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REPORTAGE | Kobbet el Houa A la Marsa: Un monument au bord du naufrage !
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 03 - 2021

Qui de nous ne connaît pas Kobbet el Houa à La Marsa ? Un monument emblématique de cette ville balnéaire de la banlieue nord de Tunis, témoin de l'époque beylicale, joyau architectural unique en son genre.
Objet d'un litige foncier et victime d'un flou juridique, ce monument est malheureusement, aujourd'hui, au bord du naufrage ; c'est le moins que nous puissions dire.
Il n'y a pas photo : l'état de délabrement dans lequel il est plongé est remarquable à l'œil nu ! Depuis 2012, ce bâtiment-emblème est, en effet, livré à lui-même, fermé (sans même la présence d'un gardien), abandonné, sans entretien aucun, menaçant d'un effondrement imminent ou presque… Une situation inquiétante, voire alarmante, qui préoccupe, à des degrés divers, aussi bien les Marsois, les autorités locales que la majorité des Tunisiens au vu de sa valeur patrimoniale matérielle et immatérielle, mais aussi affective. Un état de fait auquel les parties prenantes doivent trouver, incessamment, une solution.
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Nous avons contacté M. Moez Bouraoui, actuel maire de La Marsa, Mme Sonia Slim, architecte générale et directrice du Département d'architecture, d'urbanisme et de classement à l'Institut national du Patrimoine (INP), et M. Mohamed Aziz Ben Achour, universitaire, historien spécialiste d'histoire urbaine, sociale et culturelle et ancien ministre de la Culture, pour nous éclairer davantage sur la question.
Spécimen unique...
Retour vers l'Histoire. Ce qui est très étonnant, c'est que les informations divergent quant à la date de construction et la fonction de ce bâtiment historique. Selon le site Web officiel de la municipalité de La Marsa, il s'agit d'un palais beylical construit dans les années vingt, alors que certains historiens attestent que la construction remonte au règne de Ali Bey. Pourtant, une carte archéologique datant de 1891 atteste de son existence à cette époque (XIXe siècle). D'après Mme Sonia Slim de l'INP, Kobbet el Houa était à l'origine un pavillon d'été attenant à Ksar Tej (aussi appelé Dar al-Taj), un palais beylical démoli en 1956. On dit que Mhammed Bey est le premier des Husseinites à y avoir logé. Lui ont succédé Ali Bey, Mhammed Naceur Bey, Mhammed II Bey et Moncef Bey.
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Construit sur pilotis vers 1855/1860, bercé par la mer de tous les côtés, l'édifice (appelé «Etablissement de bain » selon le Service topographique) permettait à la famille régnante de profiter de la brise marine tellement bonne pour la santé, mais surtout de se protéger des regards indiscrets lors des baignades estivales, grâce notamment à la trappe qui permettait aux femmes, en l'occurrence, de descendre directement dans la mer...
Il faut dire que ce n'était pas l'unique structure qui avait ces fonctions à l'époque. La plupart des notables avaient leurs barraka-s ou maawma-s en bois (cabanes) ici et là dans les banlieues nord et sud de Tunis. Néanmoins, ce qui fait la caractéristique et l'«unicité» de Kobbet el Houa, c'est le fait qu'elle soit quasiment la seule construite en dur (en béton) et la seule qui a résisté au temps, restant témoin d'une époque désormais révolue. Les spécialistes du patrimoine parlent carrément de « spécimen unique», selon Mme Sonia Slim. Il s'agit du seul bâtiment de sa catégorie, du seul témoin des pavillons d'été construits au bord de l'eau. Ce qui fait également son originalité, c'est le fait qu'il soit bâti dans un style éclectique mêlant l'art déco (principalement la façade et la coupole) et le style mauresque. En effet, pour plusieurs raisons, notamment socio-politiques, les cabanes ont été démolies après 1956 et disparues de toutes les plages. Les seules traces qui en restent sont quelques parties de pilotis visibles ici et là. Mais Kobbet el Houa a survécu, veillant face à la mer sur la plage de La Marsa.
