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Est-il possible d'éviter l'escalade ?
UGTT — Grèves interregionales
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 11 - 2015

Jeudi 19 novembre démarreront à Sfax les grèves interrégionales dans le secteur privé décidées par l'Ugtt en réponse au blocage des négociations salariales. Le torchon brûle toujours entre l'Ugtt et l'Utica, en dépit des tentatives de médiation
A deux jours du démarrage de la série de grèves interrégionales et sectorielles dans le secteur privé décidées par l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), en signe de protestation contre le blocage des augmentations salariales dont devraient profiter les salariés du secteur (près d'un million cinq cent mille) à l'instar de leurs collègues dans la fonction et le secteur publics, on est toujours dans les déclarations fracassantes de part et d'autre.
Wided Bouchamaoui, présidente de l'Utica, s'emploie à minimiser les effets des grèves sectorielles et interrégionales sur la situation des entreprises privées et cherche à mobiliser l'opinion publique contre les syndicalistes de l'Ugtt en soulignant que leurs revendications sont excessives.
De son côté, Noureddine Taboubi, secrétaire général adjoint de l'Ugtt, fait monter les enchères en déclarant: «L'Ugtt répondra sévèrement à l'Utica au cas où cette dernière prendrait des sanctions à l'encontre des salariés du secteur privé qui prendront part aux grèves interrégionales que nous considérons comme légitimes puisque nous avons respecté la législation en vigueur et les délais légaux».
Et même la tentative de médiation entreprise par Habib Essid, chef du gouvernement, en vue de rapprocher les positions des deux parties en conflit n'a pas abouti à des résultats concrets.
Le chef du gouvernement a, en effet, reçu aussi bien Wided Bouchamaoui que Houcine Abassi pour leur demander d'éviter l'escalade et de reprendre les négociations afin de parvenir à des solutions de nature à satisfaire les deux parties. Sauf qu'il n'a pas — selon des sources proches de l'Ugtt — «avancé des propositions concrètes», comme l'ont demandé plusieurs observateurs et analystes ainsi que des acteurs de la société civile et du paysage politique national.
Ces derniers estiment que le gouvernement se doit d'intervenir pour «obliger l'Ugtt et l'Utica à s'entendre sur une solution consensuelle afin d'éviter au pays ce climat de tension et de tiraillements dont il n'a pas besoin en cette période de menaces terroristes et de fragilité économique exigeant la mobilisation de tout le monde et des sacrifices partagés équitablement».
Pour que triomphe la voix de la raison
Malheureusement rien n'indique, à deux jours avant que la région de Sfax ne soit paralysée (plus de 120 entreprises privées observeront jeudi 19 novembre une grève générale) que les négociateurs des deux centrales ouvrière et patronale vont faire prévaloir la voix de la raison et du bon sens dans le but d'épargner aux Tunisiens les retombées négatives d'une querelle qui n'a pas lieu d'être «entre deux partenaires du Dialogue national qui ont réussi à ériger le consensus et le compromis en système de gouvernance, ce qui a permis de sauver le pays du chaos et ce qui a été couronné par l'obtention du prix Nobel de la paix 2015», comme le rappelle Abderrazak Hammami, secrétaire général du parti du travail patriotique démocratique.
«Les chevaliers du consensus sont aujourd'hui condamnés à s'entendre. La solution est possible. On peut décider des augmentations salariales dans le secteur privé, mais à condition qu'elles prennent en considération les possibilités réelles des entreprises. Notre pays ne peut pas supporter des grèves sectorielles et interrégionales qui aboutiront sûrement à la grève générale.
Il est temps que les deux centrales syndicales patronale et ouvrière prennent la décision de faire prévaloir la voix de la raison et du dialogue. Le choix de l'escalade ne peut profiter ou servir les intérêts ni des travailleurs ni des chefs d'entreprise».
L'Etat est l'otage de l'Ugtt et de l'utica
Tarek Cherif, président de la Confédération nationale des entreprises citoyennes tunisiennes (Conect, la deuxième centrale patronale qui a vu le jour après la révolution), voit les choses sous un autre angle.
Il confie à La presse : «Il est malheureux de constater qu'aujourd'hui, l'Etat se trouve l'otage aussi bien de l'Ugtt que de l'Utica. Les syndicalistes des deux centrales obligent le gouvernement à suivre leurs démarches, et le résultat est là : on est suspendu à ce qu'ils vont faire».
Il ajoute : «On est en train de récolter ce qu'on a semé depuis la révolution quand le gouvernement a décidé d'écouter uniquement l'Ugtt et l'Utica, tournant le dos injustement à la pluralité syndicale comme si la Conect n'existait pas et que ses adhérents n'avaient pas le droit de choisir. A la Conect, nous exigeons d'être associés aux négociations et faire part de nos propositions.
D'ailleurs, il faut faire la part des choses et distinguer entre négociations sociales et négociations salariales, il existe une différence de taille. On a l'impression, à travers les déclarations incendiaires auxquelles se livrent ces derniers jours les négociateurs de l'Ugtt et de l'Utica, que les dossiers ne sont pas prêts, l'essentiel étant de parvenir à une augmentation salariale sans prendre en compte d'autres paramètres aussi importants que la compétitivité de nos entreprises, leurs positionnements sur le marché local et international, etc.».
A la question de savoir si les entreprises syndiquées à la Conect serviront à leurs salariés des majorations convenues entre l'Ugtt et l'Utica, Tarek Chérif précise : «En opposant la sourde oreille à la Conect, on oblige nos salariés à subir le diktat de l'Utica qui parle en leur nom et décide à leur place sans qu'ils n'y adhèrent».
«En tout état de cause, la Conect ne reste pas les bras croisés et nous avons déjà intenté une action en justice auprès du Tribunal administratif dans le but d'obliger le gouvernement à traiter notre confédération en tant qu'une organisation patronale ayant le droit de négocier au nom des entreprises qui y adhèrent», souligne-t-il en conclusion.


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