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Tragique drame d'une jeune lycéenne amputée des deux jambes après être tombée du train: Quelles leçons en tirer ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 12 - 2020

La sécurité dans les moyens de transport en commun (train, métro, bus...) pose problème dans notre pays.
L'accident, qui a plongé toute une famille dans le désarroi à la suite de l'effroyable accident dont a été victime une jeune fille qui s'est retrouvée amputée des deux jambes, a remis à l'ordre du jour le problème de la sécurité aussi bien au niveau des trains qu'à celui des métros, bus ou taxis collectifs. Les circonstances de l'accident relèvent du domaine de ceux qui se sont saisis du dossier. Ils en examineront les tenants et les aboutissants, détermineront les responsabilités et transmettront leurs conclusions pour les suites à donner.
Mais après ?
C'est justement là que se pose le vrai problème pour ceux qui sont directement responsables de leurs moyens de transport, du site qu'ils exploitent, des voyageurs qu'ils sont chargés de transporter et, bien entendu, de tout ce qui est en rapport avec le milieu ambiant dans lequel est obligé d'évoluer tel ou tel moyen de transport.
Un train ou un métro, qui traverse un tunnel ou qui serpente à travers prés, n'a rien à voir avec ceux qui traversent la ville et risquent à chaque instant de se retrouver nez à nez avec une voiture qui franchit les barrières, roule sur les rails et vient en sens inverse. Malheureusement, cela arrive chez nous, étant donné l'indiscipline de bien des conducteurs et leur absence totale de responsabilité.
Pour prévenir les récidives
Aussitôt l'émotion passée, les condoléances présentées, les courbettes acceptées, les dons offerts avec force de publicité, alors que la main gauche devrait ne pas savoir ce que la main droite a donné, tout redevient normal. Personne n'entend plus parler d'un accident qui a coûté une vie ou des conséquences irréparables, comme ce fut le cas de cette jeune fille qui a perdu ses pieds. Une vie, c'est déjà trop, que dire lorsqu'il s'agit d'un drame encore plus grave et qui touche plusieurs familles ?
« Le dossier est entre les mains de la justice », entend-on dire. C'est bien normal, mais les responsables directs de la sécurité qu'ont-ils fait pour que cela ne se reproduise plus ?
Nous recevons ou apprenons parfois qu'il y a eu quelques frémissements pour prendre des dispositions, mais cela suffit-il pour que ces drames ne se renouvellent pas ?
Pas si sûr, parce que le problème n'est jamais traité avec rigueur et avec un sens de responsabilité où chacun se sent responsable. Véritablement responsable. Une simple visite dans une gare de métro ou de chemin de fer suffit pour se rendre compte que rien n'a changé et que cela ne changera pas de sitôt.
Il fut un temps où le train ne partait que lorsqu'on lui donnait l'ordre de le faire. Une personne de service (le plus souvent le receveur), vérifie que toutes les portes sont bien fermées et que personne n'est accrochée quelque part, pour que le train démarre.
Pas suffisant
On relève souvent que des fous à lier prennent la décision de s'accrocher et restent au dehors, alors que les portes sont fermées pour ne pas rater un train qui devrait les conduire à la gare la plus proche de leur collège ou lycée. Le fait de faire uniquement confiance aux fermetures automatiques n'est pas toujours une bonne chose, car ceux qui prennent le risque de passer outre sont si nombreux, surtout lorsque qu'on vit dans un pays où on pense que l'on peut tout se permettre. Et c'est le cas chez nous.
En gare, précise-t-on « les voyageurs peuvent être exposés à certains dangers s'ils ne respectent pas les consignes de sécurité. L'effet de souffle lié à la vitesse de passage des trains peut aspirer une personne debout à moins de 1,50 m des voies. Il existe aussi un risque de heurt par un train si l'on reste trop près de la bordure du quai, ou si on franchit les voies en dehors du passage aménagé. Généralement, ce type d'accident est lié à l'imprudence ou à l'inattention des victimes ».