Par contre, M. Mohamed Aziz Ben Achour atteste que Kobbet el Houa a été construite au temps d'Amed II Bey dans les années 30. Et d'ajouter que l'édifice avait une fonction commerciale et que le Bey avait sa maâwma quelques mètres plus loin qui permettait aux membres de la famille régnante, hommes comme femmes, par pudeur, de se baigner tranquillement à l'abri des regards.
Encore une divergence d'opinion : pour M. Ben Achour, cet édifice n'est pas le seul du genre à avoir été bâti dans le dur. Il y aurait également, la maâwma du palais Zarrouk à Carthage (actuel Beït al Hikma), sciemment démolie après l'Indépendance, pour ne citer que cet exemple. Les autres cabanes auraient également été construites mi-bois mi-maçonnerie...
Ainsi, deux versions historiques (ou même plus) co-existent, mais les experts s'accordent que les transformations qu'a subies le monument l'ont enlaidi par rapport à sa version initiale, plus simple et plus belle. Les nombreux rajouts, de mauvaise qualité de surcroît, ont, en effet, défiguré son cachet architectural ne laissant plus distinguer son aspect d'antan. Mais bien que « mal vieilli», l'édifice reste au final un spécimen unique à préserver de toute urgence...
La conversion et ses aléas...
Au lendemain de l'Indépendance, c'est à la municipalité de La Marsa qu'est revenue la propriété de Kobbet el Houa. Seulement, pour des raisons inconnues jusqu'au jour d'aujourd'hui, celle-ci a été cédée à un privé dans les années soixante, nous informe M. Moez Bouraoui. Dès lors, ce joyau architectural a fait l'objet de locations et même de sous-locations signant ainsi sa conversion de pavillon beylical (selon la première version) à un ensemble restaurants et lounges principalement. Au fil du temps, plusieurs extensions et transformations ont été réalisées de manière anarchique défigurant l'aspect originel de l'édifice resté, par ailleurs, en mal d'entretien, comme nous l'avons déjà dit.
Le diagnostic est un et unique : les rajouts ont alourdi la structure et les pilotis ont du mal à supporter ce poids largement supérieur à leur capacité ; l'absence d'entretien et l'environnement agressif (bord de mer) ne font qu'aggraver la situation. Toutefois, nous avons remarqué qu'il y a, encore une fois, absence de consensus concernant le risque. Se basant sur une expertise réalisée il y a sept ou huit ans, le maire de La Marsa crie au danger imminent d'effondrement de cet élément majeur de l'identité marsoise et atteste que l'édifice a été fermé pour des raisons de sécurité. Il confirme également l'affaissement et même l'inclinaison de la structure. Par contre, bien qu'attestant les dommages actuels et ayant conscience des menaces possibles, pour l'INP, le bâtiment reste encore solide et n'est pas près de tomber en ruine. Le risque n'est donc pas immédiat. L'institution, a par ailleurs, demandé à la municipalité de La Marsa de créer un périmètre de sécurité, ce qui n'a pas encore été fait…
D'après certains éléments trouvés sur le Net, se basant notamment sur une interview réalisée par Le Courrier de l'Atlas, l'une des colonnes de soutien a cédé en 2013, la sécurité des clients de cet espace très prisé à l'époque a été mise en danger et une fermeture provisoire des lieux a été décidée.
M. Moez Bouraoui nous informe, par ailleurs, que le nouveau Conseil municipal, conscient de l'importance de ce monument et de son caractère original, a mené certains travaux pour son sauvetage. Aussi, selon Mme Sonia Slim, l'ancien promoteur du site (chargé de son exploitation) a consolidé les pilotis en 2012.
