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Adieu Chelbi !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 12 - 2015


Par Rejeb Haji
Des jours de deuil et de souvenirs ! Ayant appris sa mort un film à répétition se déroule devant mes yeux. Dr Chelbi Belkahia, mon ami de toujours, n'est plus, au plus grand désespoir de tous ceux qui l'avaient connu et aimé. Ce rire aux éclats, cette accolade pressante, ce génie du sourire s'est éteint. Le temps, il l'a eu devant lui : il n'était pas pressé dans sa vie. Etudiant en première année, il ne voulait pas être assidu au cours et me traînait dans son sillage avec cet adage qu'il me répétait souvent « le travail c'est la santé, ne rien faire c'est la conserver ! ». Puis chacun de nous s'est frayé son chemin, celui de la réussite en médecine pour lui, son dada préféré. Brillant il l'était. Qu'on se rappelle ses anecdotes admirables, son vocabulaire toujours feutré et ses taquineries malicieuses. D'une trempe exceptionnelle, il l'était. Outre sa pharmacologie où il est jugé innovant et remarquable par ses pairs, il était passionné de littérature, de musique et parfois de politique.
Il vibrait au moindre quatrain et savait distinguer les fausses notes.
Son amour de vivre n'avait d'égal que sa passion de servir et d'être utile, là où le devoir l'appelait : doyen de la faculté de Médecine de Tunis 1993-1999, président de la Conférence internationale des doyens d'expression française, directeur général du Centre national de pharmacologie, vice-président de la Société internationale de pharmacologie, expert auprès de l'OMS... et j'en oublie. Jugé par ses étudiants comme un professeur exceptionnel, il transmettait son savoir d'une main de maître. Son souvenir restera pour eux et pour ses collaborateurs dans le registre de ceux qu'il a aimés et qu'il a côtoyés de son vivant. Il sera toujours présent auprès de ses amis et dans leur mémoire.
Dr Chelbi a été en fait un modèle du genre. Fier d'être de Bizerte, il faisait partie de l'élite. Polyglotte, il maîtrisait la langue de Rabelais mais aussi celle du Coran. A ses heures perdues, il était un lecteur assidu des revues de médecine et même littéraires. Il aimait l'histoire. Il fut le disciple de ceux qui ont été élevés dans l'amour de la patrie. Ses compagnons de route, sans doute, sont mieux placés que moi pour témoigner de ses qualités et de ses exigences. A ma connaissance, par sa gentillesse, il avait vocation à écouter et à convaincre. Tout le monde reconnaît aujourd'hui qu'il avait assumé les responsabilités qui lui ont été confiées avec son sérieux légendaire et son air narquois. Le sort du pays après la révolution et l'engagement des politiques à sa construction le préoccupaient. Il me taquinait souvent à propos de mes articles. Gentiment, il appréciait, disait-il, leur profondeur. Il m'a conseillé de les publier. Je lui avais promis de le faire et ils sont présents aujourd'hui, en sa mémoire. Chef de cabinet de la ministre de la Santé, il venait souvent me conseiller et m'aider par ses idées innovantes à accomplir au mieux ma tâche. Il venait souvent prodiguer ses conseils judicieux.
Plus que d'autres, Chelbi a travaillé dans l'ombre et n'a jamais renié ses amitiés multiples et controversées. Il a même subi des revers de ses engagements. Il voulait bousculer bien des habitudes : restituer au travail, bien fait, sa noblesse et aux valeurs morales, leur signification. Il donnait, en cela, l'exemple. D'une très grande culture, il brillait dans les débats auxquels il participait, par sa finesse d'esprit et son humour inégalé. Il portait en lui tout ce que l'histoire du pays avait accumulé de sagesse et d'humilité. Erudit, la médecine était son fort. Il était de la lignée des grands esprits dont la curiosité est toujours en éveil. Ses qualités intrinsèques lui ont assuré sa liberté et son indépendance d'esprit. Il a marqué son temps par son empreinte. Il a été heureux d'être témoin, de son vivant, de la disparition des nouveaux prédateurs que la Tunisie a enfantés. Il espérait que la Tunisie qu'il aimait renaîtrait de ses cendres. La démocratie pour lui n'était pas un vœu pieux mais une issue certaine.
Comment exprimer toute la tristesse de celles et de ceux qui l'ont connu? Les mots diront à peine leur souffrance. Ils ne consoleront jamais les siens qui devront être fiers de ses multiples facettes.
Chelbi, cet électron libre qui s'éteint ! Qu'il repose en paix ! Que sa famille, ses amis, ses confrères et tous ceux à qui il est venu en aide se souviennent de lui. Que Dieu le bénisse, lui accorde Son infinie Miséricorde et l'accueille dans Son éternel Paradis.


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