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Transport public: L'interminable calvaire quotidien des usagers
Publié dans Le Temps le 25 - 10 - 2015

Les citoyens se préoccupent de plus en plus des moyens de transport en tant que service public au sens plein du terme. Dans les pays développés un parcours de 10 km se fait la plupart du temps en 10 minutes et parfois moins. Dans notre pays cela se prête à une traversée de désert, ou peu s'en faut. Pour parler de façon moins lyrique, lors des heures de pointe, une circulation de 20 km dure à peu près 50 minutes pour ne pas dire une heure. Pis, dans des zones comme celles qui se situent à l'entrée de la Soukra du côté du petit pont de l'Ariana centre, la petite trajectoire peut prendre 2 heures de klaxons, d'arrêts et de petits démarrages, d'insultes, de mauvaise odeur, de cacophonie pour une route à peine de 3 km, le tout dans un brouhaha plein de poussière, de boues et de parasitage acoustique insupportable pour la pauvre cervelle humaine.
Dans ces conditions de transport pour le moins déplorable, les engorgements interminables ne cessent de submerger la capitale et de rendre le quotidien douloureux. Celle-ci d'ailleurs prend une part de 40% de l'ensemble du trafic sur le plan national. Pour comprendre ceci, nous avons posé la question au chef de gare de Barcelone, un des grands nœuds de Tunis. Celui-ci répond : « si nous prenons la situation quotidienne des moyens de transport, certes il y a un manque au niveau de la quantité des bus disponibles et la Société des transports de Tunis, connue par le nom commercial de TRANSTU, n'a plus importé depuis le 14 janvier 2011 de bus sauf en ce moment mais malgré cet effort le nombre autobus demeure très insuffisant d'autant plus qu'il y en a pas mal de défectueux. Dans cette perspective, et en manque de flotte, il y a une pression exacerbé sur le tramway » affirme-t-il.
De fil en aiguille, le chef de gare finira par jeter l'opprobre sur l'usager des moyens de transport public en arguant qu'il faut regarder le problème du côté de la pratique de ce dernier. Selon lui, certains usagers quand ils montent dans le métro ne veulent pas se déplacer et restent aux devants des portes et obstruent les montées ainsi que les descentes. Ce qui fait que parfois les gens s'entassent, se bousculent pour finir par se quereller. Au milieu des cris, les portes restent entretemps ouvertes, la ponctualité de l'ensemble du réseau prend un coup. Cette scène se répète à maintes reprises aux heures de pointes: en matinée entre 7 h et 10h et en soirée entre 17 h et 19 h 30.
Le citoyen, seul responsable de la dégradation du service du transport ?
Les professionnels du transport attestent la recrudescence des actes de vandalisme dans les bus et les métros de l'ordre de 35% par rapport à 2010. Face à ce phénomène et avec l'accroissement actuel du nombre des usagers, force est de constater que la TRANSTU au même titre que l'SNCFT n'a plus les moyens d'assurer la maintenance de son parc. Celui-ci vieillit davantage de jour en jour.
Ces actes de vandalisme, selon un de nos interlocuteurs travaillant à l'SNCFT, deviennent parfois un objet de fierté entre internautes dans les médias numériques. À ce titre, des photos publiées par des lycéens montrant comment bloquer les métros et les moyens de transports en général et spécialement les portes. Ces actes font par exemple que les portes du métro et du TGM (Le train reliant Tunis-La Goulette-la Marsa) demeurent ouvertes alors que l'engin est en marche. Lord de cette scène, le conducteur ne se rend même pas compte et ne reçoit aucun signal. Cette configuration, quand il s'agit de tramway, fait que la machine de transport reste bloquée et entrave ainsi l'ensemble du réseau ferroviaire comme ce fut le cas à cité Roumana où le trafic a été complètement stoppé à cause des ouvertures des portes. De ces situations et en l'absence de l'esprit civique de la part de l'usager d'une part et de l'absence de sérieux et de la notion de service public de la part des sociétés de transport de l'autre des cercles vicieux naissent et la valeur temps perd donc complètement de sa prépondérance.