Une donnée importante : Kobbet el Houa est victime d'un litige foncier remontant à 2012, entre l'Agence de protection et d'aménagement du littoral (Apal) et le propriétaire qui a acheté le bien et dont le nom est bizarrement maintenu secret. Selon la loi tunisienne, il serait interdit pour un privé de s'approprier un bien dans le littoral (domaine public maritime considéré comme «propriété inaliénable, imprescriptible et insaisissable»). L'Apal a donc revendiqué la propriété de l'édifice. Comme le propriétaire n'a pas fait appel, la décision du tribunal est devenue définitive il y a quatre ans de cela. S'y ajoute, en outre, un conflit entre le même propriétaire et le locataire (le promoteur)...
Entre impasse et lueur d'espoir...
Depuis plus de deux ans et demi, le conseil municipal de La Marsa a entrepris plusieurs tentatives pour signer une convention avec l'Apal et bénéficier d'un droit de gestion et d'exploitation de Kobbet el Houa sans en avoir la propriété pour autant, ce qui rendra sa restauration et sa redynamisation possibles, notamment à travers le montage d'un projet culturel à but non lucratif. Mais l'idée est longtemps restée à l'état embryonnaire et le dossier en suspens, vu l'instabilité au niveau de la tête de l'Apal : il n'y avait pas d'interlocuteur durable.
Une lueur d'espoir s'est enfin pointée à l'horizon avec le nouveau directeur général de l'Agence qui s'est montré «très positif» et «volontaire» pour signer la convention avec la municipalité, en accord avec la loi 29 relative au Code des collectivités locales qui stipule que la gestion du littoral fait partie des droits communs entre le pouvoir central et les prérogatives du pouvoir local, selon M. Bouraoui. L'issue a été trouvée : un projet culturel pluridisciplinaire—et probablement international—des arts méditerranéens allait voir le jour et une levée de fonds d'une valeur de plus de trois millions pour la restauration ont été prévus. Mais le coup de massue ne tarda pas à tomber : la direction des affaires juridiques du ministère des Affaires locales et de l'Environnement, ministère de tutelle de l'Apal, refuse l'application de la convention arguant qu'elle touche au principe de la concurrence déloyale : il faut passer par un appel d'offres, dit-on. Pour M. Moez Bouraoui, il s'agit d'une aberration totale et d'un véritable massacre. Encore une fois, l'interprétation de la loi, les décisions bureaucratiques et l'instabilité politique posent problème et à tous les niveaux...
Le maire résume la situation : jusqu'au jour d'aujourd'hui, la municipalité de La Marsa n'a reçu aucune réponse et n'a pas le droit de dépenser un seul millime au profit du monument, l'Apal n'a pas les moyens de le protéger et de le restaurer et l'INP n'intervient pas : quel beau tableau ! M. Bouraoui nous a confié qu'il n'attendra pas longtemps et qu'une conférence de presse sera organisée pour informer et alerter l'opinion publique.
Vers un classement ?
Il est à savoir que malgré sa valeur historique, architecturale et affective, Kobbet El Houa n'est pas encore un monument classé selon les prescriptions du Code du patrimoine. La municipalité de La Marsa a donc déposé une demande de classement. Le dossier est actuellement au niveau de l'INP et est en cours de traitement. Mme Sonia Slim nous a affirmé que l'INP est tout à fait en faveur de cette procédure, mais il manque encore plusieurs pièces, en particulier les plans que les chercheurs ne peuvent pas avoir, étant donné que le site est inaccessible ; plans qu'ils ont donc demandé à la municipalité. Il faudrait aussi résoudre, selon elle, le problème foncier. Sans doute aucun, le classement de Kobbet El Houa, inventoriée comme ayant une valeur patrimoniale, la protègera contre la démolition et contre toute tentative de défiguration, puisque toute intervention sera soumise à l'aval du ministère des Affaires culturelles.
Un dossier encore ouvert...
