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Mohamed Fadhel ABDELKéFI, président d'Afek Tounes, à La Presse : «La Tunisie n'a pas besoin d'un big-bang, mais plutôt de réglages»
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 01 - 2021


ntretien conduit par Khalil JELASSI
Au cœur d'un paysage marquant un désaveu des partis politiques et dans un contexte flou, de crise et de désespoir généralisé, Mohamed Fadhel Abdelkéfi, ancien ministre de la Coopération internationale et des Finances et actuellement président d'Afek Tounès, a choisi de faire son come-back politique. S'agit-il d'un mauvais timing ou au contraire d'un message pour dire que faire de la politique est toujours valable en Tunisie ? Entretien
Vous avez été élu président d'Afek Tounès, une information qui avait surpris plus d'un. Si vous reveniez sur les dessous de cette élection ?
J'ai commencé ma vie politique en août 2016 quand j'ai eu l'honneur de rejoindre le gouvernement d'union nationale, et j'ai été honoré d'être un de ses membres pour plusieurs raisons et notamment parce qu'il portait le nom d'union nationale et à l'époque, ce gouvernement faisait le consensus des principales forces politiques du pays.
C'était un moment d'espoir pour tous les Tunisiens, car nous étions en train de bâtir cette jeune démocratie. Rappelons que le Chef du gouvernement était un jeune de 42 ans, j'étais animé par beaucoup d'enthousiasme pour servir le pays. J'ai passé quatorze mois au sein de ce gouvernement et j'ai dû le quitter en démissionnant. Je suis passé par toutes les étapes des procédures de justice, de la première instance à l'appel et la cassation, jusqu'au dénouement total de cette opération en 2019, et mon innocence confirmée. J'espère d'ailleurs que cela deviendra une tradition républicaine : quand un membre du gouvernement est appelé à comparaître devant la justice, il vaut mieux qu'il le fasse en tant que simple citoyen.
La chose publique m'a toujours beaucoup intéressé, je veux servir mon pays, et la première leçon que j'ai tirée a été la suivante : si quelqu'un veut faire de la politique, il vaut mieux qu'il le fasse au sein d'un parti. Ainsi il y aura plus de transparence vis-à-vis de l'opinion publique, car les personnalités indépendantes sont souvent étiquetées à tort.
Ensuite j'ai rejoint le parti Afek, qui est un vrai parti politique, qui a dix ans d'existence avec des instances de gouvernance établies, c'est un parti de militants, c'est un parti qui a participé à toutes les campagnes électorales depuis 2011.
Pourquoi vous insistez qu'il s'agit d'un vrai parti politique ?
Tout d'abord pour rendre hommage à celles et ceux qui y militent depuis sa création. Ensuite car il ne s'agit pas d'une machine électorale montée à la va-vite la veille des élections. Afek fait l'exception par rapport à d'autres partis. Si vous voyez la représentation politique en Tunisie, il n'y a pas beaucoup de partis qui peuvent prétendre à dix ans d'existence. Par ailleurs, chez Afek Tounès, il y a un programme et des idées. Je me sens proche de certaines de ces idées, j'ai des réserves par rapport à d'autres, mais c'est la vie partisane : il doit exister des courants de pensée, sans pour autant que le moindre désaccord mineur donne lieu à une dislocation du parti.
Je suis quelqu'un qui croit beaucoup au rôle de l'Etat, un rôle déterminant dans les domaines de souveraineté comme la défense, la justice, l'éducation, la sécurité, la recherche scientifique, le transport, la santé... mais je pense aussi que l'Etat doit être stratège et régulateur et devrait libérer par ses lois les énergies de ce pays pour que le secteur privé puisse prendre la relève, c'est ça ma ligne politique.
Pourquoi avez-vous choisi ce moment précis pour réintégrer la vie politique ?
Cela peut paraître un peu contradictoire, car il semble y avoir un désaveu des partis politiques. J'ai choisi de le faire pour montrer qu'il faut toujours rester optimiste, pour dire aussi que la Tunisie a un énorme potentiel et que nous avons au niveau d'Afek des choses concrètes à proposer. Nous sommes loin des discours creux et des slogans. Nous souhaitons amener la parole jusqu'à la population, expliquer qui nous sommes. La politique doit servir la Cité, donner des solutions dans la vie au quotidien. Je suis parmi ceux qui pensent que l'Etat doit revoir l'arsenal juridique, le simplifier, libérer les énergies, renforcer les entreprises publiques stratégiques, mais aussi soutenir le secteur privé, tout ça pour dire que la Tunisie a un énorme potentiel économique.
