Progression des concours à l'économie de 7,6% L'ensemble des crédits servis au terme du premier semestre 2010 s'est élevé à 31 498 MDT, soit 10,12% de plus par rapport à la fin de l'exercice 2009 Léger redressement du taux d'intérêt moyen à 4,39% Les performances du secteur bancaire tunisien au premier semestre 2010 constituent l'un des axes d'une étude récemment publiée par l'intermédiaire en Bourse MAC SA. Cette dernière indique que sur le plan conjoncturel, le premier trimestre 2010 a été caractérisé par une persistance de la situation de surliquidité bancaire et une décélération du rythme de progression de l'agrégat M3. En effet, après avoir connu une légère contraction, au cours du dernier trimestre de l'année 2009, l'excédent de liquidité s'est de nouveau consolidé durant le premier trimestre de l'année 2010. Face à la persistance de la situation de surliquidité durant toute l'année 2009 et son accentuation au début de l'année en cours, et considérant la recrudescence de l'inflation, les autorités monétaires ont décidé de réviser à la hausse le taux de la réserve obligatoire appliqué sur l'encours des dépôts à vue, des autres sommes dues à la clientèle, des certificats de dépôts dont la durée initiale est inférieure à 3 mois, le portant de 7,5% à 10%, à compter du premier mars 2010. Par ailleurs, sur les cinq premiers mois de 2010, les concours à l'économie ont poursuivi leur progression à un rythme conforme aux besoins des différents secteurs productifs, enregistrant un accroissement de 7,6%, contre 3,5% pour la même période de 2009. Sur le plan monétaire, l'agrégat M3 s'est accru de 3,9%, au cours des cinq premiers mois de 2010, contre 4,4% durant la même période de 2009 suite aux mesures appropriées prises au niveau de la politique monétaire adoptée lors du premier trimestre de l'année, indique l'étude en question. Quant au taux d'intérêt moyen, il a atteint 4,39% à la fin du mois de juin, contre 4,36% au cours du mois de mai, souligne l'étude. Progression du produit net bancaire Par ailleurs, sur le marché financier, les principaux événements du premier semestre 2010 ont consisté en la reprise des émissions de l'Etat, notamment sous forme de bons de Trésor à court terme, et la poursuite du dynamisme observé sur les deux compartiments du marché financier primaire et secondaire. Selon l'étude, le premier semestre de 2010 a été encore une fois ponctué par une pression sur les marges d'intermédiation des 10 banques cotées. En effet, la marge d'intérêt de l'ensemble de ces banques a enregistré une progression timide dépassant à peine les 7% à 486 MDT. D'ailleurs, selon les statistiques disponibles, le taux d'intérêt pondéré au jour le jour sur le marché monétaire, a fluctué entre 4,02% et 4,46% durant le semestre. Sur les quatre premiers mois de l'année les taux moyens du marché monétaire ont été au-dessous de leur niveau de la période correspondante en 2009 et ne se sont redressés que pendant les deux derniers mois. Outre la continuation de la pression sur les marges d'intermédiation, il faut noter la croissance appréciable du PNB et la prépondérance des revenus non bancaires. En effet, l'évolution lente des marges d'intérêt n'a pas altéré profondément le niveau du Produit Net bancaire au 30-06-2010 puisque ce dernier a repris un rythme d'évolution à deux chiffres soit 11,24% à 887,8 MDT après avoir évolué de 8,6% lors du premier trimestre de l'année. Quasiment, l'ensemble des banques a profité de cette reprise de croissance du PNB mais à des degrés différents. Sept banques ont enregistré des hausses à deux chiffres au niveau de leurs PNB et les trois autres n'ont connu que des progressions à un seul chiffre. Evolution de l'ensemble des crédits Autre faits marquants de cette période, la maîtrise continue du coefficient d'exploitation des banques de la place outre la progression de l'activité d'intermédiation. Ainsi, l'étude souligne que l'ensemble des crédits servis au terme du premier semestre 2010 s'est élevé à 31 498 MDT, soit 10,12% de plus par rapport à la fin de l'exercice 2009 et que les dépôts collectés ont évolué moins rapidement que les crédits soit 5% sur le premier semestre de 2010. Elle note, par ailleurs, la timide évolution des portefeuilles titres commercial et d'investissement. A ce propos et contrairement au premier trimestre de 2010 où les valeurs des portefeuilles titres commercial et d'investissement des banques cotées ont évolué de 9%, sur le second trimestre leurs valeurs ont baissé de 7%. Ainsi sur les six premiers mois de 2010, la variation a été négligeable (+0,86%). Ceci étant, les revenus de ces portefeuilles ont augmenté de plus de 19% par rapport au premier semestre 2009 et ont contribué à hauteur de 23,2% à la formation du PNB à la même période en 2010.