Réduit à un statut de simple figurant pour ne pas dire plus, le CA vit une saison paradoxale : lutter contre les méandres de l'absolu et le spectre de la relégation avec un statut d'équipe de Ligue des champions. Une situation embarrassante que d'autres mastodontes ont connue dans un passé plus ou moins lointain. Et cela ne se termine pas toujours bien à la fin! Un CA dans le dur qui s'imaginait tout rafler malgré l'indisponibilité de son maître à jouer, Djabou, et le départ de son détonateur Zouheir Dhaouadi. Certes, les Clubistes ont bien débuté la compétition, infligeant deux cinglants 4-0 à l'EGSG et au ST. Puis, ils ont enchaîné les revers. Et au champion sortant de se faire éjecter de la course au titre, même pas à mi-parcours du championnat. Qu'il semble loin le temps de ce titre glané aux forceps la saison passé! C'est qu'à Bab Jedid, on aime bien faire la fête, mais on gère mal les gueules de bois...Malgré la présence de grands noms, le CA a joué avec le feu. En cause? La fragilité d'un groupe pas encore remis de sa défaite face au frère ennemi. Pourtant, le CA de cette année s'annonçait ambitieux avec des recrutements spectaculaires. Sauf que miné par des luttes de clans, il perd le fil. Sanchez se fait lourder, puis c'est la fuite des «cerveaux» (joueur, directeur, encadreur). En clair: Zouheir Dhaouadi, Slim Elmi et Montassar Louhichi ont laissé un vide certain. Un levier pour grandir Cet exercice est de toute évidence cauchemardesque. Le CA fait actuellement sa saison en seconde partie de classement sur un cumul de dix journées. Dans le rouge, l'équipe semble résignée comme aperçu à Metlaoui. Des Miniers qui se sont offerts le «scalp» d'un champion reclus dans le «magma» du classement. Les plus optimistes diront qu'il vaut mieux reculer pour mieux sauter. Maintenant que le CA s'est fait bouter hors de la sphère des postulants, il se doit de surprendre tout son monde, détracteurs compris. Il lui faudra aussi reprendre l'ascenseur dans le bon sens, afin que le legs de fin de saison ne ressemble pas à un cadeau empoisonné. Et que l'émergence à termes d'une nouvelle génération se fasse dans la quiétude et non dans la douleur. Le club dispose de jeunes qui n'ont rien à envier aux starlettes du moment. Les Chiheb Jebali, Ghazi Ayadi, Seif Lahouel, Souidi, Bouslimi, Hamza Agrebi, Oussama Haddedi, Atef Dkhili, Ahmed Khlil, Mehdi Ouedherfi, Srarfi, Younés Mazhoud et autre Sabri Akrout peuvent faire l'affaire s'ils sont mis en confiance. Notre championnat actuel est décidément atypique. Car il est rare de voir un gros poisson ne figurant pas dans la première partie de tableau. Quant aux «ambitieux», il figurent en bonne place. Regardez où en sont le Stade Gabesien, l'ES Metlaoui, Sidi Bouzid et Ben Guerdane. Ils devancent tout simplement le champion en titre. Sans parler d'un monde à l'envers, il est évident que le CA marche sur la tête! Pour retrouver trace d'un vrai cador tunisien poussé dans le ravin, il faut remonter très très loin. Le CA est dans le creux de la vague, à l'image d'un club mythique, et en l'absence même d'un baroud d'honneur que les supporters attendent avec impatience et que l'équipe renvoie aux calendes grecques. Voilà venu maintenant le moment d'oser brandir la carte jeune. Ces espoirs, eux, sont gourmands. Il faut leur tendre la main. Le dribble, l'explosivité, la frappe, la vitesse, le toucher de balle, la vision du jeu, la simplicité ne sont pas l'apanage des vieux routiers. Les vrais moteurs son ailleurs. En attendant d'atteindre l'âge de la maturité et d'être promis au sommet, ces jeunots doivent être encouragés. Voilà un levier exceptionnel pour grandir, pour s'épanouir. Il faut le vouloir. Le vouloir de toutes ses forces (n'est-ce pas Nabil Kouki ?). Et accorder cette ambition dévorante avec les subtiles exigences d'un sport aussi collectif et irrationnel que le football. Le wagon passe. Les jeunes pousses clubistes doivent l'empoigner, et avec eux, leur destinée...