Vous avez dit que votre premier objectif politique est d'unir la famille centriste. Quelle définition donnez-vous au terme de famille centriste au cœur d'un paysage politique aux frontières floues ?
La famille centriste est celle qui croit à un Etat démocratique et progressiste. Dans un sens large, elle peut regrouper non seulement les conservateurs mais aussi les destouriens et c'est pour cette raison qu'elle se trouve actuellement représentée par une multitude de partis politiques et aucun d'eux n'a pu réellement les réunir sous une seule bannière. J'insiste sur une chose, Afek Tounès est revenu, il est en train de se reconstruire, pas à partir d'une feuille blanche, car nous respectons énormément le travail antérieur qui a été fait, mais pour donner des solutions à la classe moyenne tunisienne.
Nous sommes là pour dire que la Tunisie reste un pays compétitif, qui produit de la matière grise comme disait Bourguiba. C'est un malaise énorme de voir la Tunisie souffrir socio-économiquement. Pour moi, un chef politique doit savoir hiérarchiser les priorités du pays. Hiérarchiser les priorités, c'est aujourd'hui combattre la pauvreté, lutter contre le chômage, donner plus de rigueur à notre économie, tirer des leçons de la révolution. Le rêve que j'ai pour la Tunisie renvoie à un pays qui constitue une zone industrielle pour l'Europe, un hub éducationnel et de santé pour l'Afrique subsaharienne, une destination de tourisme résidentiel, un grand pays agricole, car nous avons des centaines de milliers d'hectares en souffrance de propriété et de régularisation.
Pourquoi depuis Béji Caïd Essebsi, personne n'a pu rassembler la famille centriste ?
Est-ce que Béji Caïd Essebsi a réuni la famille centriste ou plus largement que la famille centriste ? Je pense qu'à l'époque, Béji Caïd Essebsi avait réuni toutes les personnes qui étaient contre la mouvance islamiste. C'était le contre-projet de l'Islam politique. Je pense qu'à cette époque, les femmes tunisiennes ont joué un rôle déterminant dans le rééquilibrage du paysage politique. Donc en faisant son appel à la nation, il a proposé un projet politique rassembleur. Mais aussi et incontestablement il y a la qualité de l'homme, il avait un historique politique très important en tant que ministre de Bourguiba, il avait aussi réussi la transition démocratique en Tunisie en remettant les clés au vainqueur, et il avait beaucoup de charisme. D'ailleurs, on voyait en lui la suite du président Bourguiba.
Pour revenir à la question de l'absence d'un projet rassembleur, il faut dire que beaucoup ont cru pouvoir le faire tout seul. Or personne ne peut le faire seul, moi compris. D'ores et déjà, je me positionne comme une personne qui peut être dans une mouvance de rassemblement.
Donc la démarche d'Afek est la suivante : nous pouvons être fédérateur, nous voulons tendre la main à tout le monde pour que chacun se sente à l'aise dans cette aventure.
Vous avez évoqué la famille destourienne comme l'une des principales composantes de la famille centriste. Est-ce que vous tendez la main au Parti destourien libre qui se revendique comme principal héritier des destouriens ?
Le PDL se présente en effet comme un parti destourien et on ne peut pas lui enlever cela. C'est un parti aux origines destouriennes, mais aucun parti ne peut monopoliser une pensée politique. Maintenant, il est clair que le PDL représente une frange importante des gens qui se présentent comme étant des destouriens.
A un certain moment, vous étiez proche de Qalb Tounès. D'ailleurs, vous étiez son candidat à la présidence du gouvernement. Pourquoi vous n'avez pas choisi de lancer ce que vous appelez une aventure politique dans les rangs de ce parti ?
Je n'ai jamais été adhérent, encore moins leader de ce parti. Je vous rappelle que j'étais ministre proposé au gouvernement Jemli et que ce parti a voté contre. J'étais une personnalité indépendante de tous les partis, la seule proximité avec ce parti était son programme de lutte contre la grande pauvreté en Tunisie. Le premier problème de ce pays, c'est d'avoir 18% de Tunisiens qui vivent sous le seuil de pauvreté. J'étais parmi ceux qui ont réfléchi à donner des solutions, voire des mécanismes, pour lutter contre la grande pauvreté.