La surcharge
Autre problème de taille, la surcharge. Aussi bien les bus que les trains, les rames de métro ou les taxis collectifs, sans oublier les transporteurs privés, se permettent de voyager en surcharge. Le nombre de voyageurs autorisés dans ces taxis collectifs est la plupart du temps plus élevé que celui autorisé.
Tout le monde se rend compte qu'il y a surcharge, en pleine distanciation sociale, mais aucun agent de sécurité n'intervient. Allez comprendre pourquoi. Cet abus est de nature à mettre tous les occupants en danger de mort, avec les dépassements qui caractérisent la façon de conduire de ces écervelés. On aura assez de larmes pour pleurer les futures victimes, on visitera les familles endeuillées, puis ce sera tout.
Tout est permis
A propos de ces taxis collectifs, ces opérateurs, dont on dit que plusieurs d'entre eux font tourner leur affaire sans autorisation, dans des voitures ne répondant à aucune norme de sécurité, il y a beaucoup à dire. Ces conducteurs se permettent tout. Ils stationnent où ils veulent en double ou même triple file. Personne n'ose dire un mot, alors que l'agent de sécurité, avec toute une estafette, est présent. C'est une façon d'exprimer leur complet désintéressement de ce qui est supposé réglementations en vigueur. Allez voir ce qui se passe sur la place « El Hadid » à l'Ariana, tous les matins et aux heures de pointe, où les taxis collectifs (ainsi que les consommateurs des cafés avoisinants d'ailleurs) désertent la station qui leur est allouée et stationnent en double et triple file gênant de manière insupportable la circulation.
Pour revenir à la sécurité des moyens de transport, il serait souhaitable que les responsables au sein de ces sociétés redéploient une partie de leur personnel pour en faire des agents veillant à la sécurité dans les gares et les stations de bus et de métro.
Eduquer et prévenir
Que ce soit sous forme d'un contingent formé spécialement pour cette tâche ou qu'ils recrutent des spécialistes et font régner l'ordre et la discipline, en France, la Sncf est l'une des rares entreprises françaises à disposer d'une force de police assermentée et armée. Cela représente des frais de gestion supplémentaires. C'est pour cela qu'il est plus indiqué de redéployer du personnel déjà en place. Autre question à se poser : « Qui doit payer ? ».
Dans tous les autres secteurs, la sûreté n'est pas assurée par les compagnies mais par les pouvoirs publics. Par exemple, dans les ports ou dans les aéroports : ce sont les contribuables qui paient. Seul le transport ferroviaire paie pour sa propre sécurité.
La difficulté vient du fait que si l'on doit augmenter le nombre d'agents de sûreté, on est dans l'obligation de majorer le prix du billet de train, soit en faisant payer le voyageur, soit en demandant à l'Etat de prendre en charge cette mission régalienne. Ce qui est tout simplement utopique au vu de la situation économique du pays et du pouvoir d'achat du citoyen. Pour le moment, il nous semble qu'il est urgent de voir les choses sous un angle plus réaliste, tout en pensant à des solutions radicales. Avec des sociétés à bout de souffle, les choix sont assez limités.
Les solutions passent avant tout par des cours de sécurité routière à l'école. Il est également nécessaire que les campagnes soient régulières et non pas seulement à l'occasion d'un drame. La vigilance renforcée des voyageurs, leur sensibilisation est également importante. En fin de compte, alors qu'elle aurait pu perdre la vie, cette jeune fille a perdu une bonne partie de ses illusions. Néanmoins, les moyens modernes permettent de nos jours de reprendre une vie normale. Des athlètes, filles et garçons, ont repris leurs activités physiques et sportives après des accidents aussi graves. Espérons que son drame servira d'exemple et servira de leçon à tous ceux qui seront tentés de mal se comporter dans une gare, de forcer une porte de train ou métro, ou d'accepter de voyager en surnombre. Quel que soit le motif !


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