avait expliqué que le chef du gouvernement voulait simplement créer un état de choc pour sensibiliser l'opinion publique à la gravité de la situation économique et financière.