Sept films, débats, rencontres et un concert de musique. Un programme qui prêche dans l'inédit. La 16e édition de «Cinéma de la paix?» se tiendra du 16 au 20 mars au Quatrième art. La date a été annoncée par le comité d'organisation lors d'une conférence de presse tenue hier au local de la Fédération tunisienne des ciné-clubs. Le club Tunis de la Ftca a lancé cet événement, fait de projections, de débats, de rencontres, avec un concert de musique en prime, il y a seize ans. Chaque année, la manifestation évolue un peu plus, gravitant autour de ce point d'interrogation qui fait son identité. Un symbole qui renvoie à un cinéma réflexif, qui pose des questions essentielles sur la condition humaine, cherche, se renouvelle, loin de la facilité. «Son but est d'encourager la diversité culturelle et la compréhension entre les peuples, de faire connaître le cinéma alternatif et novateur», expliquent les organisateurs. Ramzi Laamouri et Fatma Bchini, du bureau directeur de la fédération, et Yasmine Bhar, chargée de communication, ont pris la parole pour présenter le programme de cette année. Il y aura sept films, pour la plupart inédits en Tunisie, venant d'Egypte, d'Allemagne, d'Ukraine, de Chine, de Hongrie, d'Ethiopie et de Palestine. L'ouverture se fera avec un film projeté pour la première fois en Tunisie. Il s'agit de «Leçons de ténèbres», réalisé par l'Allemand Werner Herzog en 1992. Toutes les projections, qui auront lieu à la salle le Quatrième art, seront suivies de débats. Sur l'absence de films tunisiens dans cette édition, Ramzi Laamouri a répondu que la plupart des productions locales de cette année ont bénéficié de grandes sorties commerciales et ont été vues par le large public, il n'y a donc pas de nécessité réelle à les placer dans le programme de «Cinéma de la paix?», qui prêche plus que jamais dans l'inédit. Le cinéma tunisien sera toutefois présent du côté des rencontres, puisque les matinées des 17 et 18 mars seront consacrées à la question «Quelle économie pour quelle esthétique du cinéma tunisien?». Elles seront animées par le critique de cinéma Tahar Chikhaoui et le président de la Ftca, Ramzi Laamouri, et discutées en présence d'universitaires, de cinéastes, de cinéphiles et de critiques. Quant à la musique, elle couronne comme d'habitude «Cinéma de la paix?». Le concert de clôture sera assuré par Abderraouf Ouertani Quartet. Cette année, la manifestation bénéficie d'un budget conséquent de près de 45 mille dinars, venant de ses partenaires, dont le ministère de la Culture, le Cnci, l'institut Goethe, la fondation Friedrich Ebert et l'IFT. Une partie du budget est allouée à la communication, qui passe par une identité visuelle pour le festival. «Nous voulons sortir du carcan "underground" et faire une grande campagne, avec de l'affichage urbain», a affirmé Yasmine Bhar pendant la conférence. L'affiche de «Cinéma de la paix?», réalisée par Moez Ben Smaïl, illustre les personnages des films du programme. «L'affiche illustre leurs regards dans les plans les plus marquants, avec des teintes noires et blanches», a expliqué le graphiste. Des stagiaires de l'institut des beaux-arts ont également contribué à sa conception, en plus de réaliser des portraits faits main à partir des affiches des films. Leurs dessins seront exposés au Quatrième art durant toute la manifestation qui se déroule, rappelons-le, du 16 au 20 mars. En voici le programme complet: 16 mars (18h00) : Ouverture avec «Leçons de ténèbres» de Werner Herzog (1992, Allemagne) 17 mars (15h00) : «Difret» de Zeresnay Mehari (2014, Ethiopie) 18h00 : «Le fils de Saul» de Làszlo Nemes» (2014, Hongrie) 18 mars (15h00) : «Dégradé» de Arab et Tarazan Abu Nasser (2015, Palestine) 18h00 : «The tribe» de Miroslav Slaboshpitsky (2014, Ukraine, Pays-Bas) 19 mars (15h00) : « Fantasia » de Wang Chao (2014, Chine) 18h00 : «Out on the street» de Yasmina Metwally et Philippe Rizk (2015, Egypte) 20 mars(17h00) : Clôture: concert de Abderraouf Ouertani Quartet.