Anis Wahabi, expert comptable «Une baisse de 39% des dépenses d'investissement a été enregistrée en 2021, par rapport à l'année dernière. L'intervention publique, estimée à 3.591 millions de dinars, a augmenté de 15,8% en 2021, ce qui met de la pression sur le budget de l'Etat. Pour ce qui est des recettes fiscales, elles ont, par contre, enregistré une hausse remarquable de 1,6% en 2021. Une hausse qui s'explique par l'absence d'une véritable croissance, par les efforts déployés par le ministère des Finances au niveau du contrôle et de paiement des impôts. Il en est de même pour les recettes des impôts indirects qui se sont également élevées, avec une augmentation de 26,5%, ajoutant que les dépenses ont augmenté de 1,6% en raison de l'augmentation des rémunérations au titre des salaires et des dépenses de gestion». Aslen Ben Rjab, membre du bureau exécutif de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect) «La Conect a valorisé les efforts déployés contre la spéculation, la monopolisation, ainsi que toutes les autres formes de corruption. En revanche, je m'inquiète quant à l'impact de ce processus transitionnel sur les opérateurs économiques, vu les mesures restrictives de liberté. En effet, le traitement de ces opérateurs par l'Etat sera de nature à aggraver la crise de confiance et démotiver les jeunes investisseurs. La corruption n'a épargné aucun secteur. Il est impératif de mettre en place une approche participative pour lutter contre la corruption dans le cadre du respect de la loi et de l'Etat. La Conect a été l'unique organisation qui a défendu les hommes d'affaires patriotes sur les plateaux, suite à la publication de la liste fuitée des 460 hommes d'affaires, évoquée par le président de la République Kaïs Saïed. La Conect appelle à la préparation de la loi de finances complémentaire de 2021 et la loi de finances 2022, le plus tôt possible, vu l'impact de ce retard sur les investisseurs tunisiens et étrangers. Il est également impératif de mettre en place un nouveau contrat économique afin de revoir le rôle de l'Etat dans la vie économique. Ce contrat doit prendre en considération la liberté d'initiative et le principe de l'égalité des chances».