Plusieurs établissements scolaires, dont l'infrastructure nécessite des travaux de restauration, sont dépourvus des commodités de base dans les zones rurales du gouvernorat de Kairouan. C'est dans un contexte sanitaire exceptionnel, marqué par des déclarations rassurantes quant à l'importance des mesures préventives et des vaccinations massives visant à limiter considérablement la propagation du coronavirus, ainsi que l'annulation du système d'alternance et des cours et de répartition par groupes d'élèves, que la rentrée scolaire 2021-2022 a démarré. Néanmoins, de nombreuses écoles primaires, dont l'infrastructure est délabrée, souffrent de l'absence d'eau potable, de cadres éducatifs, de cantines, de blocs sanitaires et d'ouvriers pour le nettoyage. Ainsi, l'application des consignes du protocole sanitaire s'avère impossible à concrétiser. D'où la crainte de beaucoup de parents qui ne cessent d'organiser des sit-in pour exiger l'amélioration de l'infrastructure générale des différents établissements, notamment en milieu rural. On cite le collège de Aïn Jloula, dont la directrice est en congé jusqu'au 6 octobre et le surveillant général d'internat n'a pas été encore désigné. Beaucoup d'élèves internes n'ont pas pu reprendre les cours, vu l'éloignement de leurs habitations. Et dans la délégation de Bouhajla, qui compte 43 écoles (11.000 écoliers) dont 20 n'ont aucun accès à l'eau potable, n'ont pas d'unités sanitaires. On déplore, de même, le manque de cadres éducatifs et de salles de classe. Ainsi, dans les trois écoles de Bouhajla-Centre, qui comptent 1.500 élèves répartis sur 36 salles de classe, le nombre d'élèves par classe oscille entre 38 et 40. Quant aux quatre collèges et deux lycées (5.500 élèves), ils manquent d'équipements, cela sans oublier les travaux de rénovation qui vont durer encore des mois, ce qui perturbe le déroulement normal des cours. Beaucoup plus loin, à Oueslatia, les écoles de Aouled Ayari, de Sidi Amara et d'Essarj sont situées dans des zones montagneuses difficiles d'accès. Ils n'ont ni électricité, ni clôtures, ni transport rural, ni eau potable, ni gardiens, ni ouvriers, d'où le taux d'absentéisme des enseignants et des élèves. Et au collège de Ksar Ellansa, il n'y a ni ouvriers, ni surveillants, ni gardiens et c'est le directeur qui se charge de tout, en plus de ses tâches administratives. Quant au collège de Oueslatia, 31 salles sont vétustes et leurs toits menacent de s'effondrer à tout moment. Le directeur du collège d'El Mansourah, blessé et agressé par le frère d'une élève La matinée du jeudi 23 septembre a été cauchemardesque au collège d'El Mansourah (Kairouan-Sud) où le directeur de l'établissement a été agressé et blessé par le frère d'une élève, ce qui lui a causé un traumatisme physique et moral. Son état a nécessité des points de suture. Tous les enseignants et le cadre administratif ont observé un sit-in de protestation jusqu'à l'arrestation du coupable qui a eu l'audace de s'introduire dans l'enceinte du collège pour demander des comptes au directeur qui a puni sa sœur, car elle volait les plaques d'immatriculation des voitures des enseignants stationnées dans le parking. Des rondes sécuritaires autour des établissements éducatifs sont nécessaires, vu le nombre de délinquants qui rodent et qui importunent les jeunes collégiens et leur prennent de force argent et portables. Et à Haffouz... Dans la délégation de Haffouz, à cause du non-achèvement des travaux de restauration de plusieurs écoles, les parents ont empêché leurs enfants d'aller en classe, notamment à l'école Mrayhia et à celle de Ghife. A l'école Aouled Issaoui, qui compte 170 élèves répartis sur trois salles de classe, l'encombrement fait craindre le pire. En effet, le manque de moyens ne permet pas aux familles d'acheter des masques de protection. Certains élèves se trouvent alors obligés d'emprunter ceux de leurs amis augmentant, ainsi, le risque de contamination. Pourtant, les responsables avaient affirmé que des masques de protection seraient distribués aux élèves nécessiteux. Il n'en fut rien. Et dans la délégation de Chebika, à l'école Hammed, les élèves n'ont pas eu cours jusqu'à aujourd'hui, car les travaux de rénovation, qui devraient être faits, n'ont pas été achevés et les salles aux carreaux cassés sont envahies quotidiennement par les animaux, faute de clôtures et de gardiennage. De plus, les élèves de cette école, qui date de 1978 et qui compte 300 élèves, n'ont ni transport scolaire, ni toilettes, ni eau potable. Même chose à l'école Ajabna de Nassrallah, dont les élèves n'ont pas eu cours depuis la rentrée scolaire et où les parents organisent, depuis le 15 septembre, des rassemblements de protestation, vu le danger que pourraient rencontrer leurs enfants en assistant à des cours dans des salles qui menacent ruine. D'autres écoles, dont Awled Fadhloun à Sbikha, Graba et Errouki à El Ala et Essarja à Hajeb El Ayoun, souffrent des mêmes problèmes. Enfin, au collège Ibn-Charaf, dont une partie a été démolie pour être reconstruite après des travaux qui vont durer des mois. Des délinquants y entrent quotidiennement puisque la porte d'entrée réservée aux élèves a été enlevée pour les besoins des travaux. Des scènes de braquage et d'intimidation ont eu lieu au sein de cet établissement. D'où la colère des familles et des enseignants qui ont exigé l'arrêt des cours dans ces conditions lamentables outre le manque de salles de classe. La direction de l'établissements a finalement décidé de laisser les élèves entrer par la poste des enseignants et des salles situées au Crefoc ont été mises à la disposition du collège.