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Nous n'avons jamais douté que Kobbet El Houa pouvait être sujette d'avis non concordants, quant à son passé, il est entouré d'un flou et d'un manque de précision historiques. Ce qui est certain, c'est que seul Jacques Revault en a parlé. Rares ou inexistants sont les articles à son propos, bien qu'il y ait des documents exploitables aux Archives nationales. Les anciens Marsois, véritables mémoires vivantes, ne sont, malheureusement, plus de ce monde pour donner leurs précieux témoignages. Sur le plan de la recherche, il y a donc du pain sur la planche...
La propriété du monument est passée des Beys à l'Apal, en passant par la municipalité de La Marsa et par un propriétaire privé. Chaque changement de propriété a généralement engendré un changement au niveau de la fonction et des litiges fonciers assez complexes, entraînant un manque ou une absence d'entretien, voire des défigurations architecturales notables.
Aujourd'hui désaffectée, en piètre état—il faut l'avouer—, menacée de disparition, Kobbet El Houa est actuellement en porte-à-faux... Mais jusqu'à quand ? Le problème semble loin de se dénouer, bien que la sonnette d'alarme ait été tirée depuis quelques années.
Bâtiment original, unique, particulier dans son style, dans son implantation, élément du patrimoine monarchique, partie importante de la mémoire collective locale et nationale, ce monument ne mérite pas un tel triste sort !
Le ministère des Affaires locales et de l'Environnement, le ministère des Affaires culturelles, la municipalité de La Marsa doivent impérativement se concerter, dénouer les litiges et dépasser la bureaucratie. Une mobilisation des experts compétents et des ressources financières doit avoir lieu pour sa restauration, son exploitation et, surtout, son intégration dans le circuit culturel ; un Partenariat public/privé (PPP) pourrait être envisageable et est même fort souhaitable…
Kobbet El Houa doit rester debout et retrouver sa splendeur d'antan. C'est une responsabilité commune. Affaire à suivre...
TEMOIGNAGE
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Rien ne vaut les témoignages vivants ! Mme Chérifa Dabbab, ancienne résidente de la corniche de La Marsa, nous éclaire un peu plus sur l'historique de Kobbet el Houa, une version de plus, riche en détails...
Mme Dabbab confirme que le monument est un ancien pavillon d'été du Bey. Il aurait été construit par Hussein ll Bey, entre 1824 et 1837, mais plusieurs versions existent à ce sujet. Personne ne connaît vraiment la date exacte de construction de l'édifice.
Après le décès du monarque, ses héritiers ont vendu Kobbet el Houa, en 1902, à un acquéreur privé. En 1934, la municipalité de La Marsa l'aurait achetée puis revendu à un privé en 1981. En 2020, une expropriation a eu lieu au profit de l'Apal.
Depuis sa construction et jusqu'à sa première vente, Kobbet el Houa, comme l'attestent de nombreuses sources, était utilisée pour les bains de la famille beylicale, surtout pour les femmes. De 1902 à 1930, elle a servi pour les bains publics. Entre 1930 et 1956, elle s'est transformée en un casino et un dancing pour se convertir de 1956 à 1981 en une salle des fêtes, notamment. De 1981 à 2018, elle a abrité des restaurants et des boîtes de nuit.
Concernant d'autres bâtiments similaires que certains peuvent confondre avec Kobbet el Houa, Mme C. Dabbab nous informe que la construction balnéaire qu'on appelait «Le bain des femmes de Khaznadar», construite par Khaznadar, grand vizir de Sadok Bey, se situait plus loin de Kobbet el Houa, plutôt du côté de Marsa résidence.
La maawma ou Ksar el Bellar, bains de la famille beylicale également, était situé entre Kobbet el Houa et la barraka de Raouf Bey, construite vers la fin du XlXe siècle sous le règne de Ali lll Bey. Elle a été démolie après l'Indépendance par la municipalité.


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