Beaucoup de matches de suite peuvent créer des effets débilitants chez les joueurs, comme des déchirures musculaires et de graves douleurs pendant plusieurs jours... Les joueurs de l'élite tunisienne jouent-ils trop de matches? Bon nombre d'entre eux terminent la saison avec plus de matches dans les jambes que cela est recommandé. Sollicités aussi bien dans leurs clubs en compétition nationale et continentale, qu'en sélection, ils subissent la plupart du temps les déboires et les inconvénients du rythme épuisant et parfois assommant du calendrier. Elargies pour inclure davantage d'équipes, les épreuves africaines sont devenues aujourd'hui un véritable calvaire pour les joueurs qui sont de plus en plus sollicités chaque saison. Un calendrier trop chargé multiplie les risques de blessures et perturbe les temps de récupération des joueurs. A partir de la journée prochaine, les équipes de la Ligue 1 disputeront pas moins de 7 matches en 21 jours : - 17 décembre : 9e journée - 20 décembre : 10e journée - 24 décembre : 11e journée - 27 décembre : 12e journée - 30 décembre : 13e journée - 3 janvier : 14e journée - 6 janvier : 15e journée Ce qui laisse aux joueurs peu de temps pour récupérer correctement entre chaque rencontre et à divers moments de la saison. Même si le football est l'un des sports les plus populaires, qui a d'indéniables bienfaits pour le métabolisme du joueur, il n'en est pas moins l'un des plus risqués. Et cela aussi bien pour les professionnels comme pour les amateurs. Les recherches, qui ont tenté de déterminer un modèle d'excellence pour mesurer ou quantifier la récupération d'un sportif à la suite d'un effort épuisant, ont établi le temps nécessaire pour refaire le plein de glycogène, le carburant principal des muscles, lors d'un effort physique intense comme un match par exemple. Mais la reconstitution du glycogène ne constitue qu'un seul élément de l'équation. De nombreux mécanismes physiologiques jouent un rôle vital dans la récupération complète, et il faut à certains joueurs jusqu'à une semaine ou davantage pour revenir «à la normale», bien sûr tout cela selon l'intensité de l'effort physique. Après une activité poussée et intense, le système immunitaire du sportif est affaibli. Plusieurs mécanismes neurologiques subissent des changements et mettent un certain temps à se rétablir. Par conséquent beaucoup de matches de suite peuvent créer des effets débilitants chez les joueurs, comme des déchirures musculaires et de graves douleurs pendant plusieurs jours... L'organisation du calendrier du championnat est si incohérente, si contraignante que les joueurs subissent souvent les méfaits d'une organisation déséquilibrée et désaxée. Ils peuvent, en effet, passer de l'insuffisant à l'extrême en peu de temps. De la trêve aux matches à répétition sans temps d'arrêt. Il est clair que le bureau fédéral, qui a décidé de ce calendrier, ne connaît absolument rien sur la physiologie du sport ou ses principes. En aucun cas, iI n'a pas pris en considération les dynamiques du processus de récupération et ne semble pas se soucier de la condition physiologique des joueurs. Une telle incompétence, assortie d'une telle négligence, est alarmante. Ces responsables continuent de commettre les mêmes erreurs, sans le moindre respect pour ce bon sport dont ils détruisent l'image. Des chercheurs suédois ont examiné la corrélation entre le temps de jeu des footballeurs européens dans les mois précédant la Coupe du monde 2002 et leurs blessures et performances lors des matches de ce tournoi. Ils ont remarqué que les joueurs, qui avaient réalisé une meilleure performance que prévu, avaient joué moins de matches dans les semaines précédant le tournoi par rapport aux autres. Ils ont aussi observé que presque deux tiers des footballeurs qui avaient joué plus d'un match par semaine lors des dix dernières semaines de la saison souffraient de blessures ou avaient réalisé une contre-performance lors de la Coupe du monde. Mais, pour beaucoup, qu'est-ce qu'un champion, si ce n'est un «super travailleur», un individu qui associe autonomie et performance? Cela nous amène à évoquer les impératifs économiques qui poussent les joueurs au-delà de leurs limites. Des motivations et des objectifs financiers imposent de prévoir davantage de matches dans des calendriers déjà chargés. Les supporteurs veulent aller voir le plus de matches possibles, ce qui génère davantage de revenus. A cela s'ajoutent les revenus télévisés qui augmentent avec le nombre de publicités diffusées. Tout cela finit par chiffrer. Il y a donc un élément important à développer dans l'entretien de la condition physique des joueurs, mais aussi dans la mise en place et dans la planification d'un bon calendrier: la récupération dite active le lendemain ou le surlendemain du match. Certes, il y a une véritable diversité de situations et de niveaux qu'il est difficile de traiter de façon générale par rapport à une planification fiable. Mais un calendrier déséquilibré peut favoriser une surcharge musculaire chronique et des blessures à répétition chez les joueurs. Le «burn-out», synonyme d'épuisement au travail, de blocage mental et physique attaché à une pratique, est souvent mis en avant aujourd'hui pour expliquer les phénomènes de saturation, voire de dépression chez les sportifs. Si on veut que les joueurs puissent avoir les dispositions nécessaires pour enchaîner des matches de qualité, la récupération joue un rôle primordial. Récupérer vite et bien permettra de ne pas avoir de courbatures. Le joueur peut ainsi se présenter à la prochaine épreuve, qui vient vite, en pleine forme, en pleine possession de ses moyens. Une bonne récupération vous évitera, par conséquent, les blessures. Après des efforts intensifs pendant un match, le corps du joueur est mis à rude épreuve et les risques de blessures restent présents. Cette récupération va permettre au corps de faire le plein d'énergie et de force. Il est largement admis que le travail aussi bien physique que mental fait partie intégrante de la recherche de progression du joueur, quel que soit son niveau.