L'actuel paysage politique est actuellement dominé par une sorte de polarisation politique entre Ennahdha et le PDL. Est-il facile de mener un projet rassembleur dans cette atmosphère politique ?
Un homme politique ne choisit jamais l'atmosphère politique dans laquelle il doit opérer ses choix. J'ai envie de faire de la politique avec des gens compétents, faire de la politique, c'est servir les gens, résoudre des problèmes. Mais c'est vrai qu'actuellement le contexte politique est très compliqué, même délétère. Cela m'amène à essayer de tenir un discours politique pragmatique et plus intelligible. La Tunisie n'a pas besoin d'un big bang mais plutôt de réglages. Les réglages portent essentiellement sur l'arsenal juridique que nous avons évoqué. Notre pays continue à être dirigé par des lois qui remontent aux années 30 et 40, sans doute de bonnes lois à l'époque. La Tunisie doit reprendre la main sur la vie socioéconomique, simplifier la vie des entrepreneurs, digitaliser et être dans l'air du temps.
Dix ans après la révolution, toute la classe politique a essuyé un échec cuisant. Comment expliquez-vous ce constat ?
On a eu beaucoup d'hommes politiques qui, par peur de perdre les élections, ont promis des choses qu'ils n'ont pas pu réaliser. Or il ne faut pas infantiliser la population et notamment les électeurs car ils n'oublient pas et par conséquent, on a eu beaucoup de sanctions. Evidemment, nous avons gagné dans cette construction démocratique en libertés individuelles, mais nous avons reculé au niveau du bien-être des citoyens, de leur pouvoir d'achat et de la sécurité, mais c'est rattrapable.
L'Ugtt a récemment présenté son initiative portant sur l'organisation d'un dialogue national. Dans les coulisses, on évoque déjà l'exclusion de certains courants comme Qalb Tounès, Al-Karama et le PDL. Qu'en pensez-vous ?
Les partis que vous avez cités sont représentés au Parlement, si quelqu'un veut réussir un dialogue national, il faut se fixer son objectif, s'agit-il de l'actuelle crise politique ou de la crise socioéconomique ? Je pense qu'il faut aller à ces discussions sans lignes rouges, sans sujets tabous. On ne doit pas choisir les protagonistes, si on veut organiser un dialogue, car ils existent déjà. Il faudra qu'il y ait tout le monde sans exclusion.
Vous étiez ministre dans le gouvernement Chahed et vous connaissez certainement les coulisses de l'Etat et de la prise de décision politique. Est-il aujourd'hui facile de concrétiser ses visions et les réformes nécessaires ?
On m'a taxé de vendre des rêves aux Tunisiens. Ma profonde conviction, c'est qu'on peut changer la Tunisie immédiatement et par un simple trait de plume. La Tunisie a besoin d'un réglage très rapide, nous continuons de vivre avec une loi de change qui date des années 70, nous continuons de subir des textes portant sur les propriétés agricoles et foncières des années 50, à avoir des dispositifs de concurrence des années 90, nous continuons de travailler avec l'article 96 du code pénal qui est en train de faire peur à l'administration tunisienne. Aujourd'hui, tout le monde parle du passif de l'Etat, alors que personne n'évoque l'actif. Est-ce que quelqu'un a parlé de toutes ces terres agricoles inexploitées, du potentiel de croissance au niveau des exportations ? Je rêve d'une Tunisie comme hub financier, comme hub technologique, éducationnel, touristique, etc. Un programme socioéconomique devrait être bâti sur une réforme économique et la libération des énergies de nos jeunes.
Opérer ces réformes, c'est aussi passer par l'institution législative, et faire face à certains lobbies politiques et économiques.
Celui qui fait de la politique ne devrait pas avoir peur des lobbies politiques. Ce que vous dites est également vrai, il faut avoir une majorité parlementaire confortable pour faire passer les lois et changer le pays. Si je fais de la politique c'est pour gagner des élections et apporter les changements nécessaires.
Qu'en est-il du nouveau plan de développement ?
Tout le monde parle du nouveau plan de développement sans que personne n'aille dans les détails. Il faut se mettre autour d'une table dans le cadre d'un dialogue national et répondre à la seule question suivante : quel rôle voulons-nous donner à l'Etat en 2021 ?