Des situations insolites dans l'infrastructure du transport
Nous trouvons cet insolite spécialement sur la ligne 4 du métro, les autres lignes comme la 3 et la 5 c'est encore plus dramatique. En effet les usagers, majoritairement étudiants et élèves, lorsqu'ils prennent cette ligne 4 doivent s'attendre par exemple à des locomotives qui ne correspondent pas au quai disponible. Cet aspect, fait que les citoyens dans une station de telle affluence comme la station République, connue sous le nom du « passage », se trouvent à faire un coucou à un tramway tout neuf qui passe devant eux et qui ne s'arrête pas ; ne les prend pas alors qu'ils attendent parfois 20 minutes cette fameuse arrivée. Leurs yeux restent à l'occasion emplis de lassitude et de fatigue ; l'absence d'information et d'explication rajoute un cran à ce sentiment d'impuissance. Aussi, l'insolite se loge quand une voiture passe sur la voie ferroviaire réservée aux chemins de fer. Ce même véhicule prend sa trajectoire sur la ligne sans aucune restriction ni contrôle. Par mimétisme et dans cette ambiance d'anarchie, les usagers s'alignent à cette pratique et occupent les voies ferrées en marchant donc en toute certitude à l'image d'un Far West.
Le phénomène de taxi collectif, l'enfant mal aimé
Alors que le taxi collectif est un moyen de transport privé venant combler le déficit de l'Etat en matière de transport surtout pour ce qui a trait au déplacement dans les banlieues, ce moyen rencontre en ces jours une répression aussi bien de la part des agents de circulation que de la part du ministère de transport. Un responsable de ces taxis, s'occupant de l'organisation du trafic, dit que pour la seule ligne Marsa-Tunis, l'ensemble de la flotte « Taxi jamaii » transporte environ 12 000 personnes par jour. Au dire des professionnels travaillant sur ces véhicules importés du Japan ce moyen de transport est exposé à l'arbitraire de l'Etat. Autrement dit, un même agent de la circulation peut un jour faire payer une amende au chauffeur quand il passe par certains endroits et le lendemain même si la scène se répète l'agent ne fait rien. Dans le cadre d'un secteur très désorganisé, cette incertitude quant à l'application de la loi fait que les chauffeurs refusent de se rendre dans certains lieues de peur d'être sanctionné alors même que ceux-ci contiennent les principaux usagers de ce moyen de transport. À notre micro du TEMPS, le régulateur du trafic nous dit : « si un chauffeur de taxi collectif fait la grève, il meurt de faim. Pendant trois jours un chauffeur il gagne 30 dinars. S'il se retrouve sans travail et qu'il a trois ou quatre enfants à nourrir et qu'il a un loyer à payer, il est donc obligé d'aller bosser. Les autorités jouent donc sur cet aspect de précarité. Ils savent exactement que le chauffeur qui a fait la grève a besoin de revenir à son travail » dit-il avec une forte conviction. À cela s'ajoute le fait que parfois les chauffeurs qui travaillent sur un taxi collectif doivent parfois travailler des heures supplémentaires pour payer des verbalisations de plus en plus exorbitantes.
«On est transporté comme du bétail»
D'un autre côté, pour une activiste des droits de l'homme prenant les moyens de transports quotidiennement, la flotte disponible dans notre pays est loin d'être conçue pour respecter la dignité humaine. Avec ses propres mots, elle dit : « on souffre beaucoup des moyens de transport, on est transporté comme du bétail, on galère pour que les chauffeurs de bus ou de taxi s'arrêtent convenablement dans les stations. Imagines que parfois quand je prends deux bus de Ben Arous à Tunis et ensuite vers le Menzah je mets trois heures au lieu d'une heure habituelle. Aussi avec les travaux qui existent actuellement à Djbel Jloud le trajet devient davantage plus lourd. Aussi, quand il pleut la situation s'aggrave encore. Mon cauchemar à moi quand je pense au transport se sont les bus, les chauffeurs, les contrôleurs et le ministère du transport. De mon point de vue, si l'on rêve d'un pays en bon état et discipliné il faut agir en urgence sur les moyens de transport ». Dans cette perspective, à mesure que l'on sait que le transport régi le quotidien du citoyen et conditionne fortement la qualité de sa vie, pourquoi ce domaine moteur de développement est aussi délaissé par nos stratèges politiques ?


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