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Au fil de l'actu | Journalisme tunisien : entre émancipation et aliénation...
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 07 - 2021

Outre la gestion de la crise sanitaire, les projecteurs ont été braqués, ces derniers jours, sur l'état des lieux du journalisme tunisien. La réforme du secteur, sa modernisation et la professionnalisation de ses acteurs ont fait l'objet d'une récente émission télévisée et ne cessent, par-delà, d'alimenter le débat.
Les critiques les plus virulentes laissent entendre que le journalisme sous nos cieux est toujours «illisible», — dans l'acception la plus large du terme. On avance, de surcroît, que l'on a échoué à réaliser la métamorphose espérée s'agissant des médias publics, malgré un important soutien de la part de l'Union européenne (via le Programme d'appui aux médias en Tunisie- Pamt).
Il est vrai que le secteur de l'information va très mal de nos jours ; tout comme il l'a été avant l'avènement du 14 janvier. Et les preuves n'en manquent pas. D'ailleurs, quand on matraque en permanence des non-sujets pour tenir à distance les vrais sujets, on ne fait qu'étaler la pensée conforme. Quand les faits ne comptent plus, quand on renonce à la critique lui substituant la chronique, quand un journaliste se contente de rapporter des déclarations politiques sans le moindre commentaire ni esprit critique, quand les réseaux sociaux engloutissent l'information sans que les médias ne développent une pédagogie repensée de l'information, le journalisme devient, il est vrai, illisible. Et les gens continuent de faire preuve d'un cynisme aveugle envers les sujets et contenus que Facebook et compagnies manipulent sans cesse, dans une ère de désinformation.
Il est un constat aujourd'hui. Nombreux sont les Tunisiens qui n'ont pas confiance dans leurs médias. Nombreux sont les critiques qui pensent que plusieurs médias contribuent, d'une manière ou d'une autre, au « viol des foules par la propagande politique ». Les chaînes télévisées qui parviennent à subjuguer les masses sont celles qui présentent des contenus stéréotypés, puisant dans l'émotionnel et le sensationnel. Il est clair comme de l'eau de roche que l'on nage encore dans des eaux troubles. Reste à savoir ce qu'il y a à l'origine du mal, afin de ne pas se leurrer.
Le pire des maux : il y a des journalistes qui se sont libérés, mais ils se sont hic et nunc aliénés. Captés par les réseaux sociaux, ils sont souvent détournés tout en ayant l'illusion de l'autonomie. Etant le produit d'un système éducatif privilégiant la mémorisation aux dépens de l'esprit critique, ils se trouvent peu armés devant des machines qui altèrent gravement la conscience, plus que ne font les drogues.
La deuxième épine sur le chemin de la réforme du secteur n'est autre que l'absence d'une volonté politique. C'est que les dirigeants politiques qui gouvernent par l'ignorance auraient besoin de simples porteurs-passeurs de l'information. Autrement, comment parviendront-ils à faire avaler leurs couleuvres ?
Plus rusés qu'un renard, ces mêmes gouvernants savent très bien que la tâche serait beaucoup plus facile avec des journalistes qui n'envisagent pas leur métier comme un sport de combat social, comme une métaphore de la boxe, comme l'un de ces matchs qui n'en finissent pas. C'est pourquoi ils font tout pour maintenir inchangée leur condition souvent misérable.
Ces dirigeants n'ont besoin ni de «bombes mentales» ni de «grenades suffocantes». Ils ont plutôt besoin de «nouveaux chiens de garde» (tire d'un livre du journaliste Serge Halimi) pour se maintenir là où ils sont, autant que faire se peut.
Morale de l'histoire : la fabrique des idées utile pour tout progrès humain requiert un journaliste qui écrit pour agir, un politique visionnaire et un public réceptif à l'information, la bonne, l'instructive et la constructive.


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