La Tunisie est passée par plusieurs phases. C'est un pays qui a fait plusieurs réformes de société. Il est temps d'aller dans des projets d'économie sociale et solidaire. Je rêve d'un contrat social de générosité et de partage. Nous pourrions créer un fonds de capital-investissement qui est alimenté par la privatisation d'entreprises publiques non stratégiques et que l'Etat s'engage à encourager les investissements dans les régions. D'autres pays l'ont fait, c'est du bon sens. Il faut arrêter avec les dogmes et de catégoriser les gens. Il n'y a plus de politiques économiques de droite ou de gauche, il y a des politiques économiques pragmatiques. Là où l'Etat doit exister, il doit être fort.
Avez-vous eu des entraves quand vous étiez ministre pour concrétiser ces idées ?
Je suis resté ministre seulement pendant quatorze mois. C'était incontestablement les mois les plus exaltants de ma vie. J'ai beaucoup appris, j'ai compris beaucoup de choses, c'est la réalité. Avec peu de moyens, quelqu'un qui est enthousiaste peut faire bouger les choses. Je n'ai pas eu le temps pour terminer ce que je voulais réellement faire et c'est pour cette raison que je fais mon retour en politique. La première loi que j'ai voulu faire adopter portant sur l'urgence économique n'est malheureusement pas passée.
En coulisses, on évoque votre nom comme éventuel successeur de Hichem Mechichi. Fadhel Abdelkéfi est-il aujourd'hui prêt à être chef de gouvernement ?
Tout d'abord, je n'ai pas entendu parler de cette histoire. Je suis fortement impliqué dans un processus à moyen et à long terme au sein d'Afek Tounès. Nous avons des élections législatives dans trois ans, des élections municipales dans deux ans, nous sommes en train de travailler là-dessus. Je ne me sens pas concerné par ce poste. Sachant que par deux fois, j'ai accepté la lourde responsabilité de devenir chef de gouvernement. J'ai accepté d'être candidat de certains partis à ce poste, et je salue toutes les personnes qui sont passées par ce poste extrêmement sensible. Actuellement, je suis dans un projet politique que je suis en train de bâtir avec toutes les bonnes volontés.
Vous avez démissionné en tant que ministre sur fond d'une affaire de justice. Où en est cette affaire ?
L'affaire a pris vingt-deux mois, nous sommes passés par les différentes procédures judiciaires. Elles ont toutes été dénouées en faveur de la société. J'ai été embarqué dans cette histoire non pas à titre personnel, mais en tant que premier responsable de cette société. L'affaire a été totalement réglée, on a eu un non-lieu en mars 2019.
Le Club Africain passe par une très mauvaise période. Vous êtes déjà intervenu, par le passé, pour régler certains problèmes dans ce club de foot qui est le vôtre. Comment suivez-vous l'actuelle situation de votre club de cœur ?
Effectivement, le Club Africain c'est mon club de cœur. D'ailleurs, revenant à la question d'un trait de crayon qui peut changer la Tunisie. Pourquoi avons-nous des stades fermés en Tunisie ? Pourquoi ces stades ne sont pas pris et gérés par nos clubs de foot ? Ce n'est pas du génie, pourquoi on n'apporterait pas les éléments d'actifs au club ?
Il faut se mettre autour d'une table pour donner les assises foncières aux clubs, ainsi nous aurons des clubs bancables, et à partir de ce moment, ils peuvent dynamiser leur activité, et nous passerons au football professionnel, sans oublier que l'Etat restera propriétaire de ces clubs. Toutes ces réformes sont possibles.
Pour en revenir au Club Africain, je suis supporter de ce club et je suis triste de le voir dans une telle situation. Nous avons essayé deux fois d'intervenir, la première fois nous avons réussi à trouver des solutions pour assister le club. Pendant la deuxième crise, nous ne sommes pas parvenus à trouver quelqu'un pour assumer la responsabilité de la présidence de ce club. On ne peut pas laisser un club centenaire qui a une responsabilité sociétale dans cette situation.
Le mot de la fin ?
Je reste optimiste pour la Tunisie. Je rêve d'une Tunisie progressiste, démocratique, moderne, généreuse et équitable, et c'est possible. Je passerai les années à venir à défendre cette idée.


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